samedi 31 janvier 2015

Le malaise de l'abondance

Nous vivons dans une époque d'abondance. De surabondance, devrais-je dire. Oh ! certes, ce n'est ni le cas de tous individuellement, ni le cas de tous collectivement. N'empêche. Me revoilà dans ces vilaines manies que j'aime que de généraliser l'outrance.

28 paires de bobettes, 1000$ en argent de poche, 140 choix de jus, 18 marques de ci, 204 sortes de ça, des hommes consommables à la tonne, plus de livres que de lecteurs... Bon, ce ne sont que des exemples, pas très bon en plus, mais l'abondance est une plaie qui se répand. Pourquoi l'abondance serait-elle mal ? me demandes-tu voyeur de blogue perplexe. Le problème avec du trop de tout, vois-tu, c'est que ce n'est jamais assez. Jamais assez pour ta satisfaction, jamais assez pour ton confort, jamais assez pour ton bonheur. Et le problème avec trop de tout, vois-tu, c'est ce que ce sera toujours trop. Tu auras toujours peur de manquer quelque chose, de faire le mauvais choix, tu te demanderas ''et si'' plus de fois qu'il ne te serait humainement possible de le conter.

Certes, on vit plus plein qu'avant. Certes, on vit plus confort qu'avant. Je ne suis pas à renier le progrès, l'avancement. Je suis seulement à déplorer la perte. La perte des possibilités. Bien sûr, il ne faudrait pas revenir en arrière. Mais si on s'offrait moins de choix pour moins perdre de temps à choisir ? Si on s'offrait moins de choix pour être plus satisfaits de ce qu'on a ? Si on s'offrait moins de choix pour avoir un peu plus du reste ? Peut-être qu'alors on découvrirait, et ça c'est malade comme hypothèse, qu'on a déjà pas mal tout ce qu'il nous faut, qu'il nous manque juste un peu de ménage et de ré-organisation dans le tas !

vendredi 30 janvier 2015

Dose d'ennui impulsif

J'observe parfois des comportements étranges en moi. Bon, ma foi, je ne suis certainement pas la seule... Vous ?

À la première minute de 2015, j'étais si satisfaite que 2014 soit enfin terminé, malgré certains acquis positifs, que j'ai décidé que la vie était belle. Et zen. Et calme. Un oasis de béatitude en plein dans le coeur. Un fleuve plus que tranquille. Et j'ai flotté sur mon nuage. Imperméable à l'autour. Fermée à la négativité et au chialage. Agacée tout au plus, du moins.

Sauf que le zen, sauf que le calme.... Ça réveille le petit démon en moi. Ça réveille le Sherlock Holmes qui s'ennuie en moi. Oh ! je vais encore bien. Mais j'ai des envies. Ça me frémit le bout des doigts et des orteils. J'ai des pulsions, des impulsions.

Mais qu'est l'ennui pour l'esprit trop actif ? L'ennui qui gronde est un mélange entre le sexe mouillé d'une femme, le stress d'un acteur avant de monter sur scène, la fébrilité de quelqu'un en train de faire un mauvais coup et la frustration de quelqu'un qui n'arrive pas à avoir ce qu'il veut.

Somme toute, ce n'est pas la pire des sensations... Sauf qu'on se demande ce qu'on est prête à faire pour en sortir. Et que c'est là qu'on observe ces comportements étranges dont je parlais un peu plus haut... La boucle n'est certes pas bouclée.

samedi 3 janvier 2015

La grosseur du coeur

J'écoute à moitié la reprise de En direct de l'univers... du jour de l'an de l'an dernier. Tout à l'heure, il y a Jean-François Mercier qui a dit à Ginette Reno que forcément, quand on a un gros coeur, on a le coeur gros...

Forcément, oui. Ce que je suis. Ce que je sens.

Je jongle mentalement ces jours-ci. Des idées, des projets, un bref regard vers l'arrière, un regard résolu vers l'avant. J'en suis à travailler à ce que je veux réaliser cette année. Des objectifs, des projets, des envies. Une tâche que je ne prends pas à la légère.

Sauf que mon gros coeur réalise qu'il est un peu gros. Autant mon esprit s'emballe et est motivé, autant je crois, j'ai foi, j'ai espoir, un espoir fou, autant mon coeur se méfie. Il est plus prudent, il avance à petits pas. Il a peur de se laisser brûler les ailes encore.

Je ne veux pas penser aux relations, aux gens de toutes sortes qui m'entourent ou qui me fuient. J'aime mieux me concentrer sur des ambitions, des besoins mentaux et physiques, des projets nouveaux, des réalisations. J'ai peur de l'humain. Alors, je préfère laisser mon esprit s'envoler vers de meilleurs cieux. Oui, l'humain fait mal. L'humain me donne le coeur gros.