Je suis une marionnette. Une petite poupée de chiffons qu'on maltraite, qu'on torture. Une petite catin Vaudou. Des aiguilles dans le coeur. Des brûlures sous les pieds. Des ciseaux qui me coupent un bras. Une râpe qui m'écorche le ventre. Je suis manipulée comme un pantin sans os. Un corps vide. Je n'ai que ma peau. Une mince et fragile couche de peau qui ne me protège plus de rien.
J'ai l'âme exposée. Sur tous les murs de la ville. Dans tous les caniveaux. J'affiche mes émotions comme une putain écarte les jambes. Grande ouverte et humide. De larmes sèches. Des larmes qui ont creusé des failles sur mes joues grises. Des sillons d'humanité. Des taches de souffrance. Je n'ai plus de gêne et de pudeur. Au fond du baril, on ne se soucie plus des regards sur nous. On s'en nourrit un peu. On en meurt un peu.
J'ai la noirceur. Je me sens aspirée. Ces idées mauvaises qui planent comme des vautours. Le soleil plombe et je vois les ombres. La peur fait frémir mon âme. Une âme d'enfant qui voit le gros méchant monstre qui approche. De lourds pas menaçants. Ma vie est une menace. Vivre est une menace. C'est comme ça quand les gens nous traitent comme un jouet. C'est comme ça quand ils nous jettent sur le mur parce qu'ils n'ont plus envie de jouer. Je suis un jouet brisée. Je suis une poupée éventrée.
mercredi 22 février 2012
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8 commentaires:
Ton texte est magnifiquement bien écrit, mais câlibinne, j'aime pas ça lire ça... Ça l'air d'un appel à l'aide. L'est-ce? Je te sens fragile, très fragile. Il n'y a pas de gêne et de pudeur à avoir ici... tu es chez toi. Et puis ça arrive à tout le monde de vivre des creux. Je trouve juste que ton creux à toi est un peu inquiétant. Car il est long et profond.
Moi aussi, comme Petite Libellule, je suis un peu inquiète de la noirceur de tes billets. As-tu besoin de plus? D'aide? De quelqu'un à qui parler?
Fais attention à toi.
Impulsive montréalaise,
je seconde Petite libellule et Michèle dans leurs propos. Ça m'inquiète aussi en même temps que je crois que d'écrire les souffrances est très salutaire autant que libérateur.
As-tu des pensées noires?Te nourris-tu bien? i tu sens que tu es en train de t'enfoncer, je crois qu'il est important de ne pas rester seule et d'aller chercher de l'aide, c'est important... Tu es une personne de grande valeur xxx
Je t'envoie ma petite protection...
Au risque de répéter ce que tout le monde a dit, le ton de tes messages depuis quelques semaines est de plus en plus noir. On est là, si t'as besoin de parler. T'es pas toute seule.
La tristesse est un amplificateur d'humanité et de poésie. Comme dit le commentaire ci-dessus, c'est magnifique à lire, et pourtant on n'aime pas lire ça...
Enfin, sachez que grâce au miracle du web, je vous lis à des milliers de kilomètres de chez vous, et que la seule différence avec vos voisins, c'est que je peux aller toquer à votre porte pour savoir comment vous allez.
http://www.youtube.com/watch?v=JttcOB27T9E
;)
Moi je dis rien que wow.
Ou bien, encore plus éloquent, peut-être,
...
@Petite libellule : Merci pour le compliment. Et oui, je suis fragile. Mais c'est moi. Je suis aussi forte en même temps.
Sinon, je dirais qu'un texte comme celui-là, c'est comme d'aller piger une seule petite goutte dans un grand récipient et de faire vivre cette petite goutte. Peu de nuances, ça ne parle de rien autour. Ça se concentre sur une seule chose. Ici, une certaine douleur.
@Michèle : Il y a des phases comme ça. Des périodes. J'ai appris à les laisser aller. C'est la meilleure façon de les faire passer. Et comme je disais à Petite Libellule, ici, c'est du concentré.
@Nanou : Oui, c'est très libérateur. Ça extrait une petite goutte de douleur au fond de soi, un peu de souffrance. Sinon, je dirais que j'essaie de prendre soin de moi du mieux que je peux. Parfois, je suis davantage fatiguée... Merci de ta protection.
@Quelque part : Depuis quelques semaines ? Je n'aurais pas pensé. J'ai parfois des billets plus légers il me semble. Et oui, d'autres plus sombres. Je n'ai pas de recul, il faut dire. Merci d'être là bien qu'une présence virtuelle ait ses limites.
@Jean-Pierre : Voilà, c'est un amplificateur. Je prends le petit et je le sers en grand. En grandiose quand j'y arrive. Il faut savoir apprécier la beauté dans la laideur. Mais je puis concevoir que ça inquiète. Ça a beau être du virtuel, on s'attache à certaines personnes.
@Anonyme : Ce n'est pas très clair comme commentaire. Soit.
@Tattoo : Oh !... J'ai envie de te dire plein de gros mots gentils.
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