vendredi 16 octobre 2015

La quête du Graal

Le regard que l'on porte sur soi n'est pas toujours tendre. Nous sommes à une époque où l'on recherche sans cesse une perfection qui n'existera toujours que dans la cour de l'autre. Le regard à la beauté est plus difficile en 2015 qu'il ne l'aura jamais été. Mais probablement plus facile qu'il ne le sera jamais. Car l'évolution ne va pas toujours dans la bonne direction...

Je suis une femme. Je vis en 2015. Puis-je me trouver belle ? Non pas une permission que je demande, mais plutôt si j'en ai la capacité.

Dernièrement, lors de mon voyage au Maroc, je me suis régulièrement surprise à me trouver belle. Il me venait même en tête que peut-être, ce voyage, était le moment dans ma vie où je commencerais à me trouver belle, point à la ligne. Bien entendu, que je me suis trouvée belle avant (heureusement ! je n'aurais pas tenu le coup sinon). Juste que je me trouve souvent belle par raisons interposées. Ce jour-là, une jolie robe; ce soir-là, élégante pour sortir; cette nuit, regard appréciateur d'un jeune homme; ce matin-là, un lever joyeux et festif... Comme s'il fallait une raison, une justification. Je me trouve belle aujourd'hui parce que. Pas je me trouve belle aujourd'hui. Point. Sans nuance. Non, je trouve, parce que.

Au Maroc, je me surprenais à me trouver jolie, sans raison. Je me regardais dans le miroir. Je souriais. Je me trouvais belle. Simplement. Ce n'était peut-être pas la première fois. Mais comme je dis, bien souvent, la conscience de la beauté vient par une certaine raison. À défaut d'une raison certaine. Elle est plus volatile et superficielle que viscérale.

C'est dommage qu'on ne le fasse pas plus souvent. Car je sais que je ne suis pas la seule avec mes doutes, ma confiance changeante, mes comparaisons qui ne devraient pas exister. Je sais que je ne suis pas la seule, car on en parle partout. La conscience de la beauté de son corps est le dernier Graal à conquérir. Les petites filles d'aujourd'hui sont les femmes à plaindre de demain. En attendant, je regarde mon agenda et je me dis que je devrais reproduire ça. Vieillir, c'est aussi devenir sage.

dimanche 11 octobre 2015

Une revenante

Et oui, une revenante... Ce que je suis. Est-ce pour mieux revenir ? Pour mieux partir ? Je ne sais trop. Je m'ennuie de vous. Une petite envie lancinante et dansante.

Je reviens de voyage. Le Maroc. Et mon année bien jolie l'est un peu moins soudainement. De façon temporaire, je le sais, mais voilà, c'est là. Un petit vague à l'âme. Il faut dire que j'ai eu un retour de voyage plutôt maussade. Problème de voiture, problème d'ordinateur, rhume, tristesse de voir que les gens veulent moins garder contact que je ne le voudrais... Et tout ça en 3 jours environ. Par contre, j'ai un chat heureux. Colleux. Qui ronronne comme s'il n'y avait pas de lendemain.

Je suis touchée par cette indifférence qu'on m'envoie au visage. D'où cela nous vient-il que l'indifférence de quelqu'un nous touche plus que son intérêt ? Je m'attache trop vite aux gens. Je suis trop sensible, trop prompte à vouloir nouer des amitiés. Trop triste de les voir se dissoudre. J'en discutais avec quelqu'un que j'ai connu là-bas. Mais ma conclusion ne peut que rester la même. Je suis une idéaliste. Je préfère croire aux licornes et aux arc-en-ciel plutôt que de me résoudre à fermer boutique aux joies des espoirs naissants et des merveilles que la vie nous envoie parfois. Ça fait plus mal, c'est plus brutal, chaque fois, je me dis que j'apprends et je réagirai moins... Chaque fois, je me trompe. Et je développe des compulsions, des impulsions qui ne font que nourrir ce sentiment.

J'ai eu un beau voyage. Une belle bulle de bonheur dans le temps. Mon coup de coeur ? Cette nuit dans le désert... Une nuit parfaite. J'ai eu à la fois le silence et la pleine lune, les fous rires et les étoiles. Une nuit comme celle-là, on ne la dort pas. J'ai laissé la tente et j'ai préféré grelotter sous les étoiles à la place. Profiter de chaque minute, de chaque moment, graver en moi chaque image. Un jour, si la vie le veut, je retournerai dans le désert.

Tiens, une petite photo où on me voit en prime...


Quoi, vous pensiez vraiment qu'on pourrait m'identifier ? ;)

mardi 23 juin 2015

L'ermite du village

J'ai parfois l'impression d'être en train de me transformer en véritable ermite. En sauvage. Un peu par choix. Un peu par la force des choses.

