jeudi 13 juin 2013

Philosophie d'insomnie

Est-ce mal de vouloir que quelqu'un souffre ?

Je ne parle pas de poser des gestes. Même si on aurait ce pouvoir. Je ne parle même pas de se réjouir quand on voit l'autre souffrir. C'est quand même une coche plus élevée que ma question.

Mais est-ce mal de souhaiter, de vouloir que quelqu'un souffre ?

En un sens, je ne veux de mal à personne. Je suis quelqu'un qui déteste les disputes et les mésententes. Vraiment. Je ne suis pas la personne la plus gentille au monde, mais foncièrement, je ne me déclarerais vraiment pas une personne méchante.

Sauf qu'on dirait parfois que la seule chose qui puisse apaiser notre douleur et la seule chose qui puisse nous consoler, c'est de savoir qu'au moins, la personne qui nous a fait mal souffre aussi. Comme si c'était plus acceptable. Dans le genre oh ! il/elle m'a fait souffrir.... mais ça l'a fait souffrir aussi en même temps. Comme si ça voulait dire que l'autre au fond, non seulement ne nous voulait pas vraiment de mal, mais peut-être même au contraire.

Est-ce mal d'avoir ce genre de pensées ? N'entretient-on pas un mauvais karma envers soi-même ? Car ce genre de pensées, on ne se le cachera pas, ça ne fait souffrir encore que nous. On veut que l'autre souffre parce qu'on souffre... et on n'en souffre que davantage. On entretient un état d'esprit négatif.

Pour autant, peut-on s'en empêcher ? Surtout au plus fort de nos brûlures...

8 commentaires:

Éphémère a dit…

Je crois que c'est une étape normale à franchir durant les phases de la souffrance.

Je n'adhère pas vraiment à la pensée magique que tout va bien, qu'on doit aimer tout le monde tout le temps.

Dans la vie, ça arrive qu'on souffre et qu'on souhaite du mal à quelqu'un. On le souhaite pas réellement. C'est seulement une façon d'alléger un peu notre douleur. C'est passager. Ce ressentiment tu ne l'auras pas toujours.

Je crois, et ce n'est que mon opinion, qu'il faut arrêter d'essayer d'être "parfait" même quand on souffre. On a le droit de souffrir, on a le droit de ressentir certaine chose et l'accepter est plus facile que de se battre avec ça.

L'expiation de la douleur ne se fera pas sans heurt. Accepte là tel qu'elle est.

Prend soin de toi !

Le factotum a dit…

Tu as très bien répondu à ton interrogation.
Bonne journée!

Tiffany a dit…

Je te dirais que c'est tout à fait normal de ressentir de la colère et de vouloir que l'autre personne souffre. C'est une étape normale (et importante) du deuil. Cette étape doit avoir lieu, mais elle finira par passer. Ensuite, tu ressentiras une vague indifférence, peut-être un peu de nostalgie. Puis finalement tu oubliras (ou pas).

J'ai déjà vécu une relation très intense (TRÈS) avec quelqu'un qui n'était pas disponible (marié) qui disait m'aimer. Un collègue de bureau en plus, que je voyais chaque jour. Il m'avait fait des promesses qu'il n'a jamais pu tenir. J'ai décidé de mettre fin à cette relation après plusieurs mois de fréquentations car j'étais en train de me noyer littéralement. Je pleurais tout le temps. Mais c'était comme une drogue. Lorsque j'ai eu finalemet le courage de rompre, j'ai d'abord été très triste. Ensuite, ce fut la colère. Immense. La haine. La rage. Je voulais qu'il souffre lui aussi. Qu'il perdre quelque chose. Il s'en sortait trop bien. Il avait tout eu. Le beurre et l'argent du beurre. Et il ne perdait rien au change, il ne perdait pas sa femme, ni sa petite vie tranquille, son honneur était sauf. À ce moment, j'ai eu le goût terrible de me venger et d'avertir sa femme, ou ses amis, de son immense tromperie. De sa trahison. De ma peine. Mais je ne l'ai pas fait. Quelques mois plus tard, la colère s'estompais, puis finalement, l'indifférence s'est installée. Tu verras, il faut seulement du temps.

Essaie de te faire plaisir chaque jour. Trois petits plaisir par jour juste pour toi.

