dimanche 9 janvier 2011

La maladie de ce siècle

La maladie de ce siècle, c'est de laisser croire aux gens qu'ils ont tous droit à leur 15 minutes de gloire, à leur 15 minutes de vie comme dans les films.

Et lorsque ça n'arrive pas, on se couche la soir avec la déception au ventre. On se culpabilise, on se dit qu'on a peut-être pas fait assez d'efforts. On se lamente sur notre vie banale. Notre vie petite et simple.

Dans un monde idéal, on n'oublierait jamais, on ne perdrait pas de vue qu'une vie simple peut aussi être une vie belle et noble. Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal. Alors on passe nos vies à espérer plus grand, plus fort, plus vrai que la fiction. Et chaque jour apporte son lot de déceptions.

Je ne suis pas différente. J'espère moi aussi. Je suis déçue moi aussi. Mes ambitions sont tellement plus grandes que ma vie. J'ai la maladie de ce siècle.

9 commentaires:

Caro a dit…

Je crois que on cherche tous la définition de belle et noble, la vie simple que tu décris, pour toi elle est modelé de la façon X pourtant pour moi c'est complétement différent et ainsi de suite. Il n'existe pas un guide de la vie qui dicte une vie réussi est comme ça, parce que chacun a une réalité et des rêves différents, c'est ce qui fait la beauté de ce monde je crois.

Kaou a dit…

Le secret donc c'est de ne "jamais oublier " que notre vie est belle toute simple qu'elle soit, de toujours braquer les projecteurs sur les petites choses qui participent à en faire la beauté et que nous omettons des fois de regarder et de nous rappeler l'existence

Josie a dit…

Faut savoir que ceux qui ont la gloire ont aussi très souvent la déchéance, le réveil seul et sont pas plus heureux.

Et les ambitions mènent beaucoup de gens à accomplir de grandes choses. Mais LA gloire, c'est quoi au juste? La reconnaissance d'une majorité?

Anonyme a dit…

Woah, j'adore ce texte. C'est vrai qu'il s'agit là d'un des grands maux de notre ère, cette espèce de promesse d'une vie incroyable qu'on nous vend, qu'on nous hype depuis tout jeune.

Forcément, les attentes de chacun envers sa propre vie vont un peu toujours en augmentant alors que les réalisations de chacun, elles, ne deviennent pas plus grandes. Il y a donc un écart qui s'élargit.

Et puis aussi, à force de voir des gens réussir instantanément un peu partout (télé-réalité, vedette internet, etc.), on dirait qu'on en est rendu à croire que le succès, la gloire, c'est comme ça qu'elle doit s'acquérir alors qu'il s'agit bien plus là de l'exception. Alors les gens sont là à atteindre le train de la gloire instantanée qui n'arrivera probablement pas.

Anonyme a dit…

Avoir son 15 minutes de gloire... à quoi bon? Pour ne pas passé inaperçu par la masse? Tu n'es pas invisible, la preuve, tu as des amis, de la famille présente et de fidèles lecteurs. Tu as laissé ta marque dans la vie de plusieurs personnes.

Anonyme a dit…

La déception fait malheureusement partie de la vie. Certains abandonnent au moindre obstacle, d'autres se relèvent et continuent d'avancer et de persévérer.

Moi, j'ai tendance à abandonner si l'obstacle est trop gros, trop difficile à surmonter. Je sais que les épreuves que j'ai traversé et qui se trouvent encore sur la route de mon existence ont leur raison d'être.

Je crois que chaque individu est important. Je crois aussi que l'être humain doit suivre son chemin à son rythme, selon ses convictions et en toute liberté.

Peu importe nos choix, peu importe ce que nous faisons dans la vie, la route nous mène tous au même endroit. C'est inéluctable. Être heureux ou malheureux, riche ou pauvre, célèbre ou inconnu, nous avançons tous sur un chemin à sens unique.

Je suis livreur, un métier qui me répugne mais qui paie mes factures pour l'instant. Oui, je m'en veut de ne pas avoir poursuivi mes études, d'avoir échoué mon examen de sauvetage pour devenir cet ambulancier tant désiré, d'avoir refusé l'offre d'emploi que les Forces canadiennes m'offraient sur un plateau ; un emploi comme technicien médical (infirmier).

Oui, j'ai raté le bateau comme on dit mais je crois que je ne peux pas échapper à mon destin. Je suis ce que je suis et je dois l'accepter. On ne peut pas le changer mais on peut toujours s'améliorer...

Sébastien Haton a dit…

Je pense que la maladie est beaucoup plus grave que cela. On laisse croire aux gens qu'ils vont avoir 40 ans de gloire avec 15 minutes d'exposition médiatique.
Tout le monde sera célèbre !
Au fond, c'est comme avant sauf que c'est le contraire...
s.

RedBee a dit…

Le problème c'est que 15 minutes, ce n'est pas suffisant. On en veut toujours plus.

L'impulsive montréalaise a dit…

@Caro : Oui, mais souvent, c'est dicté par les médias. Et après, on trouve nos vies ennuyantes. C'est triste.
@Kaou : Ben voilà. Il faut se rappeler de ça. Mais c'est si facile d'oublier.
@Josie : Je crois que c'est l'envie de sentir qu'on existe vraiment. Dans le regard des autres. C'est peut-être ça. Et je disais aussi 15 minutes comme dans les films. Tsé ce besoin d'extraordinaire, de plus grand que nature.
@letapage : Merci beaucoup du compliment enthousiaste. Et franchement, je suis d'accord aussi avec tout ce que tu dis. Particulièrement, ce décalage, cet écart entre ce qu'on vit et ce qu'on veut, nos attentes. Semble-t-il que ne pas avoir de désir est le secret du bonheur... En même temps, je trouve que ne pas avoir de désir, c'est être mort. Il faut savoir trouver un juste milieu.
@conciliabule : Tu touches un peu à la réponse que j'ai donnée à Josie... De nos jours, c'est parfois difficile de disparaître dans une masse et de se sentir anonyme.
@Jeff : Oui, les déceptions sont inévitables. Mais le problème, c'est que la société nous donne d'office une déception. Ce n'est plus une déception individuelle. C'est une déception de masse. Celle d'avoir une vie banale et d'être invisible dans le flot. Et qu'on le veuille ou non, c'est difficile à gérer et ça s'ajoute aux déceptions plus normales de la vie.
@seb : Possible. Le problème est effectivement grave. Et je ne crois pas que ça ira en s'améliorant...
@RedBee : C'est comme pour tout en fait. On veut toujours plus. On est bel et bien dans une société de consommation. Alors on en veut pour notre argent comme le dit l'expression !