vendredi 4 juin 2010

Merci mes chéris‏

Aujourd'hui, je me suis dit qu'il fallait que je prenne un moment. Pour vous remercier.

Oui, oui, vous remercier mes chéris. Oui, VOUS. Je devrais parler au féminin surtout. Mais pas uniquement. Donc le masculin l'emportera. Loi grammaticale.

Parce que vous êtes des lecteurs attentionnés et gentils.
Parce que vous me comprenez. Me ressemblez.
Parce que vous me faites sentir moins seule avec mes travers.
Parce que vous me complimentez. Sur moi et mon écriture.
Parce que vous me lisez avec attention.
Parce que vous m'écrivez plus personnellement. Vous vous inquiétez pour moi.
Parce que certains même deviennent peu à peu des genres d'amis on peut dire.

Oui, oui, des beaux p'tits violons. D'la belle tite musique pour vous remercier.

Un pot ? Non, y'en a pas !

Merci mes chéris ! Pour tout.

jeudi 3 juin 2010

Mes charbons ardents‏

Je marche sur des charbons ardents.

Les pieds me brûlent. Mais moins que le coeur et l'âme. J'avance à pas prudents. Mais comment l'être quand la chaleur vous lèche la peau, qu'elle la fait fondre, la noircie, la rétrécit ?

Mes pas sont tous petits. Aussi petits qu'un gouffre sans fin. Chaque mot est un danger de plus. Une précipice qui me guette. Si je tombe, tu ne me ramasseras pas.

J'avance dans le noir. Sur des chardons ardents. À deux pas d'un précipice. En toute connaissance de cause. D'une folie assurée. Assumée. D'une folie d'empirer le pire. Parce qu'aller bien est une tâche ardue. Parce que je m'ennuis. D'ennui. Mais de toi aussi. Si je te supplie, tu me laisseras là.

Mes pieds fondents. Mes jambes. Mon sexe. Je coule sur l'ardent. La chaleur m'avale. Me recrache en une bouillie épaisse et visqueuse. Je continue d'avancer. Parce que ton brasier est juste un pas ou deux plus loin. En avançant assez, je retrouverai peut-être la mort de tes bras. Si je meurs, tu ne le sauras pas.

Les chardons ardents s'éteindront.

Deux ombres‏

J'ai deux ombres en moi. Deux ombres imprimées dans ma peau et dont je connais les moindres contours à la perfection. Deux ombres qui planent, me recouvrent, me courbent, me tuent à dose infime.

La première est plus vieille. Plus lourde. Plus dangereuse. L'ombre de celui qui m'a connue de trop près, trop brièvement. J'ai plié mon corps sous lui. Des baisers enfiévrés. Des regards de flammes. Des gestes trop parfaits. Des coups de couteaux dans le coeur et des lambeaux d'âme rejetés du revers de la main. Envoyés aux oubliettes des amants maudits. J'ai rempli des pages de mon sang pour lui. J'y ai ajouté des larmes. J'ai mélangé. Les couleurs étaient presque belles. La noirceur ne réussissait jamais à cacher complètement le peu de lumière qu'il y aura eue. Jusqu'à l'impensable. Une trahison qui n'en est pas une, mais qui se dédouble pourtant à l'infini. Mais le coeur est faible. Si faible. Surtout lorsqu'il veut aimer.

Il y a l'autre ombre aussi. Plus volatile. Plus éphémère. Une ombre qui partira vite. Mais qui m'aura fait peur au passage. Cette peur de se voir dans le visage et dans l'obscurité de l'autre. Reconnaître sa moitié d'orange pourrite quelque part sur une planète trop petite où tout fini par se mélanger et s'atteindre. Ne pas vouloir, mais vouloir quand même. Se figurer prendre ses jambes à son cou, mais se tromper de direction. Frapper un mur. Laisser mourir ce qui appelait déjà la mort au départ. Du vide et du vent qui ne méritait rien. Pas de l'amour amoureux. Autre chose. Qu'on ne sait trop comment nommer.

En fait, des ombres, j'en ai beaucoup plus que deux. J'en ai l'infini plus un. On en a tous un peu. Des ombres qui nous définissent. Qui nous apprennent. Qui nous tuent un peu en nous forçant à vivre. Des ombres d'envies d'aimer. Peu importe la teneur de cet amour.

Contente d'être humaine finalement‏

Parfois, j'aimerais avoir le corps un peu moins humain.

Je m'explique.

Parfois, j'aimerais pouvoir marcher pendant des heures. Parce que marcher me fait du bien. Parce que marcher avec ma musique sur les oreilles me transporte ailleurs. Me permet de réfléchir. De me fatiguer le corps un peu, mais de m'aiguiser l'esprit beaucoup plus.

