Je te hais. Je crois bien que je te hais. Sinon ce serait quoi tout ça ? Ces élans que j'ai. Ce coeur qui bat de façon désordonnée. Ces sueurs. Ces ulcères d'estomac. Ces vomissures de l'âme. Je t'ai comme une maladie infectieuse.
J'ai les larmes qui ne sortent jamais. De la rage. Du laid. Du pitoyable. Je te ferais des drunk déclarations n'importe quand. C'est pas de la haine. C'est du kraft dinner de madame qui s'ennuit. J'mange dans tout ça, dans toi, dans mes imaginaires de toi pour me nourrir un peu. Trop de retenu, trop de silence. Ça manque de plats de spagetti lancés par la tête. Ça manque de cris violents et de tirages de cheveux. Ça manque de baise. De baises.
En fait, c'est rien. C'est du tiède même pas réchauffable. C'est des histoires pour endormir les petites filles qui ne s'endorment jamais. Dans le conte la princesse se fait réveiller par le baiser du prince. Dans la vie, le baiser vient jamais. Juste les bruits de grenouilles pour faire rire. Mais je ne ris pas. Je morose mes émotions. Je calme mes impulsions.
Là, maintenant, j'aurais envie de te dire de venir. De te faire venir. Mais je ne ferai rien. Pour ne pas perdre la face. Parce que la face, c'est tout ce que j'ai. J'ai aucune autre arme que cette face-là qui dit ma révolte. Je suis là à dire que je te hais. Mais c'est tellement faux. C'est de la bouilli pour animaux. Je ne te hais pas. Je te veux en couleurs et en noir et blanc. Je veux toutes tes nuances. Mais ma face ne te le dira pas. Ma face, c'est tout ce qui me reste. Ça pis toi en plat congelé quand je m'ennuis trop. Je te réchauffe et te brasse comme il faut et des fois, je suis chanceuse : ça coûte bon dans ma gorge. Des fois, juste des fois.
dimanche 11 mars 2012
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5 commentaires:
"C'est du kraft dinner de madame qui s'ennuit. "
Génial comme image. Ça c'est du solide...
Connais-tu l'auteur Matthieu Simard?? Je suis en train de lire La tendresse attendra. Je suis certaine que tu aimerais, même si je te connais peu, me semble que c'est ton genre!
Imagé à souhait ce texte... un mélange d'espoir et de hargne, avec toutes les nuances entre les deux. Chapeau!
@Marie : Merci. C'est aussi, je dois l'avouer, une de mes phrases préférées.
@Michèle : Vilaine ! Moi qui est en mode économie pour mon voyage, tu m'as "obligé" à acheter un livre. Héhé ! J'ai bien aimé. Trop court...
@Petite libellule : Merci beaucoup. Et les émotions, c'est souvent bien mélangées.
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