samedi 21 juin 2014

Tristesse en 2.0

Parfois, j'ai l'impression de ne pas encore avoir réussi l'audition pour jouer dans ma propre vie. Je suis reléguée sur le banc des figurantes. Des soupirantes. Parce que la vie, c'est savoir la jouer.

J'ai un verre devant moi. Un quelconque sur glace. Le premier de la soirée. Le dernier ? J'ai la prévisibilité de la solitude d'un samedi soir sur terre. J'aurai peut-être l'alcool triste. Probable. Si au moins, j'avais quelqu'un pour partager les verres. Pour les faire résonner dans un éclat de complicité.

Je bois seule. Comme une femme oubliée dans un petit appartement, dans une petite vie. Je ne sais pas où j'ai pris mes idées de grandeur. Il  ne me reste que l'humilité des soirées comme celles-là.

Je m'ennuis. Je m'ennuis de mon chat, d'être seule, de chercher un certain sens à tout, je m'ennuis d'ennui, je m'ennuis de vie, j'habite l'ennui comme un petit nid inconfortable.

Je sais, je récris sans cesse les mêmes choses. Pourtant, j'évolue. Je ne suis pas celle d'il y a 10 ans, ni celle de l'année dernière, ni celle d'hier. Mais le chemin vers l'avant n'est jamais en ligne droite. Je suis fille de détour. De régression temporelle occasionnelle. Je suis fille de connu désagréable. J'ai pris les habitudes des mauvais plis.

Un jour, quand je serai grande, j'aimerais bien jouer dans ma vie. N'être pas une seule comédienne dans une pièce à un seul acte. Partager la scène et briller.

En attendant, je fais ce qu'on fait les petits samedis soirs tristes. Je prends un verre et m'expose un peu pour laisser ma trace de tout ça. Dans l'espoir que ça donne de l'importance à l'exercice. Le pathétisme moderne 2.0.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Idem ici, je prendrai un verre à ta santé ;) Ton texte décrit trop bien ma soirée

Jeanmi a dit…

Moi je passe au contraire des soirées formidables avec MA télé devant le foot. Une bière dans une main, une tranche de pizza dans l'autre "que du bonheur" ma femme en profite pour astiquer notre maison. Au moins n'est-elle pas distraite par des feuilletons imbéciles. À la fin du match, je vais me coucher après avoir rendu longuement la liberté à mes bière dans la cuvette des wc, ceci afin de lui laisser le temps de débarrasser mes 12 boites de bière et mes reliefs de pizza. Ah je ne veux pas d'une souillon à la maison...

L'impulsive montréalaise a dit…

@Anonyme : Merci et j'espère que le verre à ma santé était bon. En tout cas, j'en avais bien besoin ! Contente de me sentir moins seule.
@Jeanmi : Je ne suis pas certaine de comprendre ce commentaire. On y sent peut-être un peu de sarcasme... Merci d'avoir donné signe de vie.

Mathieu a dit…

Moi aussi je te fais un tchin! :)

Le factotum a dit…

Bonne Saint-Jean.
Tchin tchin.

L'impulsive montréalaise a dit…

@Mathieu : Merci pour le tchin virtuel ! :)
@factotum : Et bien merci !

Anonyme a dit…

Le commentaire de jeanmi je le prends tellement pour du sarcasme, je veux dire, on peut se sentir seule à deux. Le couple qui passe son samedi soir dans le même appartement mais qui font chacun pour soi (homme devant TV et femme ramassant son homme) sans conversation profonde c'est aussi pire que d'être seule avec soi même...

L'impulsive montréalaise a dit…

@Anonyme : Parfois, je ne sais pas si c'est pire d'être seule que seule à deux. Je me pose la question.