J'ai bu. Beaucoup trop pour ce que mon corps pouvait en prendre. Un peu plus d'une demie bouteille de vin. Ce n'est que peu. Mais 3 gorgées étaient déjà de trop dans mon corps abîmé. Mais j'ai bu. Au goulot. À la bouteille. Direct. Dans la gorge. Maudite gorge. J'ai bu un peu de ma vie. Je me la suis balancée dans le ventre sans prévenir. Et maintenant, je suis épuisée. Je n'ai plus rien à donner. Aucune énergie. Je suis dans une transe. Une envie de dormir. La même chanson joue en boucle depuis des heures. Une seule putain de chanson. J'ai regardé mon plafond. J'ai regardé mon chat. J'ai lu aussi. Encore en transe. Puis, j'ai lu autre chose. Un bouquin. Une auteure que je viens de découvrir. Une écriture qui me semble si familière. Des phrases courtes. Des mots tranchants. Pour un peu, j'y aurais presque vu le style de mon roman. Mais la comparaison est peut-être bien mince. Et le sujet assurément pas le même.
Mon roman. Ce soir, j'aurais envie de me le balancer en pleine gueule. Il me ferait un bien immense. J'ai envie de le partager. J'ai envie de le faire aimer. J'ai envie qu'il vive. Il traîne sur un bureau. Je ne l'ai finalement pas ouvert pendant les vacances. Au début, j'écrivais autre chose. Ensuite, j'étais trop malade. Puis, après, après rien. Après rien, puisque les vacances tirent à leur fin. Demain matin, dans quelques heures minables, je serai au bureau. Je ne déteste pas mon boulot. Du tout. Mais je ne me sens pas prête. Pas demain matin. J'aurais pris du temps de sursis. N'avoir pas été malade, je crois que ç'aurait mieux été. Que du temps, j'aurais pu assez en profiter. Mais non. Le temps, on me le vole toujours. J'exagère sûrement en disant ça. Mais ce soir n'est pas un soir positif. Il y en a comme ça. Alors, oui, le temps, on me le vole. À être malade. Jamais rien de grave. Non. Heureusement. Mais dois-je absolument tout attraper ? Et puis, je regarde la fatigue que j'ai et je crois la reconnaître. Je me laisse quelques jours pour confirmer mon idée, mais c'est une fatigue familière. Une fatigue qui dit que j'ai besoin d'antibiotiques. J'espère me tromper. J'en ai marre de ce corps dont je prends soin et qui ne me le rend jamais. Mais je la connais si bien cette fatigue-là... Encore ? Encore une fois ?
J'ai trop bu ce soir. J'ai les jambes molles. Je vais tenter de dormir tôt. Si je ne veux pas traîner un air cadavérique demain matin. Je ne veux pas de ce cadran qui sonnera. Je ne veux pas de cette vie qui ordonne plus qu'elle ne donne. Je ne veux pas de cette vie qui prend plus qu'elle ne donne. Oh ! je sais, je dis souvent que la vie est belle. C'est vrai. Mais ce soir, cette partie-là de mes pensées est rangée dans un coin infiniment petit de mon esprit. Bien caché. Ce soir, ce petit coin ne laissera rien sortir. Alors, je vais continuer ces pensées qui détruisent plutôt que de construire... Ou en fait non.
Je crois vraiment que je vais essayer de me balancer un bout de mon roman en pleine gueule. Pour me faire du bien. Et puis, j'essaierai de dormir tôt. Chimiquement s'il le faut. Parfois, il faut ce qu'il faut.
Il est encore temps de célébrer mon un an de blogueuse. Le deuxième billet précécent celui-ci. Je le répète parce que je m'y rattache comme à une bouée. Savoir que ce blogue est apprécié. Mais parfois, il ne suffit pas de savoir quelque chose. Il faut le lire, il faut l'entendre, il faut le vivre. Parce qu'il n'y a que comme ça qu'on arrive à vraiment le sentir et le croire.
samedi 11 septembre 2010
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6 commentaires:
Il y a quelque chose de bizarre dans ta relation à ton roman. Je crois que tu ne l'aimes pas assez. Or tu es la seule qui peux et dois l'aimer pour l'instant.
Je me trompe peut-être et si je me trompe je te demande de me pardonner... mais je sais trop ce que c'est de souffrir sur un écrit pour ne rien te dire.
Get better,
s
Je connais trop bien ces soirées où les pensées positives sont cachées dans un coin et n'en sortent pas...
Bon 1 an de blogue, même si on se connaît pas j'espère que tu ira mieux bientôt
@shaton : Oooh ! non, je te détrompe tout de suite. Mon roman, je l'adooooooore. Seule chose, c'est que de plus en plus, il commence à me faire un peu peur. Parce qu'un moment donné, je vais devoir l'envoyer dans le monde et croiser les doigts. Mais je l'aime. :)
@Anonyme : Oui, il y a des moments comme ça. Heureusement, depuis que je ne tente plus de les combattre, il y en a moins. Mais quand il y en a, les pensées positives sont fort bien cachées.
Merci pour le bon souhait. Et ce qui compte, ce n'est pas qu'on se connaisse : c'est que tu me souhaites d'aller mieux. :) Et je rassure. Ça va déjà mieux. Pas parfois. Mais rien de comparable à hier soir. Vraiment mieux. Merci encore.
Je suis ravi de lire ça :))
Alors maintenant il faut l'envoyer dans le monde !
Croiser les doigts, c'est bien, mais moi ça m'empêche d'écrire les suivants ;))
bien à toi,
s.
Bon 1 an de blogue.
Comme je te l'ai dit lors du Yulblog, j'aime beaucoup ce que tu écris. Ca me donne envie d'écrire car l'écriture est un bel exutoire.
Certains de tes textes me rejoignent beaucoup.
L'alcool en solo c'est pas super selon moi. Je ne le fais pas car l'alcool en solo me met le coeur et mes blessures à vif... Mais si tu te sens bien avec toi meme quand tu bois chez toi seule tant mieux ;-)
Mimi
@Mimi : Merci beaucoup ! Pour le 1 an, le joli et très touchant compliment et la rencontre. Je suis bien contente d'arriver à toucher les gens, leurs coeurs, juste avec mes mots et mes émotions. Quelque part, moi, ça me fait du bien... et vous aussi. De ce qu'on m'en dit.
Non, l'alcool en solo, ce n'est pas super. Surtout qu'il m'arrive d'avoir le vin triste comme on dit. Mais parfois, ça soulage, ça calme un peu. Et je n'en fais pas une habitude régulière.
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