jeudi 21 octobre 2010

L'instant

...et si c'était ça le bonheur, pas même un rêve, pas même une promesse, juste l'instant.

Delphine de Vigan

De plus en plus, je le comprends. Je comprends que je suis de plus en plus proche du bonheur. Ou plutôt des bonheurs si je veux être exacte. Parce que de plus en plus, je le comprends. Le bonheur n'est pas un état stable, statique, qui ne bouge pas. Il est mouvant, amoureux, fuyant, changeant. Le bonheur, c'est l'instant. Le bonheur n'est pas une ligne droite. C'est une multitude de petits instants qu'on doit juste saisir.

Avant, je croyais que le bonheur, on l'atteignait quand. Quand ce que vous voulez. Quand je vivrai en appartement, quand j'aurai un chum, quand j'aurai une maison, quand j'aurai un chat, quand je voyagerai dans tel pays, quand je trouverai tel emploi, quand j'aurai tant d'argent... Le bonheur était quelque chose à attraper, pour lequel on devait sans cesse courir en avant, ventre à terre, avec l'espoir bien éphémère de peut-être un jour réussir à l'attraper. Le bonheur, c'était devant. Jamais maintenant. Parce que le bonheur, je croyais que c'était gros. Immense. Démesuré.

Depuis, j'ai fait connaissance avec lui. On s'apprivoise tranquillement. Il est tout petit le bonheur. Bien simple. Discret. Le bonheur, c'est l'instant. Le bonheur, c'est tout, c'est n'importe quoi. Le bruit des feuilles sous nos pas l'automne, un homme qui nous embrasse passionnément, un rayon de soleil qui perce les nuages, ne pas vouloir se coucher le soir parce qu'on lit un bon livre, un vin qui est délicieux, un chat qui ronronne quand on le flatte, une jolie robe qu'on s'achète, un sourire d'un inconnu, la gentillesse d'un ami.... Le bonheur, c'est juste l'instant. Mais vous savez quoi ? Quand on aditionne tous les instants, on finit par se rendre compte que le bonheur, ça en prend de la place. Quand on veut lui en laisser et qu'on arrête enfin de toujours vouloir courir vers l'avant. Le bonheur, ça finit même par nous rendre heureuse parfois.

6 commentaires:

Marie Nicole a dit…

Les petites choses... c'est ça qui compte dans le fond. Mais l'emmerde c'est que c'est tout aussi vrai dans l'inverse. Je me contente que pour l'instant et depuis quelques années je suis dans une vague de petits bonheurs accumulés.

Anonyme a dit…

Si tu l'avais demandé, je te l'aurais dit ça! ;) Moi le bonheur je l'ai rencontré il y a longtemps. Je pense même que je l'ai toujours connu. Des fois, il prends congé ou il se cache, mais il revient toujours!

Petite libellule a dit…

J'ai lu ton dernier paragraphe à mon chum, qui m'a regardé avec air attendri. Le bonheur, ce sont aussi tes petits textes que l'on lit en dînant... Merci! :-)

Yzabel a dit…

Tu as tellement raison, se réapproprier son bonheur. Il faut se le créer dans les petites choses de la vie. Personne d'autre que nous ne peut faire ça

Sébastien Haton a dit…

Encore une fois, je trouve que tu parles juste.
Quand tu dis "les bonheurs", je comprends pour ma part qu'il peut y en avoir plusieurs en même temps. On peut par exemple être heureux d'un côté et moins heureux d'un autres... en même temps.
Du coup, rien n'empêche d'être à la fois heureux et malheureux, tout dépend des domaines visés et de la manière dont notre cerveau synthétise le tout.

L'impulsive montréalaise a dit…

@MarieNik : Oui, c'est tout ce qui compte les petites choses. Parce que ça s'en rendre compte, ça en devient une seule et belle grosse... Et ça, c'est magnifique.
@redbee2 : Ah ! mais avoir su que tu étais un si grand sage... J'ai une liste de questions pour toi ! ;) Je te prépare le tout. Héhéhé !
@Petite libellule : Ce commentaire-là m'a tellement fait chaud au coeur. Qu'on me lise comme ça en dînant, à voix haute et que ça fasse sourire... J'trouve ça beau.
@Yzabel : C'est vrai que personne d'autre ne peut le faire. Il faut le prendre à bras le corps et le ramener chez soi !
@shaton : Oui, les bonheurs. Parce que les bonheurs, ce sont des moments, des instants, des fragments. Ça forme un tout global plus ou moins reluisant selon les périodes. Mais si on les prend séparer, y'a quelque chose là. :)