samedi 8 mai 2010

Fin de soirée

J'étais tout à l'heure dans un drôle d'état. Où j'avais besoin d'écrire. Ça a donné ceci.

Je ne sais pas pourquoi je ressens en ce moment une telle détresse. Car ça ressemble à ça ce que je ressens. Un sentiment obscur, gros, une boule dans le ventre. Qui m'a sauté dessus sans prévenir. J'ai passé une très belle soirée. Ce n'est pas ça. Je ne sais pas d'où ça vient en fait. Je sais juste que là, j'écris et les mots déboulent de moi à toute vitesse. Dans une urgence quasi palpable. Quelque chose qui fait mal et qui étouffe. Je viens de marcher un bout de temps et mes pas étaient rapides et secs. Une solitude de vendredi soir quand il est assez tôt et suffisamment tard pour que les rues de Montréal soient remplies de gens saouls qui font la fête. J'ai l'impression en ce moment que rien ne peut m'atteindre de l'extérieur. Que les rires et les conversations que j'entends sont illusoires. Que les deux garçons qui m'ont adressé la parole tout à l'heure venaient d'une autre plantète. Ou peut-être était-ce moi ?

Je le répète, j'ai passé une belle soirée. Mais cette semaine plusieurs choses m'ont touchée au coeur et à l'âme. Des choses banales au fond. Une petite accumulation. Je vais si bien en général ces temps-ci. Peut-être que mes vieux réflexes d'auto-destruction dont je vous parlais il y a peu de temps viennent-ils me visiter. Histoire de finir la fête avec moi. C'est fou parce que je n'ai pas peur d'eux. Je les reconnais. Je sais que je peux les battre. De plus en plus facilement. Mais ils sont là. Bien présents. Espèrent peut-être un faux pas de ma part. JE LES EMMERDE ! Je les emmerde tant que j'ai l'impression que ma détresse s'en va. Même si ma distance face au monde, elle, reste encore un peu.

J'aurais pu choisir de ne pas vous mettre ce texte-là. Je l'ai écrit surtout pour moi. Que pour moi en fait. J'ai pris mon cahier vu que je n'étais pas devant mon ordi et j'ai vraiment écrit tout croche et bien rapidement.

J'ai décidé de vous le mettre pour une raison. Pour vous dire que les défauts, les faiblesses, les peurs, les détresses que nous avons, si nous apprenons à les connaître, ils s'atténuent. Avant, je n'aurais peut-être que paniquer face à ça. Ou j'aurais pu pleurer. Perdre pied. Maintenant, je sais reconnaître ces moments-là. Et tout le monde sait qu'un monstre fait beaucoup plus peur dans le noir qu'en pleine clarté. Ça reste un monstre, mais c'est moins épeurant. Peut-être le secret d'un certain bonheur réside-t-il là : dans le fait de connaître nos monstres pour pouvoir mieux les contrôler. Les détruire reste l'idéal à atteindre, mais si on y arrive pas, il vaut mieux danser avec eux que de leur laisser le champs libre.

3 commentaires:

Caro a dit…

Il y a des monstes par contre avec qui il ne vaut mieux pas danser.

Sébastien Haton a dit…

Je suis heureux que tu aies mis ce texte en ligne, parce que j'en reconnais le contenu...
C'est un vieux souvenir pour moi mais c'est tout à fait à l'image de ma vie d'avant. Tu as une lucidité et une clairvoyance que je n'avais pas il y a dix ans, mais j'ignore si c'est un avantage, je vais tellement bien aujourd'hui !
Certains monstres ne meurent jamais, toutefois n'oublions jamais "le pays des monstres gentils" (oui c'est un paradis).

L'impulsive montréalaise a dit…

@Caro : Je suis tout à fait d'accord. Mais si ce monstre nous poursuit, il vaut mieux connaître son ennemi. Ça nous donne des armes pour mieux le combattre.
@shaton : Je suis contente que ce texte te plaise. Je ne sais pas si je suis si lucide et clairvoyante. Mais je dirais que de plus en plus, j'ai une façon de penser qui me semble fort saine et fort intéressante. Et ce qui est bien, c'est que ça fonctionne. Je suis de mieux en mieux avec ma vie. De plus en plus heureuse. Rien de parfait, mais je vais dans la bonne direction ! :)