samedi 25 octobre 2014

Comment je suis devenue...

Oui, dans les derniers mois, je suis tranquillement devenue... Avec trois points de suspension. Un sujet qui me fait beaucoup réfléchir, sur lequel je lis, qui remue beaucoup d'émotions en moi.

En fait, j'ai pris une grande décision, une décision importante.

Je suis devenue végétarienne. Ou lacto-ovo-végétarienne si on veut être plus précis/selon les versions. Plus de viande d'aucune sorte, ni poisson, ni fruit de mer. Et croyez-mois, plus que simplement l'alimentation, ça change la vie.

On me demande souvent pourquoi j'ai pris cette décision. En fait, quand je précise ma nouvelle façon d'être, je dirais qu'il y a principalement deux réactions. Ils se sentent toujours obliger de me dire qu'eux ne seraient jamais incapables, qu'ils aiment trop la viande et ensuite, me demandent pourquoi. Je crois que la première réaction en est une de défense. On veut m'annoncer une couleur, une limite à ne pas franchir dans la conversation. Pourtant, je ne suis pas là pour imposer quoi que ce soit. Et je n'en parle pas pour changer les esprits. J'en parle parce que c'est un sujet qui me rejoint et m'interpelle beaucoup.

Je suis devenue végétarienne parce que j'ai dû faire euthanasier mon dernier chat. Voilà, la réponse courte. Bien entendu, je sais que la mort de mon chat n'a rien à voir avec celles des autres animaux. Au contraire. Et justement. Je suis tellement restée ''traumatisée'' de devoir tuer un animal (pour son bien et dans l'amour) et de le voir mourir qu'un déclic s'est produit dans ma tête. Je crois qu'il faut ce genre de choc, de déclic pour prendre une telle décision.

Puis, ensuite, j'ai lu. Entre autre, ''Eating animals'' de Jonathan Safran Foer (il y a aussi une version française). J'ai donc lu. Des livres, des magazines sur le sujet. Et j'ai sorti ma tête du sable. Bien sûr, je suppose que je savais en quelque sorte certaines des choses que j'ai apprises. Mais autant ? Jamais. Ce que j'ai lu m'a à la fois donner envie de pleurer et de vomir. Plusieurs fois. On me dit souvent que je ne tiendrai pas le coup; moi, dans ma tête, c'est clair, c'est pour la vie. J'ai aussi commencer à diminuer ma consommation de produits laitiers et d'oeufs (bien que je ne compte pas les éliminer complètement et devenir végétalienne/vegan pour le moment). Je veux faire le bien que je peux au point où j'en suis rendue dans ma vie.

Il y a un tel réflexe de défense quand j'en parle... Ces commentaires sur le fait qu'ils ne seraient pas capable, ou que je ne tiendrai pas le coup. Qu'on ne sait jamais dans la vie. Mais il suffit que je pense à ce que j'ai appris et ma volonté ne flanche pas, ne cille pas. Au point, où j'accumule les deuils. Je ne mangerai plus ci, ni ça, ni ceci... pour le reste de ma vie ! Une vie, c'est long, mais je suis en paix avec ma décision. Comment aimer autant certains animaux, puis manger les autres ?

Je suis toujours aussi un peu mal à l'aise quand j'en parle. J'ai toujours peur qu'on pense que je veux changer les mentalités, imposer un point de vue ou juger. Comme je le disais. Pourtant, ce n'est pas le cas. J'en parle comme de n'importe quel autre sujet qui me passionne.

J'ai peur du jugement aussi. Des réactions des autres. De ceux qui pensent qu'un peu de viande, c'est végétarien, que du poisson aussi, voire même du poulet bio. Je réalise aussi que ça peut poser problèmes à certains hommes. Déjà que c'est difficile d'essayer de rencontrer un amoureux, l'autre jour, je me suis fait couper presque en pleine conversation quand le sujet est venu. Finito la conversation. J'ai même vu dans un profil (ben oui, site de rencontre.... autre lourd sujet....) quelque chose qui disait genre ''si t'es végétarienne, on s'en fout''. Ça m'a laissé perplexe ces deux trucs. De voir aussi que la personne que je pensais la plus ouverte dans mon entourage est la plus fermée. Puis, après, il faut penser aux repas chez les autres, aux invitations, aux sorties aux restaurants...

