Cette expression-là, je l'ai trouvée assez tôt. Probablement parce que j'ai su assez vite que la perfection n'existe pas chez les parents. Pas que les miens étaient de mauvais parents. Au contraire. Mais bien entendu, ils n'étaient pas parfaits. Parce que la perfection n'existe pas.
Ce deuil-là, j'ai toujours pensé que c'était un des deuils les plus difficiles à faire. Comment difficile est-ce d'accepter les limitations et les défauts de nos parents ? Comment difficile est-ce de comprendre que l'amour a de multiples façons de s'exprimer ? Et pas nécessairement celles qu'on voudraient. Car chaque humain porte en lui cet espoir irréaliste d'être aimé de la manière dont il voudrait l'être. Chaque humain porte en lui une idée de la façon dont l'amour doit se manifester et se démontrer. Et souvent, l'autre, face à lui, ne comprend pas cet espoir, cette idée. Et ne fait que montrer de l'amour de la façon dont il a appris à montrer son amour. Façon qui n'est pas toujours ni excellente ni même bonne.
Il y a aussi que certains parents sont mauvais. Carrément. Ils auront joué des poings ou des mots violemment, auront manqué de présence, auront montré un chemin de mauvais exemples, auront suivi une route qui n'était pas conciliable avec des enfants. Ceux-là font des enfants écorchés. Font des adultes qui portent en eux un enfant écorché. Qui portent du malheur plein le coeur. Des adultes qui ont un peu de rage ou qui ont beaucoup de peines. Des adultes qui en veulent. Qui n'arrivent pas à faire le deuil du parent parfait qu'ils espéraient.
Et pourtant, comme nous aimons, nous, les enfants. Il faut beaucoup pour ne plus aimer son parent. Il faut de l'énorme. Car nos parents sont ceux qui nous ont donné le seul cadeau essentiel que nous aurons jamais : la vie. Nous aimons donc. Ils aiment aussi tous ces enfants meurtris. Peut-être plus que autres enfants. Et même adultes, cet amour-là les envahit un peu trop. Parce qu'ils espérent encore. Espérerons toujours. Voudrons toujours qu'un jour leurs parents soient parfaits. Tant qu'ils n'auront pas fait leur deuil... Le deuil du parent parfait.
dimanche 9 mai 2010
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8 commentaires:
Aucun probleme mon cher,les parents sont des parfaits: qu'ils nous fassent des peines ou bien nous traitent durement..Acceptant leurs défauts; leur amour est sans merci....
Aïe ! Sujet vif d'intérêt pour moi en ce moment.
C'est tout un deuil à faire. La mort est arrivé en novembre dernier pour moi. La morte de cet espoir d'être aimé comme je le voudrais pas ma mère. Cette grande écorchée...Je l'aime si fort et elle m'aime, je le sais et le sens, mais avec tellement de maladresse et chute.
Par contre quand tu dis : '' Car chaque humain porte en lui cet espoir irréaliste d'être aimé de la manière dont il voudrait l'être.''
Je ne crois pas que c'est irréaliste. J'ai trouvé moi. J'ai trouvé auprès de mon amoureux. C'est surprenant, quasi utopique, mais il y a sur cette terre une personne pour nous aimer de la façon qu'on veut l'être. Un parent, un ami, un mentor..Ça peut prendre plusieurs forme je crois.
Tu dis aussi : ''Font des adultes qui portent en eux un enfant écorché. Qui portent du malheur plein le coeur. Des adultes qui ont un peu de rage ou qui ont beaucoup de peines. Des adultes qui en veulent. Qui n'arrivent pas à faire le deuil du parent parfait qu'ils espéraient.''
J'ajouterais que oui c'est des phases par lesquelles les enfants écorchés passent, mais il y a clairement autre chose après. C'est enfant deviennent des êtres sensibles, très conscient de la valeur des relations humaines, plus résilient et souvent ces enfants deviennent ceux qui iront tendre la main pour aider les autres écorchés. Vivre ce manque, créer tout un déploiement de ressources intérieurs chez l'individu. On ne réparera jamais, la violence fait par l'absence pour par l'incompétence parentale, mais on apprends selon moi à tirer de grandes choses pour grandir et devenir de grandes personnes qui savent chaque jour la valeur de l'amour et du bonheur.
Merci de cette réflexion, ça me confirme que l'acceptation est bien enclenché dans mon cas.
Faut j'écrive. J'aurais tellement envie de vous raconter mon histoire...
