samedi 18 février 2012

Désertée

Tu ne m'animes plus. Tu m'as laissée vide et désertée. Comme un chien abandonné, mort, sur une autoroute trop passante. J'étais lumières, artifices, j'étais vivante. Tu m'as laissé les joues grises, le souffle éteint. Le coeur comme avant. Un coeur qui a vécu, qui a vaincu. Qui sait trop les misères de la solitude et des nuits étranglées.

J'essaie. De te réanimer. D'avoir des sourires pour tes folies. Des rires pour tes yeux. Mais je n'ai plus rien. J'ai donné l'essence qui restait et tu as étouffé le feu. Tu avais les paroles, mais pas les gestes. Tu avais quelque chose, mais pas ce que je voulais. C'est la vie qui va. Qui suit son chemin sans se détourner pour m'inclure sur sa route.

Je meurs de l'âme. De grands bouillons de vie qui s'échappent. Qui se répandent sur l'asphalte mouillée. Une tragédie moderne au coeur des immeubles de la ville. À une autre époque, j'aurais planté le glaive directement sur mon coeur. Mais l'époque est révolue. Aujourd'hui, on met ses sentiments dans un sac à bandoulière et on traîne nos détresses comme des poids qui nous retiennent à nos plus chères illusions.

3 commentaires:

Danny Émond a dit…

Beau.

Jean-Pierre Hamel a dit…

"Tu avais quelque chose, mais pas ce que je voulais"

C'est vrai... Mais il y a pire !
Écoutez plutôt Jacques Lacan :
"L'amour, c'est offrir à quelqu'un qui n'en veut pas quelque chose que l'on n'a pas."

L'impulsive montréalaise a dit…

@Tattoo : Merci.
@Jean-Pierre : L'amour, c'est complexe. Tous les mots du monde le disent.