samedi 1 mai 2010

Don de soi

Je sais. Ce n'est pas la première fois que j'aborde le sujet. Mais c'est quelque chose qui me fait réfléchir beaucoup, qui me hante. Et je crois que d'aborder souvent le même sujet, quoique sous divers angles, m'aide à poursuivre ma réflexion. Et peut-être que vous aussi. C'est pourquoi je me le permet. Donc...

Je déteste aller autant vers les gens. Je finis toujours par trop donner et recevoir des miettes. Lorsque vous êtes gentils, à l'écoute, que vous êtes présents, les gens prennent et ne vous le rendent pas. Pourquoi le feraient-ils puisqu'ils peuvent avoir tous les avantages sans se forcer ? C'est comme ça. Je le sais par coeur.

Je le sais parce que je me précipite toujours trop à la tête des autres. Pour les faire sourire, les aider, les laisser se confier, leur donner une surprise, pour être leur amie ou le devenir, essayer du moins.

Eux ? Ils en profitent pour m'ignorer une fois sur deux, pour me faire passer après le reste, pour être bête quand ça leur chante, pour ne pas se soucier de mes humeurs moins joyeux, pour ne pas m'écouter lorsque j'ai besoin de parler. Pourquoi changeraient-ils ? Je leur donne tout. Et ils savent que je vais continuer. Alors ils ne se forcent pas. Ils recueillent seulement. Presque écoeurés parfois de recevoir autant. Toujours bien satisfaits en un sens toutefois. Je suis celle qui perd; ils sont les gagnants.

Bien objectivement, quand je regarde les gens qui viennent spontanément vers moi dans la vie, je trouve qu'il y en a fort peu. Quand je regarde les gens qui me donnent dans la vie, même constat. Quand je pense à ceux qui sont présents pour moi, même chose. Et je regarde en comparaison ce que je donne, que j'offre, presque à m'en dénudé le coeur et je vois le gouffre immense entre les deux. J'aimerais bien parfois que la balance soit renversée. En même temps, j'aime donner. Je suis ainsi faite. Mais j'aimerais trouver plus de gens qui viennent vers moi, qui m'offrent. Spontanément.

Mais voilà, pour ça, je crois que je devrai apprendre à réprimer quelques élans. Et c'est souvent la seule résolution que je me donne. Et que je ne tiens jamais.

Quelqu'un a des trucs pour moi ?

7 commentaires:

Armande Simplette a dit…

Les gens qui donnent sans compter sont souvent des insécures qui ne se croient pas capables d'attirer la sympathie ou l'affection de leur entourage sans la "payer" d'avance. Alors, ils donnent, ils donnent... les autres prennent, prennent, ce qui leur est largement offert sans pour autant donner plus d'affection ou de marques de sympathie. Et le donc dinit souvent par devenir un dû pour ceux qui le recoive et une source de frustration pour celui qui donne.

J'ai donné sans compter pendant plus de 15 ans à une belle-famille que je croyais "mienne". J'ai oeuvré à être la meilleure belle-fille, la meilleure belle-soeur, la meilleure tante et j'ai tout fait pour ça. Un jour, je me suis ramassée dans le caniveau, la gueule dans la merde et j'ai espéré et attendu le retour sur investissement. Dois-je vous préciser que c'était en vain? Enfin, une bonne âme, qui se voulait charitable, m'a gentiment dit "attends, ils finiront bien par t'apprécier". Et j'ai réalisé que si 15 années n'avaient pas été suffisantes, c'était un combat perdu d'avance. Mais une bonne leçon de vie. Dure, mais bonne.

