mercredi 29 février 2012

Ces émotions qu'on ne saurait accepter

Ça commence assez jeune. "Finis ton assiette, c'est bon, je suis certaine que t'as encore faim." "Mais non, ça fait pas mal. Souffle sur le bobo, pleure pas."

Ça continue ensuite. "C'est juste un gars, tu vas en trouver un autre, pas besoin d'avoir dla peine." "Mais non, cpas si pire que ça, t'as pas à t'inquiéter."

Ça continue tout le temps comme ça. On essaie de nier les émotions, de les refouler. On essaie de nous dire que nous n'avons pas raison de nous sentir comme ça. Qu'il n'y a aucune bonne raison, que c'est pas beau une vilaine émotion. Qu'il faut étouffer tout ça.

Les émotions font peur. C'est rendu la chose à éradiquer. Alors on vieillit avec un drôle de goût dans la bouche. On se méfie de nos émotions. On veut les nier. Les refuser. On essaie de jouer à la forte, au fort.

Je crois que c'est pour ça les maux de ventre, de coeur. Oui, les émotions laides ne sont pas toujours faciles à vivre. Mais elles sont nécessaires. Et surtout, surtout, il faut les sortir de soi. Ne pas les garder comme un précieux cadeau qui nous empoisonne. Un jour, on arrêtera peut-être de nier, de chercher des solutions, de dire le contraire de, de fausser les ressentis et les perceptions. On acceptera peut-être de juste dire quelque chose de simple. "Je comprends. Et tu as le droit de penser ça ou de ressentir ça."

lundi 27 février 2012

Une tristesse

Avez-vous parfois l'impression de ne pas être la meilleure version de vous-même ?

Parfois, je me regarde aller et je trouve ça triste. Juste triste. Avec les années, j'ai appris à me connaître. J'ai donc appris à connaître mes capacités, mes limites, mes forces, mes faiblesses. J'ai appris à me connaître, moi. Et je sais pertinement que je ne suis pas la meilleure version de moi-même. Je suis pas ce que je pourrais être.

Je suis parfois lâche. Je ne fonce pas, ne me démène pas assez, suis paresseuse. Je suis parfois méchante. Oh ! toujours sans vouloir, jamais dans le but de l'être. Mais parfois les résultats font que certaines personnes peuvent se sentir blessées. Je me sens parfois bien coupable. De tout et de rien. De ne pas être une assez bonne personne. Parfois aussi, je réalise que je pourrais faire plus de ma vie. Aller plus loin, me réaliser davantage, développer des projets plus ambitieux.

Voilà. Je suis moi. Je suis humaine. Je suis une version limitée de moi-même.

Je trouve ça triste. Juste triste.

samedi 25 février 2012

vendredi 24 février 2012

Inauguration course 2012

En début d'après-midi, je suis allée faire mon premier jogging de 2012.

Ô joie ! :)

Bon, ok, je n'avais pas couru depuis plus de trois mois et demi. Donc j'ai laissé quelques bouts de poumons dans mon quartier, c'est clair. J'ai couru un peu plus de 22 minutes. Mais c'était une belle sortie. Ça a bien été. L'air était frais, belle température, les trottoirs presques secs, les pieds voulaient, le coeur aussi. En fait, j'ai couru à ma vitesse habituelle et même en moyenne environ 0,2km/h plus vite. Pas mal après une longue pause !  Pour toute dire, j'ai été surprise de pouvoir courir aussi "aisément". Surtout que j'ai été beaucoup moins active depuis début décembre. Mais bon, il faut dire que m'ennuyais beaucoup de la course. Je ne cours pas l'hiver. Je n'aime pas ça dans la neige. Je ne suis pas équipée et c'est trop glissant à mon goût.

Dommage que la maudite neige soit sur le point de tomber. Ça retardera la prochaine course ! Ce n'est toutefois que partie remise. Mes souliers de course me l'ont bien fait comprendre aujourd'hui.

mercredi 22 février 2012

Marionnette de chair

Je suis une marionnette. Une petite poupée de chiffons qu'on maltraite, qu'on torture. Une petite catin Vaudou. Des aiguilles dans le coeur. Des brûlures sous les pieds. Des ciseaux qui me coupent un bras. Une râpe qui m'écorche le ventre. Je suis manipulée comme un pantin sans os. Un corps vide. Je n'ai que ma peau. Une mince et fragile couche de peau qui ne me protège plus de rien.

J'ai l'âme exposée. Sur tous les murs de la ville. Dans tous les caniveaux. J'affiche mes émotions comme une putain écarte les jambes. Grande ouverte et humide. De larmes sèches. Des larmes qui ont creusé des failles sur mes joues grises. Des sillons d'humanité. Des taches de souffrance. Je n'ai plus de gêne et de pudeur. Au fond du baril, on ne se soucie plus des regards sur nous. On s'en nourrit un peu. On en meurt un peu.

