samedi 5 juin 2010

J'ai raté mon adolescence

J'ai raté mon adolescence. Vraiment.

Je crois que c'est pour ça que j'aime autant les films de filles à tendance ado. Je vis tout ça par procuration. Par après. Je viens juste d'en écouter un. Bon, ok, je confesse. Deux ! À 29 ans. J'assume tout en sachant à quel point c'est pathétique. J'ai applaudi dans mon salon parce que la fille fini avec le beau gars de l'école. Oui, oui, oui, pathétique.

Mais, voyez-vous, c'est que j'ai raté mon adolescence. Ç'aura été un calvaire cette période-là. Un enfer. Je n'étais pas populaire. J'étais rejet. J'étais bonne à l'école. Je n'étais pas très jolie. J'aurais pu être plus mince. Je n'avais pas beaucoup d'amies. Et même pas tout le temps en fait. Et ce tempérament dépressif, mélancolique que trop d'ados ont... J'ai bien l'impression de l'avoir eu au centuple.

J'ai raté mon adolescence. Je sortais peu. Je n'avais pas trop d'activités. Mes plus belles amitiés étaient la quantité de livres impressionnantes que j'arrivais à lire. Je pouvais passer des journées entières dans des bouquins. À vivre ailleurs. Parce que la vie que j'avais réellement ne me plaisait pas. Que je la détestais en fait.

Je l'ai vraiment raté. Je pensais que personne ne m'aimait. Je voulais souffrir. Je voulais mourir. J'avançais dans un brouillard. Même les gens qui logiquement devaient m'aimer, je ne les croyais pas. J'étais dure, j'étais fermée, j'étais toujours à pleurer. Je voyais des psychologues. Je me détruisais de plusieurs façons.

Vraiment raté. Je n'ai pas connu ces petites débauches normales, ces petits baisers, ces mains baladeuses. Parce que les garçons, vous comprendrez que ça ne fonctionnait pas pour moi. J'avais 17 ans quand on m'a embrassé pour la première fois. Et c'était le soir de mes 18 ans, ma première baise. J'ai raté tous les papillons d'ados, les mains moites, me faire tenir la main dans la cours d'école. Et même ce premier baiser, ce n'était pas ça. C'était physique, oui. Je l'ai choisi, oui. Mais ce n'était certes pas un truc romantique d'ado vieillissante. Je n'aurai donc rien connu de tout ça.

J'ai manqué et raté tellement de choses. À 29 ans, j'aime les vivre par procuration. Parce que je ne pourrai jamais les vivre en vrai. J'ai raté mon adolescence. Elle ne reviendra plus. Alors laissez-moi être pathétique dans mon salon, merde !

6 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai tellement l'impression que c'est moi la fille dont tu parles... même âge, même adolescence ratée, même goût pour les films d'ado... mais vois-tu étant devenu mère, je crois que c'est à travers l'enfance et l'adolescence de mes enfants que je pourrai revivre cette période de notre vie ou tout devrait sembler possible... j'espère être une mère présente et que mes enfants accepteront de me partager leurs bons moments ainsi que leurs moins bons... ce que moi je n'ai pas eu...

Te lire est un baume pour le coeur, en tout cas le mien.
Isa

Mademoiselle K a dit…

Oh boy je me reconnais TELLEMENT dans la description que tu as faite! Et ca expliquerais aussi pourquoi je trip encore sur les films de filles adolescentes. (J'ai gagné des billets pour le film d'Aurélie Laflamme en première et je geulais plus fort que les gamines qui était la :P)
Mais bon les livres/films pour ados c'est bon en ti-pépère :P

La Brunette a dit…

Durant toute mon adolescence, j'avais l'impression de le rater, moi aussi. Pourtant, à y repenser, je me dis que ce n'était pas si mal et que ça fait de moi qui je suis devenue. J'essaie de me convaincre que ce que j'ai pu vivre parfois, ça m'a rendue plus forte, plus mature.
Toute la partie des garçons, c'est entièrement moi. Totalement et entièrement moi. Les garçons, ça jamais été avant le Cégep pour moi. Sauf que, à bien y penser, je ne sais pas si je regrette, sinon je ne vivrais pas ce que j'ai présentement avec mon amoureux..

Sauf que, par ici les films d'ados !!!!!!!!! Ce sont lesquels que tu as écouté? Que ça me donne des idées à écouter :o)

orangesky a dit…

Pareil, j'ai l'impression que tu parles de moi. Mais je ne pense pas que tu l'aies raté, tu l'as juste vécu différemment des autres c'est tout. :)

Ariane a dit…

Idem pour une reconnaissance en partie. Je suis d'accord avec orangesky, tu l'as vécu différemment. En un sens, nous l'avons tous vécu différemment et c'est bien ainsi, je crois. Cette étape nous a forgé, défini, et je ne pense pas que tu aurais toute la belle sensibilité que tu possèdes aujourd'hui si tu n'avais pas passé par ces moments plus difficiles. ;)

L'impulsive montréalaise a dit…

@Anonyme Isa : Je suis contente qu'on se retrouve en moi. De savoir que dans le fond tout ça est universel. Et je suis vraiment contente de pouvoir te mettre un peu de baume sur le coeur. Ça fait pareil pour le miens quand je lis ça.
@Mademoiselle K : Ahahahhahaha ! Gueuler plus fort que les ados. Je m'assume. Mais quand même... C'est le fun de lire ça. On s'en sort de ces adolescences ratées.
@La Brunette : Je ne dis pas que je regrette. Juste que j'ai raté. Mon passé est ce qu'il est et ça me va. Parce que je crois que je suis de mieux en mieux. Et à mon âge, je trouve qu'il y a bien de belles leçons que j'ai apprises.
Ahahaahahahha ! Des suggestions ? Ben j'endormirais tout le monde. Y'en a ben trop !!! ;) Héhé !
@orangesky : C'est fou, mais je ne crois pas qu'on était si différentes. Si plein de monde se reconnaît comme ça, c'est beaucoup vivent ces mêmes choses.
@Ariane : Oui, je suppose que c'est bien. Comme je disais, je n'ai pas de regrets. Mon passé m'a forgée. Mais bon, je l'ai quand même ratée. Et ça ne reviendra pas. C'est tout. Juste un constat. J'aime bien ce compliment détourné sur ma belle sensibilité. Merci.