Je ne voulais pas entrer dans le wagon. C'était comme perdre pied. Me laisser entraîner où je ne voulais pas. Prise dans une foule compacte. Mais loin de toutes les âmes. Saule pleureur au milieu d'anonymes. Je sentais l'odeur d'un. La force de l'autre. Trop près. Je me vidais de mon coeur. L'offrait à cette horde d'inconnus. Sans un mot, sans un cri. Que du sang qui s'écoulait de mon estomac grand ouvert.
Il avait une chemise rouge et blanche. C'était la Saint-Valentin. Rouge brutal pour mes yeux endormis. J'aurais voulu lui prendre la main. Une trentaine de centimètres entre nous. Moins quand les secousses se faisaient plus vives. J'avais peur de tomber dans un gouffre. Sauve-moi, aurais-je eu envie de lui dire.
Chaque arrêt me vidait davantage. Les soubresauts s'inscrivaient sur mes frissons de peur. L'essence de moi se détachait en de minuscules particules qui s'envolaient au loin. Se perdre et ne pas savoir comment se retrouver. Au milieu de ces corps étrangers insconcients du trouble qui me fracassait.
Je suis arrivée à destination. Je n'avais plus d'âme. Nue, solitaire, effrayée. Je n'avais que du sang qui me salissait les pores de peau. Quelques gouttes que j'avais pu réchapper. Presque morte.
mardi 15 février 2011
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