Ma foi, c'est quelque chose finalement ! Mais quelque chose qui me rend en paix. En fait, ce qui me fait le plus mal, c'est d'avoir attendu 33 ans pour le faire. Bon, je suppose que je n'ai pas vraiment ''attendu'', on ne peut pas se reprocher le passé, mais quand j'y pense, j'avoue, j'ai un pincement au coeur.

Voilà ! C'est en résumé l'histoire. De comment je suis devenue... végétarienne !

16 commentaires:

Unknown a dit…

Les choix de vie sont des choix intimes et personne ne devrait avoir le pouvoir de juger les autres pour ça!
J'ai été végétarienne pendant près de 5 ans à une époque où personne ne l'était (sauf les granos finies comme moi...) et franchement tout le monde s'en foutait...
Là on dirait que c'est une guerre idéologique.
Je suis omnivore et non raciste!
à ma table il y a ma fille vegan et mon fils dédaigneux de tout! ;)
...
Enjoye!
la vie est belle et meilleure quand on la vit selon nos valeurs et notre conscience!
Pis en plus, c'est bon la bouffe la végé et comme je me doute que tu cuisines bien...
ça doit être encore meilleur!

idmuse a dit…

Je suis d'accord avec Julie. Si tu es bien dans ça... go! De toute façon, peu importe ce que tu fais, tu seras jugée, alors... hein!

Le factotum a dit…

"Comment aimer autant certains animaux, puis manger les autres ?"
C'est ce que ma voisine me dit souvent, elle qui est végétarienne.
"J'ai toujours peur qu'on pense que je veux changer les mentalités, imposer un point de vue ou juger."
Ma douce est végétarienne et je ne le suis pas.
À la maison, c'est la bouffe végé et je me reprend au resto pour assouvir mon besoin de viande occasionnel.
C'est le meilleur des deux pour moi.

Éphémère a dit…

J'essaye de ne pas juger ni de me sentir attaquer. Je ne sais pas comment exprimer mon opinion pour que ça soit clair. Mais en gros, est-ce que les gens qui sont carnivores vont dire à tout bout de champs, le genre de phrase que tu as écrite dans ton billet ? Genre, celle que le Factotum à relevé : "Comment aimer autant certains animaux, puis manger les autres ?". Je ne t'attaque pas, loin de là, mais je ne sais pas si tu comprends que ce genre de phrase, à mon sens est une attaque camouflé. Ça sous entends des choses. Si tu veux être végétarienne, c'est ton choix mais je ne crois pas que tu es à le justifier en sortant les phrases clés et préfaites que tous les végétariens sortent et qui, à mon sens toujours, sont blessantes et réductrices pour les autres. Ce n'est pas parce qu'on mange de la viande qu'on aime pas les animaux.

En tout cas, je ne sais pas si je suis clair. Je ne suis pas fâchée ni rien et je peux comprendre ton choix et je l'accepterais si tu étais dans mon entourage comme je l'accepterais s'il venait de quelqu'un que je connais bien. Mais je n'accepte pas les phrases pour vous déculpabilisez par contre. Ne te justifie pas. C'est un mode de vie. Point.

Josie a dit…

Chère Impulsive,

Cette décision en béton, hé bien, tiens là si elle te fait du bien. Mais peut-être te sens-tu jugée parce que tu as peur de l'être?

Au début, le commentaire d'Éphémère m'a fait réagir. Du genre : "ben non t'es pas fâchée mais viens pas lire si ça te plait pas". Mais ensuite, j'ai compris son point de vu, en modulant comme suit : bien sûr, quand on parle d'un sujet qui nous passionne, on s'exprime. Quand on écrit sur un blog, on s'exprime. Et c'est super, c'est là pour ça, la parole, les amis et les blogs. Mais dans la vraie vie, si tu sens une résistance de la part des autres, peut-être est-ce parce que ta propre décision te touche aux cordes sensibles : le jugement des autres. Ma tante est végétalienne raw. J'peux te dire qu'elle ne mange pas grand chose qu'on retrouve dans les super-marchés. Mais elle ne se sent pas jugée, elle s'en fout, elle n'en parle même pas. Elle traine sa glacière quand elle vient au party de Noël familial et elle a l'air tellement bien avec ses herbes bizarres qu'elle nous donne le goût de s'intéresser à ce qu'elle mange, à en connaître les détails. L'approche et la perception sont tout à fait différentes!

En fait, je pense que peu importe les raisons, on fait ce qu'on croit le meilleur pour nous. Et la justification de ce qu'on croit être le meilleur pour nous affaiblie ses bienfaits. Quand on SAIT, on a que faire du reste. On FAIT, c'est tout.

