De nos jours, j'ai l'impression que le milieu de la drague pour une femme, c'est comme de marcher sur une corde raide avec des talons aiguilles qui ne sont pas à notre taille. Malaisé donc. J'aime le flirt. J'adore le flirt. Pour jouer. Pour le plaisir d'une certaine séduction, ressentir qu'on plaît un peu dans un monde hypothétique. Mais la drague, parfois, je n'y comprends plus rien. La drague avec un but.
Je maintiens souvent que les hommes ne draguent pas. Les Québécois étant les champions de la non drague. Je maintiens même que c'est dommage. Oui, je persiste et je signe. Le problème, c'est que ceux qui le font semblent le faire comme si c'était un travail ayant un but précis. Ai-je besoin de préciser lequel ? La couchette, le lit, la baise, le sexe. Ce n'est pas un but mauvais en soit. Les femmes sont libérées. Autant que les hommes. Elles en veulent aussi du sexe. Le problème, c'est qu'on dirait que le constat s'arrête là : les femmes veulent du sexe. Pour certaines, c'est bien vrai. Point à la fin de la phrase, rien d'autre. Sauf que. On dirait qu'affirmer sa sexualité pour une femme, c'est de dire à l'homme qu'elle ne sert qu'à ça, qu'elle ne veut que ça, qu'elle ne souhaite rien d'autre. Faudrait-il qu'une femme renie aimer le sexe, n'en parle jamais pour que l'homme comprenne qu'elle peut aussi chercher l'amour, le grand et le beau ? Affirmer un amour de la sexualité nie-t-il tellement l'envie d'amour ?
Je ne sais pas. Mais parfois, j'ai l'impression d'être bien loin de tous ces jeux. Je les ai fais. Je les ferai probablement encore. On comble les besoins qu'on peut. On s'adapte à notre société. Mais je suis souvent épuisée de tout ça. Marre de cette vision unilatérale. J'avance en talons aiguilles sur une corde raide. C'est vraiment ça. J'essaie. Je me pète la gueule de moins en moins. Mais je trouve qu'on a tellement perdu dans les jeux de l'amour. Consommation, rapidité, efficacité. Les humains sont rendus des objets. En vente dans tous les bons bars, sur tous les bons réseaux de rencontres, dans toutes les quincailleries et grandes surfaces. On ne prend plus le temps d'apprendre à se connaître ne serait-ce que minimalement. On cherche la grande émotion, l'étincelle qui bat tout, et si on a pas ça immédiatement, à la seconde près, on cherche le sexe, le bon, le pas de cassage de tête, le je ne veux pas te voir demain matin, mais ce soir, tu me fais jouir.
Vraiment, parfois, tout va trop vite. Je m'essouffle. J'aimerais un certain retour en arrière. Où la liberté existe quand même. Où on peut aimer le sexe, mais chercher avant tout l'amour. Une époque où l'on n'a pas besoin de consommer à outrances pour imaginer qu'on a assez vécu, qu'on a assez goûté et qu'on vit à fond. Parce que pour moi, vivre à fond, ça peut aussi vouloir dire de prendre le temps d'explorer une situation dans tout ce qu'elle peut avoir à offrir. C'est de savoir quand même qu'on n'est pas obligé de prendre si c'est mauvais, de se contenter de peu. Mais surtout qu'on a pas besoin de tout prendre. Que la quantité n'équivaudra jamais à la qualité.
jeudi 21 avril 2011
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11 commentaires:
Ça fait quelque temps que je te lis mais sans laisser de commentaires. Là je me lance parce que ton texte m'a touchée et que je trouve que tu as bien raison. Difficile de trouver sa place entre la fille libérée qui aime le sexe et celle qui veut vivre l'amour, on dirait que les hommes ne comprennent pas qu'on puisse être l'un ET l'autre. Pour avoir discuter avec quelques gars à ce sujet, je crois que la plupart, parfois, sans même s'en rendre compte, développent des préjugés envers les filles qui couchent avec eux dès le premier soir. L'égalité des sexes ? Hum, pas à tous les niveaux !
Tout à fait d'accord.
Rien à ajouter.
C'est spécial, parce qu'hier à mon bénévolat, un collègue bénévole se plaignait que les filles qu'il rencontrait ces temps-ci ne prenaient pas assez leur temps à son goût. Non pas par rapport au sexe, mais au niveau de l'engagement, parce qu'elles sont début trentaine et veulent des enfants là, maintenant, tout de suite. Et ça le décourage profondément parce qui lui aime prendre son temps, découvrir l'autre et jauger les possibilités avant de s'engager. Pour ce qui est de coucher, ça il n'en a pas parlé mais j'imagine que son point de vue doit être le même. Tout est paradoxal je suppose dans les relations homme/femme.
Si un homme considère que la femme ne veut que du sexe, c'est peut-être parce que lui même ne veut que ça. Projeter son désir sur les autres, genre. Je ne sais pas trop, honnêtement. Je ne draguais pas tant que ça quand j'étais célibataire, et quand je le faisais, ce n'était pas dans le but d'avoir seulement du sexe. Ça dépend peut-être du message qu'on envoie, de ce qu'on dégage, de ce que l'autre capte.
Quand on parle de drague, ne parle-t-on pas surtout de sexe?
L'Amour? Le Bonheur? Ce sont des choses qui se vivent, des choses qu'on ne trouve pas et qu'on ne peut se procurer.
Le sexe fait partie de la Vie et la Vie ne se limite pas au sexe. "Vie" est le mot que j'emploie.
