Je ne pleure plus. Ou plutôt je pleure sans pleurer. Des larmes en façades. Qui effleurent les surfaces, qui humidifient plus qu'elles n'assèchent.
J'ai déjà pleuré mon lot. Ma vie. Mes tripes. Mes espoirs naïfs. Pleurer à en avoir mal dans les cartilages. Avec le coeur qui se contracte et fait une crise. Avec l'âme qui expulse la noirceur des ombres.
Maintenant, je pleure devant de la téléréalité à semblant d'humanité et devant de la romance sirupeuse pour célibataire trentenaire. J'ai oublié les vraies larmes. J'ai perdu les émotions qu'on fracasse à bout de bras. Je suis la vieille désséchée sur son balcon. Celle qui a vu. Celle qui attend.
J'ai perdu quelque chose et je ne sais pas où chercher. J'aurais besoin d'une table. D'un scalpel aussi. M'ouvrir et me charcuter l'intérieur. Fouiller les intestins, vider le sang. Des fouilles archéologiques d'une passion éteinte. La vie est plus fade quand rien ne vous écorche. Ni de bien ni de mal. Quand on vit dans sa tête et dans son corps plutôt que dans son rêve. Parce qu'alors l'essence n'est plus là. L'essence de la vie qui frémit.
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6 commentaires:
Même si c'est triste ce que tu écris, sache que c'est beau beau à lire. J'adore ! c'est remplis d'émotions.
Pourtant on voit bien qu'il y a des choses qui t'écorche encore lorsqu'on lis ton blogue tu sais...
Je souhaite que l'écriture continue un peu de te vider les entrailles et d'aller à l'intérieur de toi. Je crois que c'est, de loin, la meilleur thérapie pour faire le vide en soi, et le point.
Bonne journée et je te retourne ton joli compliment. Je ne passe jamais te lire par obligation, ça dit tout !
Je continue de pleurer, à m'en mettre les deux mains devant la bouche pour ne pas crier...
Mais ça ne donne tellement rien...
Difficile de trouver quoi commenter à ce billet. Mais l'espèce de résignation désabusée qu'on y sent est triste à lire. D'un autre côté, je crois qu'il faut se protéger un peu dans la vie des émotions extrêmes comme tu les décris. Je te souhaite de trouver ton équilibre et ton bonheur qui, ne l'oublions pas, se trouve souvent dans les plus petites choses.
@Andréa : C'est triste en un sens, oui, j'avoue. Mais il y a aussi autre chose que juste du mauvais. Un certain calme. Merci.
@Jane : Pas de la même façon. Je m'assagis. Ce qui n'est pas mauvais en soi. Je m'améliore, je progresse dans la vie.
@Michèle : Plein de choses le font. Je suis une personne très introspective qui se questionne énormément. C'est la façon d'avancer dans la vie je crois. Et je gagne en apaisement à long terme.
@Sednah : Disons que ça peut parfois vider un trop plein. Mais autre que ça, disons que c'est limité. Mais vider un trop plein, c'est déjà bien.
@Petit libellule : Oui, un peu de désabusé, un peu de résignation. Mais un peu de calme, d'apaisement aussi. Et un peu de vide. Je vogue dans tout ça. De plus en plus vers un équilibre. Peut-être pas un équilibre parfait. Mais un qui bat toutes les montagnes russes de quand j'étais plus jeune. Oui, le bonheur des petites choses... Parfois, on a trop le nez dedans.
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