Il y a cet homme.... Bien que ç'aurait pu être un autre je suppose. Mais celui-là est celui-là. Une drogue.
J'étais assise à côté de lui. Un lieu public. Et j'avais cette main qui ne voulait rien savoir. Que cette envie de toucher. Lui prendre n'importe quoi des mains pour effleurer ses doigts. Lui tapper sur la jambe pour sentir un contact. Laisser ma main glisser sur le côté de sa cuisse, l'appuyer là, la remuer un peu pour cueillir quelques miettes de sa peau à travers un tissu trop gênant, la remuer en sachant, en voyant qu'il sait, qu'il sent, qu'il ne sait pas comment se défaire de cette main, voyant qu'il ne sait pas s'il veut se défaire de cette main, voyant qu'il ne peut repousser cette main, mais le voyant aussi un peu mal à l'aise avec cette main. Je déteste les lieux publics quand ma main ne se possède plus. Car ailleurs, ma main, je le sais, tu l'aurais voulue. En fait, tu aurais même voulu l'autre.
Mais c'était un lieu public. Et les lieux publics ne nous appartiennent pas. Donc j'ai touché comme j'ai pu. Car parfois, il faut toucher parce qu'on doit prendre ce qu'on peut. Parce que mes mains ont une vie propre qui savent ce qu'elles veulent. Parce qu'elles ont une mémoire inscrite dans leur chair. Une mémoire de peau et de regards. Une mémoire de droguée.
lundi 21 septembre 2009
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4 commentaires:
Très beau texte!
Merci infiniment ! :-)
Magnifique, simplement.
Merci. Je l'aime bien ce texte. Et je me rappelle bien de ce moment...
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