Je crois que j'aimerais qu'on me force à sortir. En même temps, je ne m'arrange pas pour sortir. Je suis bien avec mon chat. Dans mes murs. Une paix tranquille. C'est difficile à gérer l'humain. L'autre humain. Car face à moi-même, ça va plutôt bien.

Je suis en vacances. Et si quelqu'un avait le récit de mes vacances jusqu'à aujourd'hui, les 4 jours qui viennent de passer, un bâillement serait la seule réponse possible. Ma journée la plus ''excitante'' ? Samedi. Où je me suis forcée à sortir. Pris une marche presque tout l'après-midi. Avec un dîner au resto. Seule. Et ça ne me gêne pas plus que ça.

On dirait parfois que j'ai plus envie de sortir parce que sinon, je me dis que ça fait loser cette vie... Et bon, faut dire que prendre de l'air, ça fait aussi un peu de bien mentalement et physiquement. Je ne sais pas, je ne sais trop. Je suis dans une phase introspective. Je voudrais que l'humain m'offre : des amies pour sortir, un homme pour me faire la cours... Mais je n'ai pas envie de demander à l'humain. Ni trop d'offrir. En ce moment, je suis peu capable d'en prendre donc d'en donner. Je veux juste cette paix de l'âme, cette sérénité. Même si ça vient avec un petit vague à l'âme certains soirs...

Le problème, c'est que je voudrais de la simplicité, de la franchise, de la spontanéité. Le problème, c'est que je ne retrouve pas cette fraîcheur chez l'humain. Ou peut-être suis-je trop exigeante. J'aimerais qu'on me prenne la main et qu'on me sorte, j'aimerais qu'on veuille me faire plaisir... J'aimerais être bien chez moi avec quelqu'un... En attendant, je m'ermite la vie. J'ai trop demandé, j'ai trop donné, j'ai trop peu reçu. Et là, j'ai envie de recevoir. Sinon, qu'on me foute la paix !

samedi 23 mai 2015

La musique de la vie

Je ne me sentais pas particulièrement émotive ce soir. J'ai passé une journée plutôt calme. Comme bien de mes journées ces temps-ci. Et ça me va.

Puis, j'ai mis un peu de musique. Et c'est une grande boule dévorante et ronronnante qui s'est mise à me réchauffer l'intérieur. Une boule pleine de douceur. Parce que parfois on a juste besoin d'éprouver. Et qu'une musique joliment jouée ou une intonation de voix profonde nous transperce sans peine.

Je suis ce genre de personne qui peut faire rejouer la même chanson plusieurs fois de suite. Vraiment plusieurs fois. Des dizaines. Pour la chanter. Pour la vivre. Pour vivre. Ce soir, je constate que je ne l'ai pas fait depuis un certain temps. C'est un peu triste, non ? J'aime cette jolie boule qui gonfle en moi. Ce trop plein d'amour à donner que j'évacue. Ce trop plein d'envie de vivre que je laisse un peu aller autour de mon corps.

Il y a cette question que j'ai. Ne trouvez-vous pas que les plus belles chansons sont souvent celles d'avant ? Est-ce parce qu'on n'en fait plus de jolies ? Pourtant, je me rappelle quelques obsessions dans les dernières années... Est-ce plutôt parce que les chansons plus vieilles nous ramènent dans de secrets recoins bien cachés au creux de nous ? Qu'elles nous balancent nos souvenirs, magnifiés ou douloureux, à la figure le temps de quelques minutes ? Et d'où vient qu'une chanson plutôt qu'une autre, une voix plutôt que l'autre nous donne des frissons ? Des envies de se battre à tous vents, d'aimer cavalièrement, d'extraire toute la sève de la vie ? Des questions auxquelles je ne tiens pas tant à répondre... Juste des questions qui existent et planent autour de moi.

Les mots aussi. Il ne faut pas oublier les mots des chansons. Comme des flèches qui nous percent l'âme. Les mots les plus farfelus, les plus tendres, les plus sanglants. J'aime les mots. Surtout lorsqu'on les agence d'une drôle de façon. D'une façon viscérale. Si je pouvais choisir une seule chanson, ma préférée, ce serait toujours celle qui joue. Parce qu'en choisir une, ce serait avoir à choisir l'impossible. Aussi parce que celle d'avant est déjà un souvenir. Mais celle qui joue, c'est la perfection qui nous pourfend le ventre, qui nous donne des marées et des naufrages.

Une chanson, c'est comme la musique qui fait l'amour aux mots. Et moi, j'aime bien quand on fait l'amour...

samedi 16 mai 2015

Comment on sait qu'on est devenue matante ?

Bon, soit, peut-être étais-je matante avant... Je m'assume même ! Mais j'ai des petits signes de matantitude qui me font bien rire ces temps-ci.