Merci encore l'impulsive ! xx
«Car chaque humain porte en lui cet espoir irréaliste d'être aimé de la manière dont il voudrait l'être.»
Tellement vrai. J'ai moi-même récemment fait le deuil du parent parfait, de la mère parfaite à vrai dire. Lorsqu'on arrête d'en vouloir à nos parents, c'est tout un poids qui tombe d'un coup et on retrouve leurs qualités parmi toute cette haine qui tranquillement s'évapore. Parce qu'on ne peut pas effacer des années de mauvaise relation en un claquement de doigts, mais on peut tranquillement se réapprivoiser. On aura toujours besoin de nos parents.
De mon côté je n'aime pas ma mère et ele n'est pas aimable non plus. Quand à mon père il nous a abandonné très jeune et a toujours su comment mieux nous abandonner à chacun de ses retours.
Cela a pris beaucoup d'années de douleurs de thérapies et acceptation. Pour en fin de compte arrivé à ne pas me détester de ne pas aimer ma mère. Ni lui ni elle ont été là pour moi jamais sauf ma mère pour me battre et mon père pour que j'élève les enfant que ma mère et lui délaissaient. À 8 ans la police a is fin à ce chapitre de ma vie suite à une plainte anonyme. À 12 ans je vivais seule à 20 ans je tentais de faire mieux et à 25 ans je survivais.
À 48 ans je suis une femme et aussi une mère d'une merveilleuse jeune fille je m,en suis sorti et en plus avec brio. merci à moi merci à ma persvérance et à toute cette énergie qui m,a poussé à survivre et à enfin apprendre à vivre
@Chill-vie : Tu es l'exemple parfait d'enfant écorchés qui est devenu une adulte forte, résiliente et si sait d'où elle vient et la force qu'elle a mis pour être ce qu'elle est.
Je trouve ça magnifique, une telle démonstration de courage, de conscience et de VIE !
@SEIF11 : Oui, l'acceptation fait souvent beaucoup de bien. C'est un peu ce que j'entendais par mon texte. By the way, c'est MA chère ! ;)
@Green Head : Oui, dans l'amour, il y a souvent beaucoup de maladresse...
Je suis contente que tu aies trouvé cette personne qui t'aime comme tu veux l'être. Je continue à croire que c'est un espoir irréaliste. Ce qui ne veut pas dire que je ne crois pas qu'on puisse trouver plein de personnes qui nous aimeront vraiment très bien. Mais peut-être pas EXACTEMENT comme nous on le voudrait. C'est plus dans ce sens-là.
Bien entendu, je suis d'accord qu'il y a autre chose après. Parfois, c'est très négatif et d'autres fois, c'est une mine d'or positive qui ressort de la merde. À chacun son pouvoir de se relever je suppose. Mais ça ne fait pas que des adultes mals ds leur peau, c'est clair pour moi.
Je suis contente de voir que tu te sors bien de tout ça. Et puis, écris-la ton histoire. Il me fera plaisir de la lire. Sur ton blogue... ou sur mon courriel si tu ne veux pas la rendre publique.
Fait plaisir ! :)
@Mimosa : Tu comprends exactement ce que ce texte voulait dire. Le poids que ça enlève de ne pas voir juste les défauts, d'essayer d'aller voir plus loin que ça. Personne n'est parfait. Et les parents, sauf cas extrême, reste les parents. On les aime.
@Chill-Vie : Je crois que tu as vécu quelque chose d'extrême. Un cas rare où il est peut-être mieux de ne plus aimer. Je parlais de situations plus standards si je puis le dire ainsi. Mais chaque cas est différent. Ce qui est important, et je t'en félicite grandement, c'est que tu aies réussi à te sortir de ça pour transcender la situation et au final être bien avec toi-même. Vraiment, mes félicitations. Bonne continuation. Prends soin de toi.
J'ai fait le deuil des parents parfaits il n'y a pas si longtemps... ça été un peu plus dur avec ma mère...
Je fais partie de ceux qui ont un enfant écorché à l'intérieur. M'enfin, avais un enfant écorché.
Maintenant je fais le deuil de ne pas être un parent parfait pour fiston. Et c'est beaucoup plus facile ainsi... le rôle devient moins lourds et on s'amuse beaucoup plus :)
@xjanesatticx : Je suis contente pour toi que tu y sois arrivé. Et tu as sûrement raison. Je ne suis pas mère, mais je crois que faire le deuil de ne pas être un parent parfait doit aider aussi. Il faut alléger un peu la vie !
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