dimanche 25 novembre 2012

Spleen solitaire

J'ai l'impression d'être seule au monde à ressentir cette mélancolie insurmontable, ce spleen à peine avouable.

Autour, il y a les sourires, il y a la joie, il y a de petites peines passagères, il y a la vie, il y a la normalité.

Et je me regarde, je me vois. Ce monstre qui me déchire les viscères. Oh! j'ai mes moments joyeux comme tout le monde. J'ai aussi mes espoirs, mes rêves, mes ambitions. Mais je cet animal qui rôde dans mon ventre. Je suis née avec.

Je n'ai pas la vie plus malheureuse qu'un autre. Ni plus heureuse. Je n'ai pas une vie différente. Je suis différente. Je me sens différente. Tout le monde cache-t-il une bête en soi ? Suis-je la seule ?

Je l'ai rencontrée tôt ma bête. J'étais fillette. C'était dans mon âme. Le spleen à la Baudelaire. L'ennui morne. La mélancolie envahissante.  Suis-je normale ?

D'où vient la personnalité ? D'où vient l'attitude ? Il y a des choses en soi qu'on peut changer. Qu'on peut faire évoluer. Mais jusqu'à quel point peut-on tuer ce qui nous définit de naissance ?

Suis-je à plaindre ? Je vois des gens malheureux autour de moi. Des gens dans la misère. Moi, je suis la misère. Je la crée. Mais est-ce moi ? Suis-je responsable de ces tournures de pensées ? Puis-je les combattre ?

Je ne sais plus ce qui est quoi. Je sais juste que je me sens bien seule. Même nue en pleine rue à crier je me sentirais probablement seule. Personne n'affiche sa misère. En cela, je suis bien seule.

8 commentaires:

Lolo ©ByLolo a dit…

J'aurai pu écrire ce billet...

Je suis née mélancolique, une certaine tristesse m'accompagne où que je soi, quoi que je vive.
Je n'ai pas de conseil à te donner... sauf, peut-être de ne pas la combattre, mais de vivre avec, de l'accepter.
Cette mélancolie peut se révéler positive. Avoir une grande sensibilité est un don, même si cela fait souffrir.
Tu n'es pas seule... mais tu es rare... donc précieuse :-)

Comme toi, je n'ai pas de quoi me plaindre... mais parfois je ne suis que souffrance intérieure.
J'essai avec le temps de transformer ces phases en création, en poésie, en art... transcender ce puits de noirceur en ciel étoilé, c'est possible .

Je t'embrasse puisque nous sommes bien semblables :-)
Laure
http://ptitesphotosdelolo.blogspot.fr/


Éphémère a dit…

Très beau texte. J'aurais aimé être capable de l'écrire car cela décrit très bien ce que je vie depuis pratiquement toujours. Tu as une façon d'exprimer qui rend très bien. Ça me fait du bien de te lire aujourd'hui, je me sens moins seule ! Merci !

Petite libellule a dit…

Je ne peux pas dire que je comprends, car en général, je trouve que la vie c'est beau, même si j'ai moi aussi mes peines, mes déceptions et mes épreuves comme tout le monde.

Tu disais dans un précédent billet que tu n'aimais pas les tièdes et les moitiés. C'est un peu le côté obscur des tempéraments intenses, je suppose... Voilà pas si longtemps, tu allais bien, dangereusement bien même, tu "glowais" à fond la caisse! :)

Je pense qu'il est facile, quand on vit une passe plus difficile, de généraliser, de penser que c'est toujours comme ça, que ça l'a toujours été, même si ce n'est pas le cas. Il y a forcément une situation précise qui te rend triste en ce moment. Et cette situation peut peut-être être adressée. Il y a des professionnels qui peuvent t'aider pour ça, afin que tu aies une vue plus objective. J'en ai déjà vu un et plusieurs personnes de mon entourage l'ont fait, pour leur plus grand bien.

Sinon, tu dis que ça a commencé toute petite... Je ne connais pas ton histoire personnelle, mais tu as peut-être des blessures d'enfance que tu as besoin de panser. À ce titre, nous en avons tous, à des degrés divers, bien sûr.

