J'ai le coeur comme de la scrap. On l'a piétiné. On a tiré dessus à bout portant. On l'a remué, torturé, presque tué. Mais j'ai le coeur qui bat. Un organe rouge et sanglant. Au vif. Qui résonne dans ma cage thoracique comme un dernier coup de cloche dans l'air. Je l'ai déjà dit ici. Parfois, mon coeur, je voudrais me le sortir de moi. Le nettoyer un peu. Passer un linge et le faire reluire. Il est si petit, trop fragile, souffreteux. C'est une gangrène vitale, un poids qui pèse.
En ce moment, j'aimerais avoir des mots que je n'ai pas. Je ne prétends pas être mauvaise avec les mots. Mais lorsque ça saigne, les mots sont faibles et trouillards. Ils se cachent de peur. Ils ne veulent pas relever la tête et s'assumer. Parce que les mots, quoiqu'on en dise, ça fait mal. Un poignard, une arme à feu qui tire droit à la poitrine. Et nommer avec trop de précisions ce qui m'agite en ce moment serait un danger. Je ne suis pas de taille à affronter mes démons. Je suis battante, je suis faite forte. Mais mes démons sont immenses et imposants.
J'ai le coeur qui agonise. J'ai donné de l'amour comme on donne un sourire à quelqu'un qu'on croise. J'ai pitché mon amour avec une énergie de mort. J'ai peu aimé, mais j'ai aimé à m'en arracher la poitrine. De la mesure de géante. Qui dépasse l'entendement. De l'amour si fort, presque comme s'il n'avait jamais existé. Car trop, trop, c'est comme pas assez.
En moi, c'est un capharnaüm. Une petite maison pour poupée trash. Je suis le clown qui fait peur au enfant. Je souris trop, je pleure derrière mes sourires et je serais sûrement capable d'apprendre à faire des ballons en forme de chiens saucisses. Ces mots, c'est n'importe quoi. C'est une fabrique à étrange. Pour être différente. Parce que tout m'atteint trop. Parce que je me nourris des illusions que je crées. Je ne crois pas être assez outillée pour la vie. Ou peut-être, le suis-je trop.
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9 commentaires:
Je tend mes mains vers ce petit cœur qui saigne pour épargner le sang qui s'échappe. Ça me rappelle, le mien. Mon sang qui s'est écoulé pendant longtemps avant que quelqu'un ne viennent fermer les milles plaies et recouvrir mon cœur de tendresse.
Je ne sais pas ce que ton âme à vécu, mais si ton cœur souffre à ce point, je crois comprendre la profondeur de tes blessures. Je ne connais la recette magique pour guérir, je travaille encore à parfaire la mienne !
Je te montre à faire des chiens saucisses en ballon quand tu veux. C'est un de mes talents cachés ;-) Sérieusement là!
Sinon un merveilleux texte dans sa forme, mais terriblement triste dans son contenu. On sent une fois de plus les extrêmes en toi.. je me trompe peut-être mais je crois que ce sont ces mêmes extrêmes, cette dualité constante qui constituent ton équilibre. Peut-être es-tu effectivement trop outillée pour la vie. Il faudrait que tu te délestes un peu et que tu apprennes à te laisser porter. Plus facile à dire qu'à faire, je sais.
J'ai tjs trop aimé et mon coeur a saigné souvent ...
Ho tu écris très bien mais que le texte est triste je croix que personne est équipée pour arrêter ce genre d'hémorragie je ne suis pas psy et je ne prétends pas l'être, de peur de souffrir des foudres de l'ordre professionnel, mais Avec l'âges on apprend sa propre technique pour se protéger des saignements
@Green Head : Tu es gentille. Merci. Et pour me soigner, je suis rendue bonne. Il y a des moments où je puise en moi et que ma douleur ressort ainsi... Le vif n'est pas toujours aussi vif. Seulement au creux de moi. Ne t'en fais pas trop.
@Camille : Aahahahah ! Merci pour la suggestion d'aide. ;)Et pour le compliment.
Oui, ce texte est triste, j'en conviens. Oui, je suis extrême. Probablement même que, comme tu dis, c'est ce qui constitue mon équilibre. On trouve son équilibre où on peut. C'est vrai que parfois, on me dit que je pense trop. Si je déposais ça un peu, je me demande ce que ça ferait...
@laulau : Je te souhaite que les années qui viennent te soient plus douces.
@Jeff : Merci beaucoup de ce gentil commentaire. Et comme je disais plus haut, j'ai appris, j'apprends encore et j'apprendrai toujours. Il y a juste que certains saignements sont plus tenaces que d'autres... ou ancrés en nous plus profondément. Mais je te rassure, je ne vais pas si mal. Les mots magnifient.
Finalement, c'est un problème qui peut se résoudre de deux manières. Si tu n'es pas assez outillée, achète des outils. Si tu l'es trop, vends-en ou donne-les ou enterre-les...
@shaton : Je vieillis et gagne en sagesse. Pour le reste, je m'accepte. C'est ça ma solution.
Très beau texte, très triste aussi et tu réussis à nous faire ressentir ta douleur. Écrire la douleur, c'est l'accepter et c'est un pas vers la guérison, si dure et si longue peut-elle être.
@Petite fille : Merci du compliment. Mes pas vers la guérison sont commencés depuis très longtemps. Je suis plus en paix qu'il ne le paraît. Mais j'ai des rechutes intenses. Que je gère.
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