samedi 4 septembre 2010

C'est bien ainsi

Dernièrement, un fidèle lecteur, sur son blogue m'a dit qu'il serait bien curieux de voir à quoi ressemblaient mes poèmes de jeunesse. J'ai été tenté par l'idée. Je viens même de sortir un vieux cahier et j'ai feuilleté. Mais voyez-vous, j'ai réalisé bien assez vite que je ne pouvais pas vous servir ça comme texte. Pas où j'en suis rendue dans ma vie. Pas aujourd'hui. Ce serait du vieux réchauffé.

Les textes ne sont pas tous mauvais. Certains sont même acceptables (bon, c'est relatif, hein !?). Mais je suis si loin de tout ça. J'étais une adolescente taciturne. Des ''poèmes'', j'en ai écrit des tonnes. Mais les sujets n'étaient pas si larges. Deux revenaient de façon constante. L'amour (sous toutes ses déclinaisons douloureuses) et l'horreur de vivre (encore là sous toutes ses déclinaisons douloureuses possibles). Ça a été ça mon adolescente. Je ne dis pas ça pour m'en plaindre. Ni pour m'en attrister. Bien entendu, j'ai une certaine tendresse pour celle que j'ai été. Mais je la remercie surtout. Car pour devenir qui je suis, j'ai dû passer par là. Par ce désert, par cette soif, par cette tristesse, par cette douleur...

Dernièrement, j'ai écrit un texte sur le bonheur. Un texte que je ne suis pas certaine de vouloir mettre ici. Il me touche beaucoup. Ce n'est probablement pas mon meilleur texte point de vue littéraire. Ni même celui qui vous ferait ressentir le plus l'émotion ressentie par l'auteur au moment de l'écriture. Mais après l'avoir rédigé, c'est mon coeur littéralement que j'ai vu sur le papier. L'émotion exacte qui m'habitait au moment où j'ai écrit ce texte. Et surtout, une image magnifique d'une femme qui a compris bien des choses, qui a appris de la vie, qui est de plus en plus heureuse. Qui a compris aussi que le bonheur n'est pas un état immobile.

Voilà, pourquoi je ne vous servirai pas un vieux poème aujourd'hui. Peut-être même jamais. Parce que la fille que j'étais laisse tranquillement place à la femme que je suis. Et que c'est bien ainsi.

4 commentaires:

La Brunette a dit…

J'aime vraiment ton dernier paragraphe. Comprendre qu'on vieillit, qu'on avance, qu'on change, c'est une grande preuve de sagesse.
Beaucoup se battront toute leur vie pour rester jeune, tant physiquement que dans leur souvenir. Or, laisser le passé derrière nous est bénéfique pour continuer.
Je suis certaine que tes textes d'adolescente étaient très bons, mais ils n'appartiennent qu'à toi, tu as raison.
:)

Sébastien Haton a dit…

Tu as raison.
Et ton très beau texte vaut bien un poème de jeunesse :))
un fidèle lecteur.

Jérôme a dit…

J'ai un peu la même relation avec mes anciens écrits, quelques poèmes griffonnés dans l'excès émotif que permet l'adolescence, des allégories pessimiste et des nouvelles glauques et sombres. Il y a de ces choses qu'il vaut mieux garder pour soi, parce qu'on en est ailleurs, tout simplement.

L'impulsive montréalaise a dit…

@La Brunette : J'aime aussi la finale de mon texte. Parce qu'on y devine une certaine sérénité. Et ça, ça me fait plaisir.
@shaton : Merci, c'est très gentil fidèle lecteur. Ahahaah !
@Jérôme : Oui. Tout évolue dans la vie. Je ne les renie pas. Mais ça me semblerait emprunté et peu confortable de trop partager ça. Je suis si contente d'être ailleurs. Même si l'ailleurs n'est jamais si loin. Oui, bien contente.