dimanche 10 janvier 2010

Cet état-là

Je le déteste. Je déteste cet état-là.

C'est viscéral, c'est creux, c'est profond et juste sur le bord à la fois. Une envie du plus fort de mes tripes. Écrire. Un élan qui me monte à la gorge, qui la remplit, la submerge, qui me tangue le coeur, me renverse la tête. Une envie d'écrire trop forte et que je suis incapable de concrétiser en mots. Ça m'habite, j'ai le ventre plein, la tête osbsédée. Je ne sais pas quoi faire, quoi dire, quoi écrire réellement. C'est juste là, mais pas encore là. C'est présent, ça me hante, ça me renverse, ça me tue. J'ai plein de mots qui ne naissent pas, de phrases qui ignorent qu'elles peuvent exister. J'ai des mots plein l'âme. Je deviens folle. Je ne peux qu'aligner des trucs banals. Mais ce n'est pas ça. C'est beaucoup plus fort, beaucoup plus grand, beaucoup plus fou, beaucoup plus urgent. C'est une transe qui ne veut pas naître ni mourir.

Je l'aime. J'aime cet état-là.

C'est du à rendre folle. C'est du juste sur le bord. Comme lorsqu'on va jouir, mais que ça ne vient pas. Comme lorsqu'on va vomir, mais que ça ne veut pas sortir. C'est du plein, plein, plein. De la folie, des doigts qui ne se comprennent plus. De la frébrilité. Mais ce n'est rien en même temps. Rien parce que c'est tellement plus. Mais il y a une limite physique, psychologique, psychique. Et ça bloque. Ça se bats, ça rue, ça crie, mais c'est prisonnier. J'ai tout ça à dire qui est pris, qui brasse les barreaux, qui n'arrive pas à les faire tomber. Un cri, un long cri qui ne sort pas. Un blocage que je ressens au niveau de la poitrine.

Je l'aime et le déteste. Je le déteste et je l'aime cet état-là.

4 commentaires:

lorent a dit…

Lâche toi.
J'aime bien comme c'est écrit ici, c'est bien écrit, trop bien écrit peut être, trop sous controle.
Alors lâche toi, peut être pas ici, peut être juste pour toi, mais lâche toi :)

L'impulsive montréalaise a dit…

Le problème est là. Ça ne veut pas vraiment se lâcher. C'est pris, compressé en moi. Oooh et merci pour le compliment. ;-)

LeDZ a dit…

Avoir dix millions de mots sous les doigts, avoir 10 ooo ooo de maux sous la peau... C'est une véritable plaie, je ne pourrais m'en passer...

L'impulsive montréalaise a dit…

C'est vrai qu'il n'y a parfois rien de mieux pour se sentir réellement en vie... même douloureusement.