jeudi 3 juin 2010

Mes charbons ardents‏

Je marche sur des charbons ardents.

Les pieds me brûlent. Mais moins que le coeur et l'âme. J'avance à pas prudents. Mais comment l'être quand la chaleur vous lèche la peau, qu'elle la fait fondre, la noircie, la rétrécit ?

Mes pas sont tous petits. Aussi petits qu'un gouffre sans fin. Chaque mot est un danger de plus. Une précipice qui me guette. Si je tombe, tu ne me ramasseras pas.

J'avance dans le noir. Sur des chardons ardents. À deux pas d'un précipice. En toute connaissance de cause. D'une folie assurée. Assumée. D'une folie d'empirer le pire. Parce qu'aller bien est une tâche ardue. Parce que je m'ennuis. D'ennui. Mais de toi aussi. Si je te supplie, tu me laisseras là.

Mes pieds fondents. Mes jambes. Mon sexe. Je coule sur l'ardent. La chaleur m'avale. Me recrache en une bouillie épaisse et visqueuse. Je continue d'avancer. Parce que ton brasier est juste un pas ou deux plus loin. En avançant assez, je retrouverai peut-être la mort de tes bras. Si je meurs, tu ne le sauras pas.

Les chardons ardents s'éteindront.

3 commentaires:

Miss Candy a dit…

Je suis sans voix. Intense et oppressant, c'est tout ce qui me vient en tête.

laulau a dit…

OUFFFF tu écrit tellement bien mais la douleur la dedans en même temps ....

au moins tu avance (la positive en moi dsl :))
Et quand (enfin) ils s'éteindrons tu FONCERA !!!!

L'impulsive montréalaise a dit…

@Miss Candy : Intense et oppressant sont des mots que j'aime. Écrire, ce n'est que choisir des beaux mots et les mettre dans un bel ordre.
@laulau : Merci du compliment. Quant à progresser... Je me sens plutôt en pleine rechute. Mais ça passera. Ça a déjà passé.