mardi 8 février 2011

Cicatrices

Mes cicatrices sont à peine apparentes. C'est une lueur brève dans mes yeux. Une façon de baisser la tête parfois.

C'est mon âme la plus abîmée. Un fatras de douleurs indicibles. Les marques de toute une vie. Imprimées profondément en moi. Des souffrances qui me martèlent la peau. Des coups sourds, mais violents. Une bave qui se répand dans mes souillures.

La beauté, la laideur, ce n'est pas toujours extérieur.

Je n'ai plus de pas pour avancer sur certaines routes. Que des cicatrices qui me dictent et qui me dirigent. Des ordres écrasants. Ça crie dans ma chair, ça s'écoule dans mes veines, ça s'inscrit partout sur mon corps. Une horreur intrinsèque qui me fabrique en ravages.

Il est des choses qui ne se voient qu'en fermant les yeux parce que si elles étaient visibles , tout s'effondrerait.

* Écrit suite à une représentation de La Belle et la Bête la semaine dernière comme déjà mentionné ici. N'y voyez pas du désespoir. Que de la vie.

8 commentaires:

Morriggann a dit…

J'aurais pu écrire ce texte...pas en de si beaux mots, mais tout de même...
Très beau

Caro a dit…

Il est si difficile parfois de laisser ces cicatrices intérieurs dans l'ombre, mais comme celles de l'extérieur, elles sont qui nous sommes et racontent notre histoire.

Anonyme a dit…

C'est tout moi ça et ça vient me chercher très profondément.

DOC NICHT a dit…

J'aime bien cette phrase: «Il est des choses qui ne se voient qu'en fermant les yeux»... :D

Danny Émond a dit…

Faisait longtemps que t'avais pas pondu quelque chose de bon de même, sérieux.

Danny Émond a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Danny Émond a dit…

Surtout: "Je n'ai plus de pas pour avancer sur certaines routes" et "Une horreur intrinsèque qui me fabrique en ravages".

Un texte qu'on ne commente pas parce qu'après ça, le silence s'impose. Alors, je me la ferme.

L'impulsive montréalaise a dit…

@Sednah : Merci. Je suis contente d'avoir pu te rejoindre avec mes mots.
@Caro : Tu as raison. Et je ne les rejette pas mes cicatrices. Elles sont moi. Je suis elles.
@L'Ermite : C'est bien de savoir qu'on est pas seule. Dans le fond, on est tous liés à quelque part.
@Bla bla Pute : Merci. C'est gentil. Ne reste plus qu'à fermer les yeux.
@Tattoo : Tu sais que t'es presque un brin insultant, toi ! Tsss ! :-P Mais bon, je comprends ce que tu veux dire. Sauf que je n'ai pas un blogue littéraire. J'ai un blogue personnel. Alors parfois, j'y vais léger, parfois textes d'opinion, parfois plus littérairement... Des textes comme celui ci-haut, j'en ai en réserve, je pourrais en publier plus souvent. Mais je ne veux pas montrer que ça. Mais c'est vrai que mon coeur penche vers ce genre là. Parce que plus émotif, plus esthétique. Du moins pour moi. En tout cas, merci pour ton gentil compliment. Je l'apprécie beaucoup. Bon silence.