samedi 30 janvier 2010

Pourquoi j'ai plus peur que vous d'être triste ?

C'est une question qui se pose.

La réponse ? J'ai déjà fait une dépression.

Il y a longtemps de ça. Une bonne dizaine d'années. Mais c'est toujours là, ça me hante. Un an et demi de médication, de pleurs constants, de manque d'énergie, de fatigue, d'idées noires, de douleurs qui suintent dans les os. D'horreur. Si vous n'avez pas eu, vous ne pouvez pas tout à fait comprendre. Peut-être un peu plus si vous avez connu un proche qui a vécu cette maladie. Car c'en est une ! Mais bon, je ne vous souhaite pas de la vivre pour comprendre.

J'ai plusieurs souvenirs assez tenaces de cette époque. Un qui peut-être vous aidera à comprendre que même le bonheur dans ces instants-là est trop lourd. C'était un bel après-midi, une journée magnifique. J'étais allée marché avec mon copain de l'époque au jardin botanique. C'était un beau moment. Vraiment. Et bien, je suis sortie de là, épuisée, en pleurant, comme une loque. Tout est trop, tout fait pleurer et en même temps, rien fait pleurer. Car bien souvent, je pleurais sans raison. Parce que. Parce que ces fichues larmes se pointaient dans mes yeux. Faire une dépression, ce n'est pas être triste. C'est beaucoup plus que ça. Croyez-moi.

C'est pourquoi j'ai peut-être plus peur que bien des gens d'être triste... Parce que je ne veux pas que ça revienne. Parce que avoir fait une dépression vous prédispose à en faire une autre plus que la moyenne des gens. Parce que c'est l'enfer sur terre. Parce que deux fois, depuis ma dépression, j'ai dû reprendre des anti-dépresseurs pour un 3 ou 4 mois. Parce que j'ai peur que ce soit juste là et que ça me guette. Je dois toujours être sur mes gardes. Comme une ancienne alcoolique ou droguée. Moi, mon champs de bataille, c'est la dépression. Oui, oui, je suis guérie. Mais on reste toujours fragile. Oui, oui, d'avoir vécu ça m'a rendue plus forte, plus sereine, a changé beaucoup de choses en moi et dans ma vie. Mais une fois c'est assez. Oui, oui, je suis plus heureuse que je ne l'ai jamais été. Mais c'est une maladie sournoise.

Comment fait-on pour ne plus avoir peur ?

4 commentaires:

LeDZ a dit…

On a toujours peur, faut juste faire abstraction de tout ça et ne pas hésiter à plonger...

Parce que si tu penses trop, tu vas te faire du mal. C'est bête un peu, mais c'est comme ça... Laisse toi aller...essaye !

La nostalgie, c'est bien pour ne pas oublier nos erreurs, mais ça ne doit pas devenir des obstacles à des futurs souvenirs heureux !

;o)

Caro a dit…

Cette peur ne te quiettera jamais et dis toi qu'il y a tellement des gens qui souffrent de cette maladie et qui refuse de ce faire traité parce qu'il n'y crois pas.
Je suis une anxieuse chronique, j'ai appris à vivre avec et à accepter sinon c'est pire.
Donc accept que un jour ca reviendra peut-être et du coup ca semblera moins monstrueux.

lorent a dit…

Caro dit juste, tu sais pouvoir vaincre la maladie, ça peut te permettre de moins la craindre, et ainsi de ne plus te mettre dans un état psychique justement propice à une rechute.
Continue en tout cas le sport à tout prix : les endorphines, c'est le meilleur des antidepresseurs :)

L'impulsive montréalaise a dit…

@LeDZ : Normal que je pense trop... Je suis une femme ! :-P
@ Caro et lorent : j'essaie de m'accepter avec mes bas nécessaires, j'en ai déjà parlé dans un autre texte, mais revivre une dépression comme celle que j'ai déjà fait, je sais pas pas comment j'y arriverais....