Une relation rêvée ne peut être constituée que de sexe. La sexe peut se vivre sans autre chose mais il s'agit aussi d'un plaisir qui peut se transformer en quelque chose d'immense s'il y a autre chose justement.
Dans mon esprit, cet "autre chose", c'est la Vie. Ce sont les arts, la musique, la littérature, les voyages, le travail et surtout, dans mon cas, la passion. Ça peut être un ensemble de choses vécues passionnément. La passion n'est pas qu'un feu ardent, c'est aussi le calme, la pensée, le bien-être, la complicité sous toutes ses formes, des alliances inconditionnelles.
La drague est généralement perçue comme une opération charme, une affaire physique.
Pour beaucoup d'hommes, ça peut être autre chose. L'intelligence, la vivacité d'esprit, l'humour, le savoir, la curiosité, ça aussi ça fait bander, mentalement et physiquement c'est gagnant. Le sexe peut aussi accompagner ces éléments pour ainsi se transformer en quelque chose de plus grand.
L'ensemble de tout cela, c'est la Vie.
Les endroit reconnus pour la drague, les techniques reconnues pour la drague excluent cet amalgame. C'est ailleurs que ça se passe, quelque part dans la Vie.
Accent Grave
Tout à fait d'accord toi aussi... C'est facile de se perdre, et de perdre ce qui est vraiment important pour nous dans tout ça.
Ton billet me fait beaucoup pensé à une amie qui a abandonné l'idée de trouver l'amour. Au lieu d'un site de rencontre typique à la genre réseau contact, elle est sur un site que pour la baise. Et elle trippe à l'os. Je suis heureuse qu'elle soit heureuse de son coté, mais moi je me demande si maintenant le monde s'en va vraiment dans cette direction...
@Audrey : Merci d'avoir osée cette fois pour le commentaire. Fort pertinent qui plus est. Car oui, c'est bien beau l'égalité, mais il y a encore un énorme double standard. Oh ! bien sûr, on se targue que non. Mais dans les faits, c'est autre chose. Les propos actuels sur l'égalité restent des propos et n'ont pas encore réussi à effacer les opinions profondes de la tête de bien du monde ! Et nous, on vit là-dedans et on ne sait plus trop comment se comporter !
@La grande affaire : Merci. C'est bien de sentir qu'on est pas seule à être désemparée par tout ça.
@Viv : Il est comment ton collègue ? Héhé ! ;)Parce que bon, ne sachant si je veux des enfants, je ne risquerait pas de l'embêter avec ça tout de suite. Mais sinon, je t'avoue que parfois, en écoutant les propos de certaines femmes, je suis un peu effrayée. Ce n'est pas un chum qu'elles veulent; c'est un géniteur !
Et sinon, crois-moi, le milieu du célibat est dur. Et on a beau envoyer des messages clairs et francs, il y aura toujours quelques hommes qui feront la sourde oreille et qui disons en mettront plus que la cliente en demande. Je sais pas si c'est clair. Mais je me comprends ! Et tu sais, je dis le mot drague, mais je parle simplement du domaine des rencontres. Faut bien que le contact se fasse !
@Accent Grave : Quand je parle de drague, je parle de faire des pas pour rencontrer des gens. Au sens large. Je ne veux pas me procurer le bonheur. Je ne sais trop où j'aurais sous-entendu ça. Oui, le sexe fait partie de la vie. Mais au rythme où ça va, il prévaudra bientôt sur le reste de la vie on dirait. J'exagère, mais j'illustre disons. Et je veux bien pour la vie. Sauf que la vie ne semble pas trop de mon côté depuis un temps. Alors parfois, j'ai envie de l'aider la vie. Mais je ne sais plus comment. Rencontrer est devenu un sport dangereux ou à tout le moins à hauts risques et sans règles. Une jungle. Et comme la vie ne viendra pas cogner à ma porte, j'hésite. Je ne sais plus. Triste constat.
@Une fille pour emporter : Oui, facile de se perdre. Parce qu'on veut essayer. Parce que qui ne risque rien n'a rien. Sauf qu'un moment donné, ça pèse lourd ça. Et bien que ça ne m'empêche pas de risquer encore, je suis plus méfiante, plus déroutée, plus sur mes gardes.
@Caro : Tant mieux si elle est heureuse. Chacun a droit de faire ce qu'il veut. Quant à savoir si on s'en va là. Putain, j'en ai tellement peur. Et c'est pas une direction qui m'intéresse. Je trouve qu'on se déshumanise collectivement. C'est affligeant.
Il est fort bien, mon collègue. ;) Beau gars, réfléchi, attentif aux autres... Des présentations, peut-être?
@Viv : Ahahahahaah ! Beau gars, réfléchi, attentif aux autres.... Tu n'espères quand même pas que je vais dire non aux présentations ! ;) Euuhhh ! Oui, bon, faudrait d'abord se présenter. Mais ça ctun détail. Dis-lui de m'écrire ses nobles intentions ! :-P
Hahaha, je vois déjà le portrait: "Écoute, il y a une fille que je suis sur son blogue, je connais juste son prénom et je l'ai jamais rencontré, mais elle a l'air ben fine! Me semble que je vous verrais ensemble!"
Les probabilités qu'il me prenne pour une folle sont fortes à combien de pourcents, tu penses?
@Viv : Ben l'important, c'est qu'il me prenne pas moi, pouur une folle, non ? Aahahahahahahah ! Scusez, joke trop facile.
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