mardi 12 octobre 2010

Empoisonnée‏

Je sais que j'écris sombre ces temps-ci. Mais moi, je suis comme ça. Je dois sortir le méchant. À l'extrême. Parce que je ne le trouve pas assez précieux pour le garder au fond moi. Et puis, après, je souris mieux. Comme ce soir. Je suis toujours épuisée. Mais j'ai un petit sourire. N'empêche, j'ai encore du méchant. Alors en voici. Encore un peu. Out le méchant, bâtard ! :) (sourire timide).

Je me sors tranquillement le poison du corps. Avec des coups de poings, de haches, de fusils... Il n'y a que la violence pour y arriver. Rien d'autre ne me sauvera que de me violenter le coeur, de me torturer le corps, de me frapper l'âme. Je dois expulser ce poison. Le faire jaillir de mon corps en fontaine monstrueuse. En torrents incontrôlables. Trop de poison. Tellement et tant. C'est ma survie qui en dépend. Alors, je me presse comme un citron pourri. Je me fouette jusqu'au sang, jusqu'aux os, jusqu'à la moelle.


J'essaie. J'essaie très fort de m'enlever ce venin du corps. Mais ça coule insidieusement. Ça refroidit mes veines. Je le sens, ce venin, il descend, remonte, se promène. Répand le froid. Alors, je me fais plus mal. Je frappe plus intensément. J'attaque. Je suis implacable. Mais l'horreur, c'est que le mal est dans moi. Qu'à me sortir le poison du corps, c'est moi que je blesse, que j'épuise. Sauf qu'à choisir entre souffrir et laisser le venin avoir ma peau, ai-je le choix ?

Je pourrais. Je pourrais décider de m'abandonner. De me vautrer dans le poison. De me laisser emprisonner dans ses griffes doucereuses. Je pourrais le laisser aller. Savourer comme une drogue qu'on s'injecte et qui fait tourner un peu l'oeil. Aimer. Jouir de ce poison. Un orgasme de douleurs qui goûte pourtant bon. Parce que la drogue, c'est insidieux, ça donne l'impression de faire un peu de bien. Je pourrais fermer les yeux. M'étendre et renoncer. Vivre un planage continuel. Ne plus toucher la réalité. Être tellement ailleurs que je deviendrais l'ailleurs. Pendre la folie et l'embrasser à pleine bouche.

J'essaie de ne pas le faire. J'essaie de me sortir le poison du corps. À coup de sang, à coup de larmes, à en perdre l'esprit. Une souffrance forte. Droite au ventre. Un boulet de canon qui me rentre dedans. Une épée qu'on plante et qu'on retire en souriant. Une flèche qu'on vise en plein coeur. J'essaie. Toutes les armes existantes. J'essaie même la chute libre. Au cas où. Peut-être que ce poison demande d'être libre. Pour mieux ressortir. Je divague. Je dis n'importe quoi. Un poison libre, ça tue. Alors je n'ai pas le choix. Je continue. J'affronte. Je me sors le poison du corps comme je peux. Je souris douloureusement à l'espoir. L'épée que j'ai dans le coeur me fait mal, mais je vais y arriver. Je tourne l'épée. Je grince de la voix, je serre les dents. Plus fort, plus profond. Ça fait mal. J'ai mal. Je dois y arriver. Je dois.

Au moins, je remarque que j'ai quelques textes sombres ici et là qui se terminent sur l'espoir. Parce que l'espoir, je lui ai dédié un texte et ce n'est pas pour rien.  Il est bien accroché, cet espoir. Oh ! oui, tout au fond de moi.

5 commentaires:

Marie-Eve Desjardins a dit…

Si ça t'aide à te le sortit du corps ce poison, ne te gêne pas et ne t'excuse pas d'écrire plus sombre... Il y en aura des joyeux après :)

Petite libellule a dit…

C'est du méchant de qualité en tout cas... Allez, ouste, le méchant! :-)

Tattoo a dit…

T'es rendue que tu te cites toi-même? Les italiques étaient pas nécessairement nécessaires. Néanmoins, quoi qu'il en soit, toujours est-il que... le poison est souvent le remède. La rage qui fermente, embouteille-la. C'est un bon crû, millésimé Impulsive 2010. On en prend une bonne rasade et ça guérit la goutte, les aigreurs gastriques et les maladies qui ont des noms en latin. Une panacée, quoi.

Sébastien Haton a dit…

Lâche-le pas alors, ton espoir ;))

L'impulsive montréalaise a dit…

@Marie : Oh ! oui, il y en aura. Il y en a déjà eu des plus joyeux alors !!! D'ailleurs, aujourd'hui, c'était une belle journée pleine de rires et de sourires.
@Petite libellule : Oh ! oui ! Tant qu'à faire du méchant, vaut mieux qu'il soit de qualité. Et je frotte, je chasse. ;)
@Tattoo : Pas nécessaire. Mais je voulais séparer les deux éléments du texte pour que ça ressorte bien. Oui, c'est un bon remède le poison. Il nous apprend des choses, nous replace les idées, nous fait réagir. Millésimé Impulsive 2010. Hummmmm, ça donne envie d'en boire je trouve ! :)
@shaton : C'est plutôt lui qui me lâche pas. Je suis chanceuse.