Recentre tes énergies sur des choses positives. Pour toi. Aller marcher. Lire. Cuisiner. Voir des amis. Peu importe.

Je te souhaite la meilleure des chances. Le coeur peut nous faire tant souffir.

Chuck a dit…

Comme les autres ont répondu avant moi: je crois aussi que c'est normal... en autant bien sûr que tu ne te rendes pas encore plus malheureuse à force de souhaiter que l'autre souffre autant que toi.

Comme dans le commentaire précédent, j'ai moi aussi vécu une relation intense mais qui n'a pas fonctionnée (pour d'autres raisons). J'ai été complètement dévasté de souffrances et de chagrin durant plus d'un an, puis ça s'est calmé un petit peu mais pas complètement. Maintenant, presque dix ans plus tard, ça me fait encore quelque chose quand j'y repense. Cependant, malgré la douleur que j'ai pu ressentir suite a notre séparation, je n'ai jamais réussi a lui souhaiter de souffrir. Pas une seule fois. Je ne crois pas que ça m'aurait aidé à me sentir mieux...

Mais bon, ça dépend toujours de la situation de chacun. Parfois la colère aide à passer à autre chose.

prinsessan Fluflu a dit…

"Mais est-ce mal de souhaiter, de vouloir que quelqu'un souffre ? "
Disons que cela ne t´apportera pas grand chose!
Ça serait trop simple, si il suffisait de souhaiter cela pour que tout rentre dans l´ordre.
Savoir pardonner à ceux qui nous font souffrir,
c´est le grand défi de la vie.
Et puis ceux qui font souffrir n´en sont pas toujours conscient...hélas!!!
Enfin, il y a plein de personnes gentilles...
sois gentille toi-même, tu te sentiras si bien! :)



L'impulsive montréalaise a dit…

@Éphémère : J'aime beaucoup ton raisonnement. Et j'y adhère. On ne peut pas contrôler ses pensées, mais on peut contrôler nos actes. Alors, pourquoi juger nos pensées ? On perd déjà pas mal de temps à juger nos actes ! Je suppose qu'effectivement, le temps effacera bien des choses. Pour l'instant, le goût est amer.
@Factotum : J'ai une pas pire capacité de réflexion. Héhé !
@Tiffany : Je sais, je sais bien. Mais je déteste toutes ces émotions négatives qui me prennent mon temps et mon énergie pour quelqu'un qui n'en veut vraiment, vraiment, vraiment pas la peine.
Comment peut-on se tromper autant sur quelqu'un ?
Je suppose que tu le nommes un peu dans ton histoire avec cet homme : les émotions. C'est fou comme parfois on subit pour un peu d'amour.
J'essaie. J'essaie tranquillement de tourner une page d'un livre qui n'avait même pas été réellement ouvert de toute façon.
@Chuck : 10 ans plus tard. Wow. Je ne crois pas que ces mauvais souvenirs que j'ai dureront aussi longtemps. Heureusement, j'ai eu dans ma malchance, la chance de constater certaines choses assez tôt.
Oui, la colère, et toutes les émotions en fait, aident à passer à autre chose.
La seule chose qui je sais m'attristera d'ici peu, ce sera ce sentiment amer que j'ai. Je déteste terminer quelque chose sur un sentiment amer. Ça teinte et salit le reste. Et c'est ce qui persiste quand toutes les autres émotions ont quittées.
@prinsessan Fluflu : Tout n'est malheureusement pas efficacité dans la vie. Parfois, on ressent des choses qui ne nous apportent rien, mais qui sont difficiles à ignorer.
Oh ! crois-moi, il avait pleine conscience. Pleine.
Oh ! parfois, je désespère de gens gentils. Justement pleinement gentils. Mais oui, il y en a.

prinsessan Fluflu a dit…


Tu as toute ma sympathie pour ce qui t´arrive, ce que tu ressens.
Cerains sont comme ils sont.
Ce n´est pas agréable de constater
qu´ils se s´ont amusés avec nos âmes sensibles, gentilles.
C´est vrai que "ça teinte et salit le reste" un peu...
mais restons braves, passons notre chemen en leur souhaitant "bonne chance" pour l´avenir. :)

L'impulsive montréalaise a dit…

@prinsessan Fluflu : Merci de ta sympathie. Et non, je ne suis pas encore au point de souhaiter bonne chance...