vendredi 18 mars 2011

La route la plus longue

Oh ! je déteste me réveiller au milieu de la nuit et que mon esprit se mette à se précipiter dans tous les sens de façon incontrôlable. Comme une peur sans nom. Quelque chose qui plane de menaçant et d'oppressant.

La vérité, c'est que j'ai parfois ce besoin inconsidéré d'être en charpie. Des déchirures dans ma chair. De l'écartèlement dans mes entrailles. Un côté sombre puissant. Un voile noir qui plonge sur mon âme.

L'ennui, l'ennui me désespère... Vivre à en mourir. Briser les sabliers qui comptent les trop mornes secondes.

J'ai en moi une lumière qui s'accentue avec les années. Une si belle lumière. Mais parfois, lorsque je contemple mon sage reflet dans le miroir, une fascination m'habite. Derrière ces traits se cachent une rage, des forces dissidentes. Il y a cette étincelle dans l'oeil. Qui foudroie. Des combats invisibles se mènent.

L'ennui trop souvent me tue. L'affronter avec des armes dangereuses. Jouer sur les limites. Quand basculer est possible à chaque pas. Je ne suis qu'humaine. Une fragilité de chaque instant. L'obscurité comme souffle de vie. Parce que la douleur est une promesse de ressentis. Un lot qui devient préférable au vide et à l'immobilité. Bouger même si c'est du mauvais côté. Passer par l'ombre pour réanimer la lumière. Au fond, prendre la route la plus longue. Après tout, elle m'a déjà menée où je suis...

5 commentaires:

Morriggann a dit…

Hmmm...je me retrouve tellement dans ce billet. Trop même, surtout ces temps-ci

idmuse a dit…

Je crois toujours que la route est plus importante que l'arrivée, alors il vaut mieux prendre la plus longue, la plus riche parfois. La lumière n'en sera que plus vive à la fin du parcours.
Il ne faut pas oublier que ce côté sombre, chacun l'a en soi: mais plusieurs l'écrasent et la mettent de côté, ne veulent pas la voir. Pour ma part, je crois que le plus sage est de l'apprivoiser. Surtout toi: ça nourrit ton écriture.

Ð ♥ a dit…

J'aime comment tu te décris. Tu décris en quelque sorte, l'être humain en lui même.

Caro a dit…

J'aime bien le terme combat invisible.

L'impulsive montréalaise a dit…

@Sednah : Mais tu sais, ça finit bien au final. Comme je dis, ma route m'a déjà menée où je suis. Ça a été plus long peut-être, mais plus efficace question qualité de route à long terme. Mais bon, des fois, c'est lourd à porter...
@idmuse : Je suis bien d'accord qu'il vaut mieux l'apprivoiser. Sinon, c'est un piège dangereux. Et de prendre la route la plus longue ne nourrit pas seulement mon écriture, mais tout mon cheminement en général. Je rushe, mais je suis récompensée de plus en plus.
@Ð ♥ : Merci. J'avoue plus de temps je passe sur cette terre, mieux je sais cerner l'être humain. Du moins, moi-même en tout cas. Et c'est la plus belle sagesse qui existe. Même si c'est la plus difficile à atteindre.
@Caro : Et il est vrai. Car parfois, bien des choses se passent en nous de façon presque insconciente.