Allez, prends soin de toi! xx

L'impulsive montréalaise a dit…

@Laure : Tes mots m'ont fait beaucoup de bien. Tu aurais pu écrire ce billet dis-tu. J'aurais pu écrire ce commentaire. J'apprends à accepter. Plus je me bats, pire c'est. Mais ça n'efface pas le monstre pour autant. Je fais ce que je peux. C'est juste que parfois, malgré tout le chemin que j'ai pu faire, j'ai l'impression de retourner en arrière. Mais bon, je sais que ce n'est pas le cas. Je t'embrasse aussi, semblable.
@Éphémère : Merci. Je suis contente de pouvoir te faire du bien un peu aujourd'hui. Pour tout dire, ton commentaire m'en a fait aussi. On se sent moins seule quand on comprend qu'ailleurs d'autres ressentent des choses semblables à nous.
@Petite libellule : En effet, je ne crois pas que tu comprennes. Et je ne le dis surtout pas en reproche. Je suis difficile à comprendre pour qui n'est pas dans ma tête ou ne vit pas un sentiment de ce genre.
Oui, je vis tout à fond. Je trouve parfois la vie fabuleuse. D'autres fois, je retourne en arrière même en avançant. Je ne suis plus la même qu'avant, mais cet état qui perdure me rend perplexe. Cela va-t-il toujours être ainsi ?
Je n'ai pas besoin ni envie de consulter. Et je ne le dis pas de façon négative. Je le conseille à tout le monde. Mais vois-tu j'ai déjà beaucoup donné dans ce domaine. Je l'ai fait pratiquement la moitié de ma vie (et je n'ai que 31 ans). Puis, il y a quelques années, j'en ai eu marre. Je me suis dit que je devais vivre un peu. Que la vie n'était pas dans un bureau.
Ce ne sont pas des traumatismes. C'est moi. J'ai ce tempérament, cette tendance à. Je me suis beaucoup améliorée. Mais je ne crois pas qu'un jour ça partira complètement. C'est ainsi.
Merci amie virtuelle !

Grand-Langue a dit…

Je crois en effet qu'à la naissance, plusieurs facteurs s'installent ou sont programmés pour être présents.

Les malheurs surviennent à tout le monde mais ça ne fait pas autant de malheureux. La nature de certaines personnes fera qu'elles seront toujours heureuses, peu importe les épreuves. pour d'autres il en ira autrement.

Vivre sa mélancolie est une chose, vivre dans la souffrance c'est plus difficile.

Il faut de l'espoir, il faut pouvoir vivre avec sa propre personne, il faut pouvoir s'aimer réellement, malgré tout.

Grand-Langue

Anonyme a dit…

http://www.youtube.com/watch?v=Fjy_5U-iRGw


Sandro :)

Viv a dit…

Ah, la mélancolie... J'ai eu beaucoup de moments heureux dans ma vie, et il y en aura certainement d'autres à venir, mais la mélancolie n'est jamais bien loin, même dans ce temps-là. M'en débarrasser, j'adorerais.

J'imagine qu'on ne peut jamais la chasser complètement. Juste essayer d'apprécier pleinement les moments où elle nous laisse tranquille.

C'est vrai que personne n'aime afficher sa misère. Parce que les gens n'aiment pas voir la misère des autres. Mais faut bien la laisser sortir de temps en temps.

L'impulsive montréalaise a dit…

@Grand Langue : Je ne le crois aussi. Chaque personne a sa nature. Je suis mélancolique. Est-ce que je vis pour autant dans la souffrance ? Parfois, oui. Pas toujours. J'ai aussi de beaux moments joyeux, d'euphorie, d'autres plus calmes, plus sereins. Je ne suis seulement pas un long fleuve tranquille. "Vivre avec sa propre personne et s'aimer réellement malgré tout".... Oui, le défi est là. Je m'aime.... en partie.
@Sandro : Que des vidéos ces jours-ci...
@Viv : La mélancolie n'est jamais bien loin. Pourtant, j'arrive à l'oublier un peu. C'est pour ça que ça encore plus mal peut-être quand ça revient. Comme un cauchemar qui reprend.
Non, je ne chasserai jamais ça complètement. Mais ça a tellement évolué. Beaucoup mieux qu'avant.
Oui, c'est honteux sortir sa misère, c'est laid. Pourtant. Je n'y tiens pas assez pour garder ça en moi.