J'ai l'épuisement de celle qui aime le vide. Le néant. Du non-rendu.
J'ai les larmes au coin de la gorge. Mais les yeux si secs. On ne pleure pas pour ça. On ne pleure pas pour l'impossible. Une grande fille aux yeux tristes. Les cils courbés. Les épaules qui contemplent le sol.
J'ai le coeur. Le coeur comme on ne veut pas en parler. Quand ce n'est pas un conte de fée. Quand la sorcière n'existe pas, mais que c'est pourtant le méchant qui gagne. Même s'il n'y a pas de méchant dans l'histoire. En fait, c'est ça l'histoire. Aucun début, jamais de milieu, sans fin. Une tragédie qui existe dans une autre dimension.
J'ai. Parce que je n'ai pas. Parfois, ne pas avoir est plus lourd que de de posséder. C'est lourd comme une âme en peine. Ça pèse comme un boulet. On traîne dans la poussière. On râle dans la poussière.
J'ai parce que je n'ai pas.
5 commentaires:
Il faut savoir poser son fardeau et avancer alors, choisir un chemin parmi tous...oser la déception ou la joie, mais oser sinon on ne fera que de se plaindre, et j'en sais quelque chose..l"on a beau dire (reférence au croix) on est responsable en partie de ce qui nous arrive et l'on cherche souvent à ne se vouloir que victime des choix d'autrui ou de pas d chance...pas simple je le sais, à trop ressentir on oublie de vivre et l'on devient exigent au point de se fermer les portes de sortie! Et notre singularité devient une forme de psychose ou névrose que sais je...mais aussi notre seul moyen de vivre de tenir, elel devient notre oxygène et nous coupe à jamais ds autres...osez, osez l'impulsive osez la déception, le risque, osez le temps passe, j'en sais quelque chose même à me répéter!
Le strains ne repassent jamais, ni le temps ne se ratrappe... courage et osez!
@Anonyme : La vie ankylose parfois les gens. Au point où on endure nos fardeaux, où on n'ose plus, où on se rend victime des circonstances. Il devient difficile de fracasser tout ça.
Je le sais Ö OUI JE LE SAIS!
Le néant est parfois si magnétique. Si rassurant.
Sans trop en avoir l'air. Avec un sourire dont on ne sait s'il est complice ou béat. Un sourire qu'on envie presque. Une promesse ?
Il est comme l'abysse qui appelle et demande à être comblé. Qui donne envie de s'abandonner et se laisser happer tout entier, dans l'espoir de retrouver une raison d'être, même diffuse, même confuse.
Pour devenir une rivière qui retourne à la mer, qui se fond en territoire connu, dans son élément, salutairement indissociée.
Pour retrouver un sens, ne serait-ce qu'en habitant le vide. Et en lui donnant un sens, à lui aussi, car on l'aime bien, au fond, le vide, le néant, le non-être qui n'est pas du tout la mort.
Se sentir une appartenance mutuelle. Pour supporter les heures, les jours et les nuits d'encre. Pour oublier l'altérité chronique qui te tient encore trop souvent à l'extérieur de la vie.
Et puis ça passe.
Comme si les retrouvailles abyssales avaient assez duré.
Et l'encre se dissipe.
Promesse tenue, une fois encore.
Peut-être pas le seul antidote. Peut-être pas le meilleur. Mais tout de même un.
Philippe B
@Philippe B : Quel commentaire-fleuve !
Oui, le néant est rassurant d'une certaine façon. Le vide. On cherche tellement dans la vie. Pour retrouver un sens comme tu le dis. Et le vide, c'est comme un vieil ami. Celui qui n'est peut-être pas le meilleur. Mais un ami à tout le moins. Un genre d'espoir.
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