Ne te méprend pas, Impulsive, j'aime te lire :)
J'aime aussi argumenter :)
Parce qu'argumenter, ça apporte la réflexion. Et celle-ci nous fait tous grandir :)

L'impulsive montréalaise a dit…

@Julie : C'est vrai que c'est très intime. C'est pourquoi je ne sais pas trop encore comment me situer dans tout ça, comment agir.
C'est vrai que c'est un peu une guerre. Et je me sens prise au milieu. Mais en disant ça, je ne veux pas dire que je me sens mal. Mais ça fait partie de ma réflexion, de mon cheminement.La nourriture, ça rend tout le monde bien émotif on dirait bien !!!
Je suis curieuse. Pourquoi étais-tu devenue végétarienne ? Et pourquoi as-tu décidé de ne plus l'être ?
@idmuse : Oui, c'est bien vrai qu'on est jugés sur tout ! Héhé ! Mais oui, je suis totalement bien.
@factotum : Je trouve ça bien de lire que tu es heureux en couple dans un couple végétarienne/non végétarien. Je sais déjà qu'on m'a déjà jugé par rapport à ça en tant que possible rencontre alors... Merci.
@Éphémère : Tu sais, ici, Éphémère, aucune des phrases écrites ne s'adressaient à quelqu'un d'autre. Ces phrases ne s'adressaient qu'à moi. C'est le fruit de ma réflexion et de mon cheminement dans ma décision.
Donc tout comme je comprends ce que tu dis et ne m'en offusque pas du tout, tu dois comprendre qu'à partir du moment où tu lis mon texte, ce sont aussi tes propres émotions et tes propres réflexions qui te font réagir.
Si j'ai l'air de me justifier dans mon texte par rapport à ma décision ? En fait, l'air, je m'en fous. Mais question intention, je ne le faisais pas du tout dans un but de justification. Mais je te dirais que toute cette expérience m'a apportée une grande introspection. Et que je voulais seulement pouvoir la partager en plus long que d'habitude. Parce que d'habitude justement, je n'ose pas trop et je ne crois pas trop que les gens veulent savoir tout ça.
@Josie : Effectivement, je crois que j'ai un peu peur d'être jugée. Et comme je l'ai déjà été et que ma décision est relativement récente, je crois que ma peur était fondée. Bien entendu, cette pensée, cette peur apporte peut-être une certaine attitude défensive en moi. Ou d'évitement. Comme je disais à Éphémère, en face à face, je n'ose jamais trop m'étendre sur le sujet. Mais ici, j'avais envie de le faire.
Pour ce qui est de ta tante, elle a sans aucun doute la meilleure attitude. Comme je répondais plus haut, j'en suis aux débuts et aux balbutiements de tout ça. Je choisis mes repères. Là, tout est nouveau. Je découvre et j'apprends à mesure.

Josie a dit…

Oui, c'est comme apprendre à marcher, ou à faire du vélo! À force de pratiquer, tu y seras très à l'aise et peut-être même une guide!

Bon cheminement :)

Grand-Langue a dit…

L'important sera de partager avec nous les meilleures trouvailles, uniquement ce qui est délicieux!
Ça ne me fera pas de mal.

Bien qu'il s'agisse d'un choix personnel, cela reste singulier que de se priver de viandes, produits laitiers et oeufs. Plusieurs éviteront les plumes, laines, cuirs, certains tissus, sans parler des bêtes de somme, animaux de laboratoire, animaux de divertissement (cirque, courses, etc).

Le plus difficile sera peut-être d'aller manger chez les autres ou de recevoir des gens sans trier.

Il faudra assumer et vivre sans imposer la chose aux autres. Ça se passera bien.

