mardi 24 juin 2014

Femme cherche anciennes tripes

Je n'écris plus. Pas assez du moins. Je me rappelle quand j'avais des tripes, de l'allant, de l'audace. Je me perds dans les vicissitudes de la vie. La fatigue qui fait qu'on s'assoit le soir devant la télé et qu'on la laisse penser pour nous. La fatigue d'une tristesse vive encore sur mes épaules. La fatigue de cette vie pleine d'ennuis, d'habitudes et d'occasions manquées. La fatigue d'être seule et d'en être écoeurée. 

Ne pas écrire, c'est une vilaine habitude. La pire de toute. Les mots m'animent. J'ai fait des études pour les retrouver. J'ai brisé des routines pour qu'ils revivent. J'ai supplié des inconnus pour pouvoir les observer. Je suis en manque de mots. J'ignore pourquoi je n'écris pas assez. C'est l'acte, je crois. Car écrire, je le fais constamment dans ma tête. Toutes sortes de textes. Entre autre, je vous écris souvent. Je me répète les mêmes phrases. À l'endroit, à l'envers, dans un autre ordre. Une comptine dans ma tête qui joue en boucles changeantes. 

Puis arrive le moment où je pourrais écrire sur du papier. Ou sur de l'écran. Et je paresse. Je ne veux plus. Je grimace devant l'ampleur de l'action. Les mots, il me faudrait pouvoir les copier de ma tête jusqu'à un support physique sans que ce ce soit moi qui ait à faire l'action. 

De la paresse vous disais-je. De la grosse paresse. Parce que c'est comme ça. Parce que quand on vieillit, on a un boulot et des plaies de vie. Des plaies de vie comme des plaies de lits. Parce qu'on ne bouge plus assez. Parce qu'on ne se remue pas. Parce qu'on choisit les imbécillités. Parce qu'on gaspille son talent véritable. Celui de pouvoir agencer en faisant du bien au monde et à soi-même. C'est bête ! 

5 commentaires:

Sophie Legendre a dit…

Des fois aussi on n'écrit pas parce que quelque chose de grand pousse en dedans. Il faut parfois être patient, arroser les graines et attendre avec beaucoup, beaucoup d'indulgence.

Viv a dit…

Tu as mis le mot sur mon problème aussi ces temps-ci, la paresse. J'ai des projets d'écriture qui prennent la poussière dans mon ordi depuis des lustres et je n'ai pas le courage de passer l'aspirateur dessus. Pour mon blog, même chose. Des tonnes de choses à dire, mais j'ai pas envie de m'y mettre. Trop long, trop forçant. Malgré que ces dernières semaines, ça semble vouloir revenir, sans qu'il y ait de raison spéciale. Faut juste pas trop se pousser quand ça veut pas sortir je pense.

L'impulsive montréalaise a dit…

@Sophie : C'est joli ça. Je ne sais pas si c'est le cas. Mais ça l'a déjà été. Et ça exprime bien l'état en question.
@Viv : Le problème, c'est que parfois, si on ne se pousse pas, on finit par ne plus jamais rien faire. Le plus difficile, c'est de faire la différence entre ces deux moments : quand il faut faire l'effort, quand il faut laisser aller...

Tiffany a dit…

Il est difficile de trouver le temps et l'énergie d'entretenir nos passions et nos intérêts dans le monde fou dans lequel nous vivons. Après le travail et les tâches diverses, il reste peu de temps pour soi et se recentrer sur ce qui nous branche vraiment. Mais cela reviendra un jour. Il faut juste prendre le temps.

L'impulsive montréalaise a dit…

@Tiffany : Oui, voilà, après tout le reste, il reste nous.... mais on est fatiguée du reste. C'est un cercle vicieux merdique !