lundi 4 octobre 2010

L'art de vouloir donner du sens à ce qui n'en a pas‏

On devient son pire ennemi en essayant de donner du sens à ce qui n'en a pas.

Hubert Selby Jr

L'être humain pense. C'est un fait. C'est même une bonne partie de ce qui nous différencie des animaux.

Mais la vérité, c'est que je pense beaucoup trop. Pas toujours. Mais souvent. Et quand je pense trop, c'est démesuré.

J'aime analyser. J'aime comprendre. J'aime savoir. J'aime les choses claires et précises. Le flou, c'est bon pour certaines choses peut-être. Mais pas pour nos pensées. Parce que des pensées floues, ça tue. Ça donne la nausée tellement on essaie de donner du sens à ce qui n'en a pas. De comprendre ce qui n'a pas d'explications. De chercher l'erreur et la trouver. Et je déteste ça. Mais je le fais pourtant. Parce que c'est dans moi. Parce que même, j'y suis bonne. Après la merde, les nausées, les doutes, je réussis généralement à me sortir du cercle vicieux de mes pensées. Et assez lucide en plus.

Ce qui est drôle, c'est toute réfléchie que je sois, ma pensée peut foutre le camp sans préavis si j'ai une petite crise d'impulsion. Rien à faire. Impossible à contrôler. Ça dévaste tout. Et en ce moment, il y a quelque chose qui m'empêche de réfléchir. Qui me fait chier. Et ça remue. Et j'ai envie de pogner les nerfs. Je remets en question. J'ai des doutes. Je divague. C'est la merde.

C'est la merde parce que mes pensées m'envahissent et me polluent. Elles me rentrent dans le ventre et s'installent à demeure. Pourtant, j'ai mille témoignages dont je pourrais dire qu'ils consolent mes mauvaises pensées. Mais mille témoignages ne remplacent pas celui qui manque. Et mes pensées tournent en rond à ce sujet. Et plus ça tourne en rond, plus je rage. Et plus je rage, plus je ne comprends rien. Et plus je ne comprends rien, plus je pense. C'est un cercle infernal de tournage en rond. En bonne partie, parce que j'essaie de donner du sens à ce qui n'en a pas.

En fait, je n'ai besoin de personne pour me dire qu'on peut être son pire ennemi. Mais merci Selby Jr !

*** Mise à jour : Ce texte date de quelques jours. Le petit truc gossant est terminé. Mais allez savoir pourquoi, je crois que ce genre de texte, c'est toujours un peu d'actualité... Et sûrement, quelqu'un, quelque part, pourra se l'approprier.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Il n'y a rien de pire que de s'isoler pour ruminer ses idées noir. Ça peut facilement frôler la paranoïa. Un avis secondaire d'une personne de confiance qui n,est pas relié à la situation est toujours bienvenue.

Viv a dit…

L'art de se poser trop de questions, je le maîtrise bien moi aussi. Beaucoup trop. Et bien souvent j'aime mieux m'enfoncer dans mes pensées plutôt que de partager ça avec quelqu'un. C'est plus facile de garder ça pour soi que d'aller vers les autres, moins compromettant.

Anonyme a dit…

Moi j'aime ca... et je dirais simplement ... Idem

Marie-Eve Desjardins a dit…

Être son propre ennemi... c'est assez facile en effet! Le petit démon à souvent beaucoup plus d'impact que le petit criss d'ange (c'est moi ou je ne sacre pas vraiment à la bonne place?). Anyway... des fois faut juste arrêter de penser un peu, se forcer à. Bref, relaxer.

Sébastien Haton a dit…

Hubert Selby Jr a peut-être raison, mais il oublie de préciser comment on détermine quand les choses ont du sens et quand elles n'en ont pas.

L'impulsive montréalaise a dit…

@conciliabule : C'est bien vrai qu'il n'y a rien de pire. Car tout fini toujours par devenir louche et le doute devient insidieux. Mauvais ça. Ben mauvais.
@Viv : Je partage beaucoup. Vraiment. Mais y'a d'autres trucs qui sont que pour moi. Mon univers intime.
@scarecrowworld : Oh ! il m'arrive d'aimer ça. Quand ce qui en ressort est positif. Mais ce n'est pas toujours le cas...
@Marie : Relaxer ? Hein ? Quessé ça ?? :-P Mais t'as raison. Des fois, faut juste vivre. Et ne pas se poser de questions.
@shaton : C'est une nuance importante. La nuance qui fait qu'on devient dingue !!