Depuis, j'ai assumé le fait que j'avais été la source du problème et j'ai décidé de ne pas en vouloir à ceux qui avaient pris mon temps, mon énergie, mon pognon... Mais j'ai arrêté de le faire et j'ai appris à dire "non, je ne garderai aps es enfants cette fin de semaine", "Non, je ne te passerai pas mon auto", "Non, je ne te filerai pas 100$", "Non, je n'ai pas le temps de venir ce soir après mon boulot t'écouter me raconter tes amours difficiles avec chose". Savez-vous quoi? Premièrement, ça m'a fait du bien à moi. Deuxièmement, ces gens là ne m'apprécient pas plus aujourd'hui, mais ils ne m'apprécient pas moins non plus!!!

Alors :
A/ apprenez à dire NON
B/ faites un tri entre vos réelles amitiés et les opportunistes et agissez en conséquence
C/ Admettez que vous êtes "aimable" même sans donner tout de vous. Ceux qui le pensent aussi et qui sont capables de vivre sans vous "démunir" de vous-même sont ceux qui méritent votre amitié, les autre, bof...

Désolée. J'espère ne pas avoir "pété votre balloune"...

Anonyme a dit…

Eh boy!!! Non pas de conseils! Je te lis et je me reconnais.. avec le temps j'ai appris à "trier" les gens en deux catégories: ceux qui valent la peine qu'on y aille à fond et qu'on s'investisse et ceux qui n'en valent tout simplement pas la peine. Ah non, il y a aussi l'entre-deux où on doit décider au cas par cas ce qu'on donne, ce qu'on investit. Malheureusement, mon constat est que la portion de gens qui vaut la peine qu'on fonce est beaucoup moins élevée que celle qui n'en vaut pas la peine. Je te dirais juste d'y aller prudemment, d'observer plus, de donner moins vite, sinon, il n'y a pas de trucs. Bienvenue dans ma gang chère jumelle cosmique! ;-)

L'impulsive montréalaise a dit…

@Armande Simplette : Oh, ça ne pète pas ma balloune. Car je ne suis pas comme ça. Je sais très bien dire non. J'ai aussi des amitiés réelles. Mais peut être que je donne trop parce que sinon, j'ai l'impression que je ne serais pas assez. Je ne sais trop... Je manque de confiance dans certains domaines...
Je suis désolée de la situation qui a été la vôtre. Mais ce n'est pas la mienne. Heureusement. Mais il est vrai que le problème vient de moi. Il y a que je donne beaucoup. Et d'avance. Et il est vrai aussi que j'ai les exigences élevées. Ce qui est aussi en soi une partie du problème. Merci beaucoup de ce partage.
@Camille : Ouais, comme tu dis il y a beaucoup plus de gens qui ne valent pas la peine que l'inverse. Peut-être sommes-nous trop idéalistes sur les relations humaines !? Car je me doute que tu l'es aussi cher jumelle cosmique.

Evyzamora a dit…

Je suis de plus en plus sélective, et j'ai moins peur....peur de perdre des gens, peur de me retrouver seule........ Et ce n'est seulement qu'à se moment qu'on s'est mit à me respecter...
J'avoue qu'il me reste encore du chemin à faire.

L'impulsive montréalaise a dit…

@Evyzamora : Peut-être qu'être plus sélective m'aiderait... Mais j'aime ça le monde moi !
Par ailleurs, je ne dis pas qu'en général, on ne me respecte pas. Bien que ça puisse en avoir l'air je l'avoue. En fait, je trouve juste que les petites attentions que je donne si facilement sont plus difficiles à avoir en retour. Ce n'est pas tout le monde qui est aussi attentif à l'autre. Et puis, je sais que je suis un peu exigeante aussi... Grosse réflexion ce sujet-là pour moi.

lorent a dit…

Gros paradoxe, tu verras que le jour ou tu trouveras ton prince charmant, tu seras beaucoup moins attentive aux autres. Mais que c'est là ou tu recevras beaucoup plus, la vie est mal faite ! :))

L'impulsive montréalaise a dit…

@lorent : On verra bien je suppose. Mais je reste une gentille. Et en attendant, il est où celui-là ??? Trop bien caché !