jeudi 27 mai 2010

La teneur de mes exigences

Je suis exigeante. Chiante peut-être même. Il y a que trop souvent, je trouve l'être humain décevant. Peut-être que les gens en pensant à moi ont le même constat. Qu'en sais-je ? Mais honnêtement, je trouve que l'humain s'économise. Se complaît dans la facilité et dans son nombril. Son seul et unique nombril.

Je crois que les relations sont un échange. Un échange réel. Mais combien y en a-t-il encore vraiment des échanges réels ? Aujourd'hui, on prend sans donner. L'autre est là pour nous faire rire, pour nous consoler, pour s'inquiéter de nous, pour se servir de nous... Mais combien sont vraiment là pour nous ? Juste nous, tout nu, de façon brute. De l'amour ou de l'amitié qui ne fonctionne pas à coups de grand calcul et à coup d'égoïsme...

Ce n'est pas la première fois que j'en parle. Ce ne sera probablement pas la dernière.

Je l'ai dit en commençant ce texte : je suis exigeante. Je veux qu'on me donne à la mesure de ma générosité. Le suis-je à ce point ? Bien entendu, je ne serais pas celle qui serait en mesure de vous le dire. Mais parfois quand je regarde toutes les petites attentions dont j'abreuve les autres, je trouve qu'il serait fou de dire que je ne le suis pas. Est-ce que je donne gratuitement. En grande partie. Est-ce que je donne en espérant quand même avoir quelque chose en retour ? Bien sûr. Je ne le fais pas dans l'unique but de. Mais j'y pense. J'espère. Et il suffit d'un soupçon de déprime pour que je m'attarde trop à ce que les autres ne font pas. Et pour que j'aie envie de les fuir. Mais je ne les fuis pas.  Pas toujours. Souvent même, j'en redemande...

Et à mesure que j'en redemande, j'augmente mes exigences. Peut-être pour saboter un peu. Peut-être pour faire réagir un peu.

Je suis exigeante. Probablement chiante.

Je m'assume.

16 commentaires:

Morriggann a dit…

J'aurais pu écrire ce texte.

Tout en sachant que c'est de ma propre faute que je suis seule.

Evyzamora a dit…

Encore une fois, ton billet vient me rejoindre. On ne donne pas en ne pensant qu'à ce que l'on peut obtenir en retour, mais à ne prendre que des sens uniques, nous risquons de ne pas aller bien loin. C'est vrai en amour, en amitier et dans tous autres types de relations. Nous sommes dans une ère de consommation facile. On utilise et on se débarasse..........facile et sans contrat.

La Brunette a dit…

Je crois que l'attention pure envers autrui est bien rare. En fait, je dirais peut-être même quasi-inexistante. Peut-être est-ce pour cela que peu d'amitié sont réelles? Ou peu de couples durent longtemps. On est dans une société de consommation, comme disait Ezyzamora, juste avant moi, alors on consomme et on consomme vite.
On a appris à penser à soi, alors que nos ancêtres avaient une vision plus globale des relations entre personnes, moins égocentrique. Mais, en même temps, c'est dans l'ère du temps. Peut-on se le reprocher?
J'ai beaucoup aimé ton billet, il porte à réfléchir :)

Sam a dit…

"Je veux qu'on me donne à la mesure de ma générosité."

Avec une personne en particulier, c'est exactement ce que je ressens. Et moins on reçoit, plus on donne, comme si on espérait recevoir un peu plus, mais au final, ça donne rien !

Unknown a dit…

J'ai pour mon dire qu'on ne peut pas quantifier ce que l'on donne. Du coup, encore moins ce que l'on reçoit. Rien ne peut balancer parfaitement sans considérer les facteurs, les circonstances, les étâts d'âmes et la disponibilité de chacun. Tu vois, je donne sans rien attendre en retour. Du moins, j'en fait pas un plât. Toutefois, je me suis retrouvé à le faire ou à l'exiger seulement en relation... go figure. C'est contradictoire, je sais.

Alexandra a dit…

Tu fais bien d'être exigeante. Je ne pense pas que c'est un défaut. C'est une façon de trouver son plaisir, son bonheur. De recevoir ce qu'on mérite.

Je comprends aussi quand tu dis que quand tu vas moins bien, tu vois encore plus à qui tu donnes trop sans rarement recevoir quelque chose. Et ça ne devrait pas être comme ça tant qu'à moi.

Question d'amitié, c'est un échange, tu l'as dit. En amour aussi. C'est normal de vouloir se sentir apprécié et de le démontrer. Ça fait du bien.

Et ce sont souvent les petites attentions qui font toutes la différence...

Anonyme a dit…

J'avais cette manie d'aller au devant des besoins de tout un chacun, j'ai été élevé comme ça, par la femme la plus généreuse et altruiste du monde. Ma mère c'est la mère Thérésa des malheureux et des éternels malpris. Par contre j'ai vu que malgré qu'elle ait toujours donné sans s'attendre à recevoir en retour, souvent les gens n'étaient même pas foutus d'être juste reconnaissants. Ça coûte de dire merci et d'apprécier simplement. On dirait que l'humaine a peur de devoir quelque chose s'il prend en remerciant, il aime mieux se protéger en disant qu'il n'a rien demandé. J'ai réalisé assez tôt dans ma vie que je prenais le même chemin que ma mère, et j'ai alors décidé de choisir mon monde. C'est plate mais c'est comme ça. Je fais encore plein de gentilesses gratuites, je suis une fille hyper serviable, mais j'ai appris à m'investir émotionnellement moins rapidement auprès des gens. J'ai appris à sizer mon monde, à faire le tri lorsque je réalisais que la relation allait prendre un sens unique. C'est parfois dur, mais ça me laisse plus de temps pour m'investir auprès de personnes qui en valent vraiment la peine et qui me le rendront en se souciant vraiment de moi.