J'ai la noirceur. Je me sens aspirée. Ces idées mauvaises qui planent comme des vautours. Le soleil plombe et je vois les ombres. La peur fait frémir mon âme. Une âme d'enfant qui voit le gros méchant monstre qui approche. De lourds pas menaçants. Ma vie est une menace. Vivre est une menace. C'est comme ça quand les gens nous traitent comme un jouet. C'est comme ça quand ils nous jettent sur le mur parce qu'ils n'ont plus envie de jouer. Je suis un jouet brisée. Je suis une poupée éventrée.

lundi 20 février 2012

La femme morte

Y'a Quelque part qui a parlé de quelque chose sur son blogue dans son dernier texte. Et je sais pas, mais ça me trouble beaucoup.

C'est une femme. Elle est morte. Seule dans son appartement. Et on l'a trouvée. Mais seulement environ trois ans plus tard ! Et pas une femme de 84 ans, là. Non, non. Une femme de 38 ans.

Comment peut-on mourir et que les gens s'aperçoivent de notre mort seulement trois ans plus tard ? Ça fait peur. Ça en dit beaucoup sur notre société. Sur la solitude des grandes villes, sur les familles qui s'éloignent, sur les voisins qui ne veulent rien savoir, sur les amis qu'on perd.

Et il y a la question, aussi. Moi ? Après combien de temps s'apercevrait-on que je suis morte dans mon appartement ? J'y ai pensé aujourd'hui. Il est certain que ça dépend de plusieurs facteurs. Mais assurément, ça ne se ferait pas en quelques heures. Probablement pas en quelques jours. Sûrement deux ou trois semaines. Comme je dis, ça dépend de plusieurs facteurs.

Deux ou trois semaines ! C'est sacrément long je trouve. Faut dire que je vis seule. Doit-on juger ceux qui vivent seul sur le même niveau que ceux qui vivent avec quelqu'un ? Se poser cette question, n'est-ce déjà pas juger ? Et en même temps, n'a-t-on pas raison de juger ceux qui vivent seuls ? Au bout d'une vie, les relations qu'on a nouées, n'est-ce pas là, la seule chose qui compte ? Mais de nos jours, tellement de gens vivent seuls... C'est difficile les relations humaines. Est-ce que justement je ne vis pas seule à cause de cette société qui fait qu'une femme peut passer plus de deux ans morte dans son appartement avant qu'on la trouve ?

Ça me trouble. Je trouve ça triste. C'est morbide de penser à cette femme, à ce corps qui se décompose, à sa nourriture dans son frigo qui avait des dates d'expiration vieilles de trois ans. C'est ça une société évoluée ? Y'a place à améliorations je dirais !

dimanche 19 février 2012

En criss

Je sais pas, mais ce soir, jme sens en criss contre la vie. Une vraie enragée. J'y pèterais la gueule pour tout dire.

Je suis fâchée contre les injustices, contre les délais, contre le monde. Jme sens différente. Comme d'une autre planète. J'ai pas de patience. Je suis tannée que le temps passe, mais pas les mottons dans la gorge. Jveux dire, ça part, ça revient, ça repart. C'est jamais durable.

J'ai juste envie de m'isoler, de fermer la porte. Je suis comme ça quand je vais moins bien. Je n'ai pas envie d'être confrontée à ces gens qui ne comprennent pas, qui ne veulent rien voir des bouts parfois laids de la vie. C'est bien de chialer et d'être sarcastique. Mais faudrait pas dépasser les limites et exprimer plus d'émotions que ça !

Pis l'attente, la maudite attente. Ces conseils qui me disent d'être patiente. Je ne le suis pas, patiente. Mais je le suis devenue. Pas le choix. La patience, la vie me l'a crissée dans la gueule de force.

Pourquoi j'ai tout ça dans la tête ? Pourquoi j'ai ces idées-là ? Pourquoi je ne suis pas née imbécile heureuse ? Ou bien toujours joyeuse et optimiste ? Pourquoi des fois jfonce dans le mur pis je mets pas les freins parce que dans un sens, ça fait du bien quand ça fait mal ? Jveux pas dire que j'aime ça. Mais ça fait quelque chose, ça fait bouger et remuer la mort en-dedans, ça fait évoluer vers un peu de mieux quand c'est fini.

Ce soir, je suis vraiment en maudit avec la vie. J'aimerais ça être comme tout le monde. Me fondre dans le décor. Arrêter de détonner. Ne pas être celle à part.

Ce soir, j'aurais envie de me prendre un grand, grand verre. Pis de tellement boire que je pourrais me vomir au complet, me sortir de moi. Des fois, ça serait le fun si on pouvait prendre des vacances de soi. Mais on peut pas.