Grand-Langue

Unknown a dit…

Je ne suis plus végétarienne parce que je rêvais la nuit de manger de la viande, que mes cheveux étaient ternes et que mes ongles étaient mous et parce que ça me rendait dépressive.
Je suis une omnivore.
J'ai autant besoin de lentilles que de poulet...
J'avais arrêté de manger de la viande par idéologie, par écologie surtout.
Je trouvais impensable de manger du boeuf alors qu'il fallait couper des arbres pour les faire manger, que pour les nourrir il fallait plus de ressources que pour faire pousser du riz, du blé, etc...
Avec les années, je me suis rendue compte que de faire pousser le soya était aussi néfaste, parce que c'est la monoculture le problème... Parce qu'on ne cultive pas de la bonne façon.
J'ai alors commencé la réflexion du manger moins, manger mieux...
J'ai réintroduis la viande tout en conservant une énorme quantité de bouffe végé.
Je ne me sens coupable de rien et je respecte les envies, désirs de tout et chacun.
Mais moi aussi j'ai de la difficulté avec la propagande des végétariens qui nous mettent des images monstrueuses en tête tout en nous faisant croire que la vie est toute blanche ou toute noire...
C'est devenu comme une religion et comme je n'aime pas les dogmes, j'essaie de m'en éloigner le plus possible...
Alors je mange bios quand c'est possible, local le plus souvent et parfois je mange même de la malbouffe.
J'essaie de tout faire ça dans la joie et en pleine conscience...
En n'essayant pas le moins du monde de croire ni de dire que j'ai raison.
Je me souviens du temps de mon végétarisme pur et dur, de belles découvertes gustatives et de textures qui me sont encore d'un grand plaisir aujourd'hui!
Prends soin de toi et surtout ais du plaisir, ne sois pas en guerre, fais les choses et les choix pour toi.
À partir de là...
Tout va bien...
Non?

Mélanie a dit…

Hooo! quel beau message que je lis ce matin!

C'est un bout à passer, après les gens s'habitue! Ils y en aura toujours qui ne comprendront pas mais on s'en fou ;O) It's your life and you live it like you want !

Moi je te dis bravo pour cette grande étape :O)

Viv a dit…

Si tu ne veux plus manger de viande, tu ne veux plus n'en manger et c'est tout. L'important, c'est de vivre sa vie comme on l'entend et d'être bien là-dedans. Amen.

Une femme libre a dit…

Je ne mange pas de viande non plus et ça n'a jamais causé de problème nulle part. Bon, c'est plus facile pour moi parce que je mange du poisson, des produits laitiers et des oeufs, alors les choix sont faciles et disponibles partout, mais quand même... Je ne dis pas nécessairement que je suis végétarienne, je ne mange juste pas la viande si je suis invitée et qu'il y en a et je commande autre chose au restaurant. Sans flafla et sans discours. Ça marche! ;o)

L'impulsive montréalaise a dit…

@Josie : Merci.
@Grand Langue : Et en quoi est-ce singulier ? Ce n'est pas parce que ce n'est pas une majorité qui le fait que c'est singulier pour autant il me semble.
Comme je disais, je consomme encore produits laitiers et oeufs, mais en diminuant.
Je n'ai pas besoin de trier pour aller chez les autres ou recevoir.... Sauf peut-être dans mon assiette !
Oui, j'ai confiance que ça ira bien.
@Julie : Merci de ta généreuse réponse. On pourrait discuter longtemps de tout ça, mais les remerciements feront l'affaire.
@Rosabelle : Merci, merci miss. Et oui, j'ai conscience que ce n'est qu'un bout à passer.
@Femme libre : Je suis d'accord que le mieux est le sans fla fla et sans discours. Mais le fait est que j'ai envie d'en parler.... Comme d'un bon bouquin que j'ai lu, ou d'un film, ou d'un sujet qui me passionne. Car c'est un sujet qui me passionne, le végétarisme, mais aussi la bouffe en général. Sauf qu'on dirait que c'est un sujet tabou. Si je parle de tout ça, on risque de m'accuser de propagande alors que ce n'en est pas. J'en suis donc à trouver mes marques dans tout ça. Et comme je disais, je mange encore produits laitiers et oeufs alors ce n'est pas aussi difficile que si j'étais vegan par exemple.

L'impulsive montréalaise a dit…

@Viv : Je t'oubliais dans mes réponses... Héhé ! Mais oui, Amen. Et alleluia ! :)

Une femme libre a dit…

Chère enfant, tu as donc raison. Si je n'en parle pas, c'est justement pour éviter la chicane, car le végétarisme, c'est comme la politique et la religion, ça tourne vite à la chicane!! Les carnivores disent rapidement qu'on veut leur faire la leçon, les mères pensent qu'on va se rendre malade sans viande et la majorité des viandeux ne comprennent rien du tout à notre choix. Bonne chance si tu as envie d'en faire un sujet de conversation! Je n'en parle qu'à d'autres végétariens pour partager recettes et adresses, sinon, j'ai pas le courage!;o)

L'impulsive montréalaise a dit…

@femme libre : oui très émotif comme les sujets que tu nommes. Mais j'ai quand même la chance d'avoir bien des gens respectueux et curieux d'une bonne façon autour de moi.