mardi 7 février 2012

La somme de nos angoisses

Ne trouvez-vous pas que c'est ce qui ne s'est pas encore produit qui nous angoisse le plus ? Comme si la vie ne pouvait pas parfois être assez stressante,  on s'invente des possibles angoisses, des accidents de parcours éventuels, des problèmes futurs.

On a déjà sur nos épaules, la vie. Les soucis, la fatigue, les questionnements existentiels... Puis, on se dit pourquoi pas, je vais m'imaginer le futur qui fonce dans le mur. L'imagination, c'est fort. On peut se créer mille angoisses aisément.

On s'en rajoute aussi ! Une situation nous stresse. Et on l'empire. En un sens au moins. On se dit bah ! On se dit que la vie prendra bien soin de nous sauver la peau. On fait un peu confiance. Peut-être. On se met en danger en croisant les doigts. Pour le thrill. Pour le frisson. Parce que parfois on doit juste faire quelque chose. Il n'y a pas toujours de raison. Juste on doit. Un sentiment incontrôlable. ON DOIT.

Et alors on angoisse encore plus. Le souffle qui passe mal dans le fond de la gorge. Se réveiller au milieu de la nuit avec l'esprit en ébullition. Ça chauffe, ça brasse, on doute, on a cent questions différentes qui fusent. C'est une laveuse à spin là-dedans.

Puis ça s'arrête. Un vent de douceur. On a passé au travers. Peut-être. D'une bataille au moins si ce n'est de la guerre. On a le sentiment du devoir accompli. Un devoir non obligatoire, mais bon, ça ne change pas le sentiment. Sauf si l'angoisse revient... Sur la même situation qu'avant. Ou sur une autre. Ou sur plein d'autres.

La vie, c'est un cercle vicieux d'angoisses et d'apaisements. Et un jour, on en meurt. C'est comme ça la vie. C'est un jeu sérieux.

4 commentaires:

Jean-Pierre Hamel a dit…

Il y a plus de 2 millénaires, Épicure disait déjà que notre plus grand malheur, c’est d’imaginer le malheur.
Si je dis ça, c’est pas pour faire mon pédant, mais pour dire :
1 – Que c’est vraiment une disposition de la nature humaine ;
2 – Qu’il faut un sérieux effort pour parvenir à oublier tout ça. Et c'est l’épicurisme (le vrai) qui nous explique quels efforts il faut faire pour y arriver.

Michèle a dit…

Angoisser ou anticiper...il y a de ces moments où j'excelle là-dedans. Vivre au jour le jour, minute après minute. Pas facile, mais plutôt idéal.

Petite libellule a dit…

Ça m'arrive aussi... Le pire, c'est que les scénarios qui nous font peur n'arrivent pratiquement jamais. J'essaie de travailler ça aussi, ne pas trop penser à plus tard et à ce qui pourrait arriver. Avoir des enfants, c'est bon pour ça, ils nous ramènent instantanément dans l'instant présent.

L'impulsive montréalaise a dit…

@Jean-Pierre : Oh ! je sais bien que je ré-invente pas la roue avec ces réflexions et ces questions. Au fond, on est plus pareil à ses semblables qu'on ne le croit...
@Michèle : Le pire, c'est la nuit. La nuit, je ne peux pas vivre au jour le jour. Même si je sais que ce n'est pas l'idéal.
@Petite Libellule : Tout à fait ! On s'invente le pire, on se fait mal... et ça n'arrive jamais ! L'être humain est parfois bien mal fait.