dimanche 18 décembre 2011

Il y a des rêves

Il y a des rêves qu'on ne peut faire taire. Des absurdités. La privation est un étau qui accentue la moindre des émotions.

Je sais les vérités. Implacables et lourdes. Mais dans ma tête, il y a ces danses incessantes. Des images en couleurs. Je me tricote de grands vents comme d'autres forment leurs vies. Je préfère le volatile à la dureté. Peut-être parce que j'aime mieux ignorer le tangible. Se baigner dans un halo rafraîchit davantage que de mourir dans du béton.

Le fléau d'un peu de volatile, c'est l'enivrement. On reste dans les bulles imaginaires. On flotte dans un soupçon nuageux. On ne se rattache à rien. On vit dans l'ailleurs. Et on découvre que ce qu'on pensait léger, est lourd. Prend une place qu'on n'a pas à donner. Qu'on refuse de donner. Mais c'est là, insidieux et charmant. Ça séduit et on succombe. Rêver encore. Juste un peu. Il n'y avait rien, on crée tout. On se rattache au monstre qu'on a constitué. On le nourrit et on le berce. Parce qu'il nous berce et nous endort si bien. Et on aime le confort d'un faux rêve beaucoup plus que la réalité d'une tristesse ambiante.

Il y des rêves. Ça commence tout petit. Puis ça devient un serpent autour de notre cou.

4 commentaires:

Michèle a dit…

Ça me rappelle trop quelque chose que j'ai entretenu...le serpent autour du cou, j'aime bien l'image...

Anonyme a dit…

Et, malheureusement, ce serpent nous étouffe en prenant de plus en plus de notre oxygène.

On met du temps à le laisser partir - si jamais on le fait - c'est qu'on s'habitue tellement à sa présence qu'il devient réconfortant, parfois...

Marjo

Petite libellule a dit…

Texte magnifiquement bien écrit, comme à l'habitude. Mais quelle tristesse peut-on lire entre les lignes...

L'impulsive montréalaise a dit…

@Michèle : Tu ne sembles pas du genre à entretenir ce genre de choses pourtant. À te lire du moins... On a tous un côté sombre. Un serpent.
@Marjo : Oui, on s'habitue aux bons points, on néglige les autres, on se fait prendre... Au moins, un moment...
@Petite libellule : Merci ma chère libellule. Et tu sais, la tristesse qu'on y sent, oui, il y en a, mais c'est une petite goutte de concentré.