Sébastien Haton a dit…

Si tu t'assumes, alors tout va bien ;-))
Ceci dit, une trop grande générosité qui attend trop en retour n'obtient jamais à la hauteur de ce qu'elle espère. C'est autant mathématique qu'humain.
Sur le fait que l'humain s'économise, je suis d'accord avec toi. Peut-être qu'il craint d'être trop intelligent. Peut-être que l'immense potentiel de son cerveau lui fait peur...
J'estime avec beaucoup de morgue être parfaitement nu et sincère dans mes relations avec autrui. Mais qui d'autre que moi le sait ou l'affirme ? Je peux bien le jurer, qui est obligé de me croire ? Tu vois, tu as raison d'être exigeante, tu as moins raison de trop espérer et puis tout le monde ment (comme le dit un célèbre docteur). Mais ce n'est que mon avis et tu as tout intérêt à l'ignorer. :-))

L'impulsive montréalaise a dit…

@Sednah : C'est bien de savoir que je ne suis pas seule ainsi.
Mais je ne crois pas que ce soit ma faute si je suis seule. Je ne dirais pas ça.
@Evyzamora : C'est vrai. Comme je le dis, je ne donne pas dans le but de. Sauf que parfois, on se fait avoir en maudit quand on regarde ça. Et ça laisse un drôle de goût dans la bouche.
@La Brunette : Je crois que ce n'est parce que c'est dans l'air du temps qu'on ne peut pas se le reprocher. Au contraire. Surtout si c'est un mauvais comportement. Mais bien entendu, c'est une mode assez populaire. Et si on veut aller à l'opposé de, y va peut-être avoir un mur.
@Sam : Je relis cette phrase où tu me cites et elle me semble tellement vantarde. Alors que ce n'était pas le but. Contente de voir qu'au fond, il est très humain de penser ça. Merci.
@SP4M : Ici, tu apportes un point de vue masculin. Je te dirais que le don de soi, en généralisant beaucoup, est un truc féminin. On a plus tendance à être consciente de ce que l'on donne. Parce que souvent, on donne trop. On veut se faire aimer. C'est peut-être, et je dis bien peut-être, pourquoi, tu n'as pas une relation aussi calculatrice. Et je le répète, je ne donne pas dans le but de recevoir. Mais on y pense. C'est là. Une question en suspens.
Effectivement, en relation, on agit parfois bien différemment que dans les autres relations humaines en général. Parce que c'est plus fragile et plus lourd en même temps.
@Alexandra : Merci. C'est bien de voir quelqu'un qui pense un peu comme moi. Qui l'assume encore plus. Et ce n'est pas parce que je ne pense qu'à moi. Car je le dis : je donne. J'aime donner. J'aime faire sourire les autres. Les petites attentions, c'est de l'or.
@Camille : C'est vrai que trop de femmes sont des mères Teresa. Et que les gens sont souvent ingrats et peu reconnaissants. Parce qu'en plus de prendre, ils ne réalisent pas assez qu'on leur donne beaucoup. Il faut savoir se protéger je suppose... mais pas trop quand même miss !
@shaton : Ahahahah ! Ok, je vais ignorer ton avis. :-P Non, mais sérieux, je n'attend pas trop en retour. Je réalise juste parfois que le sens unique est trop prononcé. Je ne calcule pas à une petite attention de différence ou ce genre de truc. Au contraire. Mais quand y'a que toi qui donne, ça ressort facilement quand tu y penses.

Sébastien Haton a dit…

L'impulsive, je te saisis 5 sur 5 et je suis content que tu en ries, franchement ;-))
Un truc à retenir : donner doit te faire jouir, au propre comme au figuré. Une fois que tu as bien pris ton pied d'avoir donné, peu importe qu'on te rende quelque chose, tu as déjà été payée :-)
Cré-moué, cré-moi pas, c'est comme ça que je vis.

Morriggann a dit…

Je ne parlais que de moi dans le commentaire de solitude

L'impulsive montréalaise a dit…

@shaton : Ahahahahaah ! Ta métaphore ne me surprend pas de la part d'un homme.
@Sednah : Je sais. Mais tu m'as fait me poser la question. C'est une question qui se vaut. :)

Sébastien Haton a dit…

Ha ha ha !! Hell ! I'm demasked !! ;-))
Comme tu parles souvent cru, je pensais que tu saisirais vite avec une métaphore de ce genre :)

L'impulsive montréalaise a dit…

@shaton : Bon, bon, je parle souvent cru maintenant !! Je te ferais remarquer que je m'exprime aussi parfois fort bien. ;)

Sébastien Haton a dit…

L'un n'empêche pas l'autre :-))
Quand tu parles cru, parfois c'est de l'or.

L'impulsive montréalaise a dit…

@shaton : Je suis de l'or en soi. Héhé !