* Faire du ménage tout mon samedi après-midi et trouver des choses à jeter... et aimer ça !
* Avoir hâte au vendredi soir juste pour chiller sur mon sofa toute seule avec mon chat.
* Refuser une invitation un vendredi soir parce que je suis fatiguée et bien contente de rester seule avec le chat. (ce soir, c'est une autre histoire, je prendrais bien des invitations, mais bon...).
* Me coucher occasionnellement à 21h le soir et ne même pas en avoir trop honte.
* Être moins préoccupée par mes cheveux blancs que le reste de mon entourage.

Certes, je suis aussi une jeune femme...

* Je m'excite encore à l'idée de m'acheter une ou deux petites robes.
* Je suis encore émoustillée par la vue de quelques beaux jeunes hommes dans les rues de Montréal.
* Il m'arrive encore, parfois, de sortir et de prendre quelques verres.
* Je fais encore des voyages pas trop matante.

Matante ? Pas matante ? Il y a encore de l'espoir, je dirais !

Bises mes chéris !! xx

jeudi 7 mai 2015

La map du bonheur

Chaque fois qu'un truc moche m'arrive, qu'il soit petit, qu'il soit gros, je ne peux m'empêcher de penser à ce qui "manque" à mon bonheur. 

Je serai heureuse si...
Je change de boulot.
Je déménage dans une autre ville lointaine.
J'ai un chum.
J'ai un peu plus d'argent.
Je retourne aux études.
Je suis en voyage.
J'aide les autres.
J'ai plus d'amis.
J'ai la santé et mes proches aussi, chat compris.
...

Quelques exemples, mais des si à la pelletée ! Le problèmes avec ces "si", c'est que je ne crois pas qu'ils aient de fin. Un de comblé, dix de retrouvés ! 

On poursuit des choses. Mais je ne suis pas certaine qu'elles soient le secret d'un bonheur parfait. Le bonheur doit plutôt se trouver à l'intérieur de soi, je le crois et le concède. Mais, si quelqu'un a le remède pour calmer tous ces "si" et si quelqu'un a la carte du bonheur en soi, ma foi, c'est un quelqu'un à qui j'aimerais bien parler. Car entre le savoir et la sagesse, il y a un fossé que je n'ai pas encore franchi... 

dimanche 1 mars 2015

Moi, mes seins...

Moi, mes seins... ont beaucoup voyagé ?

Certes, je dénature un peu la chanson. Félix serait sûrement sous le choc...

Je suis encore sur les sites de rencontres. J'essaie de temps à autre. Quand j'en trouve l'énergie et un peu de courage. C'est à la fois exaltant et très décourageant. Exaltant parce qu'on me sollicite, que j'ai fait quelques rencontres, échangé avec bien des hommes. Décourageant parce que rien ne débouche comme qui dirait. Décourageant parce que j'ai parfois l'impression d'être des seins sans rien autour plutôt qu'une femme avec une certaine apparence physique, un certain caractère, certaines émotions, certains goûts, intérêts, talents... Une personne complète, quoi !

Chaque semaine, on aborde mes seins. On ne me dit pas bonjour à moi. Noooon. On les salue, eux. Pour tout dire, je suis presque jalouse de l'attention qu'on leur porte. On les mentionne, les complimente, les remarque. Il est même arrivé une fois qu'on me dise que je ne suis pas du genre du prétendant (vraiment ? wow !!!), mais que par contre mes seins, eux, le sont. Le plus mystifiant, ce sont les hommes qui ont l'air ''normaux'', comprendre ceux qui disent chercher une relation sérieuse, qu'ils veulent rencontrer une femme et bâtir quelque chose avec elle. Ce sont les pires. Ceux qui écriront les choses les plus sales. Qui vous découragent. On pourrait penser que j'ai de profonds décolletés sur mes photos (wrong ! comme je vous l'ai déjà dit), on pourrait penser que je ne cherche que des aventures (si tu lis ma fiche, mais tu sais, vraiment la lire, tu verras que non... sauf que... qui lit ?), on pourrait penser que j'ai la bouche en coeur et un bikini microscopique (merde, j'ai l'air normal, bien simple, toute habillée). J'ai juste des seins. Ils sont là. Dans la photo. Mettre une photo sans eux ? J'y ai pensé. Mais même moi qui n'est pas ''l'apparence passe avant tout'', je me méfie des ces photos de tête sans corps. Qu'on le veuille ou non, on veut voir avant d'acheter. Et les photos font partie de la description du produit. Ça se doit d'être dans le catalogue (il est possible que vous sentiez ici un peu de cynisme face au shopping de la chose...).

Tout ça pour dire qu'honnêtement, je songe à me partir une chaîne de montage. Vous savez, pour reproduire mes seins. Je ne trouverai peut-être pas l'amour ainsi. Mais je deviendrais riche en tas !