mardi 24 août 2010

Mes mots

J'aimerais écrire. Écrire jusqu'à ce que je n'en puisse plus. J'ai trop de mots en moi. Des centaines, des milliers, des millions de mots. Qui demandent à être expulser, à vivre, à s'envoler dans le monde.

J'ai trop de mots. Des mots doux, des mots tendres, des mots violents, des mots tempêtes, des mots perdus, des mots naïfs, des mots fous, des mots à l'infini. Des mots longs, des mots pleins, des mots aveux, des mots menteurs, des mots qui dissimulent, des mots qui dévoilent, des mots beaucoup trop.

Parfois, ça déborde presque. Je sens tous ces mots qui me piquent la gorge, qui me chatouillent le coeur, qui me déstabilisent l'âme, qui me brouillent l'esprit, qui me remuent le sang. Du trop plein, du trop besoin, du trop d'amour, du trop de violence, du trop de haine, du trop d'amour encore, parce que l'amour, il n'y a que ça au final, non ? Alors, des mots d'amour, sans amour parfois, d'autres fois avec trop d'amour, de l'amour vrai, de l'amour faux, l'amour de l'amour.

J'ai des mots. J'en ai tellement. Comme une source inépuisable qui part de mon corps et qui se répand partout en moi, à l'extérieur de moi, partout autour, sur les gens que j'aime, que je n'aime pas, sur ceux que je connais, ceux que je ne connais pas. Des mots comme une guérison, des mots comme un supplice, des mots qui me font vivre, qui me font respirer, qui me font espérer. Des mots à donner, des mots à chérir, des mots précieux, des mots de tous les jours. Des mots sans arrêt.

J'ai des mots à l'infini. Des mots pour toi, des mots pour moi, des mots pous vous, des mots pour tout. J'ai des mots à ne plus savoir quoi en faire. Alors je les donne, je les offre, je les répands, je vous les laisse aimer au moins un peu. Des mots. Trop de mots. Trop, mais pourtant pas toujours assez.

6 commentaires:

ClaudeL a dit…

Les laisser traîner sur le papier, sur un blogue, dans une carte, dans une lettre et même de vive voix (quoique on les retient ceux-là) et peut-être qui sait, dans un livre, ça fait un bien fou et tu verras, avec les années, il y en a moins. On les arrange, on les ramasse, on les regroupe, on les choisit, on les offre avec parcimonie.

Sébastien Haton a dit…

beaucoup de justesse, belle musique :))

M.J.Dorion a dit…

Je comprends tellement le sentiment... Je partage et mes singes aussi.

Evyzamora a dit…

Encore une fois, de toute beauté ;)

Viv a dit…

Tous ces mots, et parfois ce bouchon qui nous empêche de les sortir. Moi je voudrais tellement en dire que bien souvent je n'y arrive pas, ou ça sort tout croche. C'est dur avoir ce besoin de s'exprimer à tout prix, hein? Très beau texte en passant!

L'impulsive montréalaise a dit…

@ClaudeL : C'est vrai que ce sont souvent les mots de vive voix qui nous pose le plus problème. Sinon, je dirais que je suis incapable d'imaginer ce jour où j'userai de parcimonie. Que ce soit dans les mots ou autre chose.
@shaton : Merci. :)
@Lui : Je me sens moins seule. Faut dire que je viens de me trouver 1786 comparses.
@Evyzamora : Encore une fois, merci ma chère.
@Viv : C'est dur pour les mots de vive voix surtout. Les autres, ça déboule chez moi comme une avalanche. Merci du compliment.