vendredi 23 juillet 2010

Je suis le bourreau

Je n'aime pas me sentir coupable. C'est un monstre qui m'étouffe. Je déteste ça. Ça m'entoure la gorge. Ça m'étreint doucement. Ça me caresse presque. Et ça me plante un couteau dans le dos. Profondément. Salement. Je devine le sang en rigoles qui dessine ma colonne vertébrale.

Je n'ai rien fait. Mais le sentiment est là. Comme un vieil ami. Un ami aux racines enfantines, je crois. Un ami que je voudrais voir mourir. Un traître à la force inhumaine. Un ennemi qui vit dans mon ventre. Comme un insecte géant qui y papillonne.

C'est une pression dans mon thorax. C'est lourd et puissant. C'est des ailes tranchantes. Coupable de ne pas être telle que l'on voudrait que je sois. Ou telle que je devrais être. Peu importe. Je ne suis pas la bonne personne. Claq ! Le couperet tombe sur ma nuque. Le jugement est donné. Le bourreau est à l'intérieur de moi.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui et non.

Il existe de grands manipulateurs (nous le sommes tous un peu, mais certains y excellent) qui jouent sur la culpabilité.

Un proche qui te fait sentir coupable, c'est de la manipulation puissante. C'est fort comme un torrent ou comme le vent qui érode, couche par couche, notre résistance, notre essence.

Sébastien Haton a dit…

Un médecin m'a dit il y a très longtemps "il suffit de trouver la bonne molécule".
Mais quand on la trouve, rien ne prouve que c'est la bonne...

Pierre-Marc Drouin a dit…

tell me about it.
(you know what I'm saying?)

L'impulsive montréalaise a dit…

@Rouge : Je comprends ce que tu veux dire. Ici, pourtant, je crois que je suis le bourreau. Mais oui, trop de personnes ont ce talent de manipuler les autres, de les faire se sentir coupable de tout et n'importe quoi.
@shaton : ??? Ah. ok.
@Luc Pierre : Ton you know what I'm saying peut s'interpréter de bien des façons... Rongé par le même sentiment que moi on dirait bien...