mardi 24 juillet 2012

E.T.

J'ai les nerfs en pelote de laine. Comme un petit point compact au centre de l'estomac. Un long fil qui se dévide dans mon organisme et m'envahit. Un poison tentaculaire qui étend ses antennes partout dans mon corps.

J'angoisse sur tout. Je stress sur rien. Je meurs constamment de petites morts lentes. Je sens ça sur la peau de mes bras. Dans un serrement dans ma poitrine. Cet air que j'ai moins, aussi. Qui me fuit, qui se coupe, qui s'empêche.

Humaine mal adaptée. Société disjonctée. Rejet des importances primaires. Silence et morosité. Émotion corrosive qui brûle le fond du ventre. Et si on pouvait mourir de sentiments viciés ?

Oh ! moi, je ne voudrais qu'un peu de douceur. Mais c'est une valeur qui se perd. Un truc vieillot qu'on tend à ranger sur les tablettes. Au lieu, on s'abreuve à la fontaine des nerfs. On se plogue sur le 220 sans avoir le choix. On endure, on reçoit, on se fait lancer en pleine gueule.

Je ne me reconnais pas dans l'humain qui m'entoure. Ou à peine. Individuellement peut-être. Collectivement, je suis E.T. qui tend son doigts pour retourner vers sa planète. Voilà. J'ai perdu ma planète. Là où il n'y a pas de pelotes de laine. Là où l'air est pur de tout ressenti trop mauvais. Là où la gangrène ne s'est pas mis à demeure du coeur.

4 commentaires:

Écrits et chuchotements a dit…

http://www.youtube.com/watch?v=PxRXcXOG2dw&feature=related
Essayez cela... Laisser-vous emporter...

Grand-Langue a dit…

Je ne crois pas beaucoup à la vie "collective". Existe-t-elle?

À mon sens, la vie est constituée d'une variété et d'un grand nombre de vies individuelles.

Peut-être ne faut-il pas avoir trop d'attentes sur le plan collectif même si quelques moments merveilleux peuvent survenir.


Ainsi, c'est moins frustrant de vivre en parallèle, on ne veut pas nécessairement joindre la parade en tout temps.

Les souffrances ressenties doivent être relativisées, mises en perspectives. Le monde extérieur (et annonyme) ne doit pas avoir une telle emprise sur vous.

Grand-Langue

Le factotum a dit…

Je t'invite chez moi, au Nord du Nord.
Pour faire un change.
Tu verrais quelque chose de différent!

L'impulsive montréalaise a dit…

@Écrits et C : Oh ! j'ai des moyens de parfois oublier, me laisser emporter.
@Grand Langue : Oh ! oui, le collectif existe. Et il a une influence sur l'individu. Qu'on le veuille ou non. Et je ne parle pas d'anonyme, je parle de ce que je vois autour de moi. Quant à relativiser, assurément. Mais des textes de ce genre ont pour but d'isoler un état, de le décrire, de le laisser aller, non pas de le relativiser.
@Factotum : C'est le genre d'invitation qui donne envie. Bien que le Nord du Nord, ce soit assez peu défini (je figure quand même que c'est au nord... héhé).