Sauf que j'ai un corps humain. Et bien qu'il soit en forme, il a ses limites. Le mal de pieds le pogne, les ampoules, le mal de dos aussi, l'envie d'aller à la salle de bain, de manger, de boire... Et tout ça coupe la paix fragile qui m'habite quand je marche et que je réussis à faire abstraction de tout ce qui se passe autour de moi et dans ma vie. Que je suis centrée et paisible. Même quand je suis agitée. Juste parce que marcher me calme. C'est presque comme courir en fait. Sauf la quantité de sueur. Et le fait que courir, plutôt que de mettre mes idées dans le bon ordre, m'enlève plutôt toutes les idées. Pour n'avoir qu'un but fixe. Continuer à courir le plus longtemps et le plus vite possible.

En même temps, je suppose que si je n'avais pas le corps humain, les bénéfices ne serait pas aussi satisfaisant. La satisfaction d'avoir sué, pris soin de corps, la douche qui suit, cette fatigue agréable... Finalement, je préfère être humaine !

mercredi 2 juin 2010

Ne me laissez pas sur ma fin (oui fin... pas faim... lisez et vous comprendrez)‏

Je déteste les livres aux fins décevantes. Comprenez-moi, je ne veux pas parler des fins tristes. Je le répète, les fins d-é-c-e-v-a-n-t-e-s.

J'en ai lu trop dernièrement et ça m'agace. Vous savez ce genre de livre que vous adorez, dont vous tournez les pages rapidement, que vous sentez, dont vous vous enivrez avec les mots...

Puis, la fin est une queue de poisson. Vraiment mauvaise.

Soit elle gâche toute l'ambiance. Soit elle est d'une banalité presque effrayante. Soit elle est triste et ça ne concorde pas avec le message d'espoir du livre. Soit il n'y en a pas de fin justement.

Ce sont les pires, ces derniers-là. Les livres sans fin. Sur une fin ouverte. Qui vous laisse décider. Je les déteste. Oui, je sais, certains les aiment. Moi, j'hais. Je lis un livre pour me faire raconter une histoire. Pas pour me l'inventer. Je m'en invente moi-même quand je veux créer des fins. Alors, de grâce, mettez-moi une vraie fin. Oui, bien entendu, je sais que ce n'est pas parce qu'il y a une fin que la vie des personnages se figent et qu'il ne peut plus rien s'y passer (au figuré là...). Mais je vis bien avec ça. On m'a donné mes réponses, on m'a comblé l'appétit littéraire donc ça me va. Comme un film hollywoodien qui finit bien alors qu'on sait que ce n'est pas que ça la vie. Je vis avec. Ça me semble un sacré bon deal.

Et en plus, ce qu'il y a d'embêtant avec un livre qui saoule, mais qui se termine mal, c'est qu'il donne mal au crâne. Et qu'on se demande si on ne doit pas éviter l'auteur à l'avenir. Malgré toutes les jouissances de lecture qu'il nous a donné pendant. Parce qu'on s'entend que si le pendant est primordial, l'orgasme, c'est souvent à la fin, non ? Bon, ok, l'orgasme n'est pas le seul but en jeu. N'empêche, j'aime en avoir un ! Anyway, vous avez bien compris la métaphore, j'en suis certaine ! Doit-on bouder un auteur peu doué pour les fins alors !? Peut-être le deviendra-t-il doué avec le temps... Comme un amant qui prend de l'expérience avec notre corps...

Bon, ok, ok, j'arrête ici parce que j'ai la métaphore un peu trop...vivante, disons !

Ce qui me fait réaliser que, dans mon manuscrit, la fin est plutôt ouverte. Tant pis, vous jouirez... et vous verrez si vous y trouvez votre compte... Dès que je le finalise et qu'un éditeur me supplie de lui accorder la chance de le publier ! ;)

mardi 1 juin 2010

Le coeur qui brûle‏

J'ai le coeur qui brûle. Ça flambe à ciel non ouvert dans ma poitrine. Ça dévaste, ça meurtri, ça détruit.

Tes sourires, tes yeux sont des armes de destruction massive. Sont plus que je ne peux supporter sans sourire. Tu as ce talent. Celui de faire bouger les commissures de mes lèvres, de les élargir un peu trop, de les faire s'étirer et s'épanouir alors que tout mon être s'y refuse.

Tu es une dose. Une drogue. Un surplus qui fait déborder mon âme. Un trop. Un pas assez. Une mort douce et lente.

J'aurais, j'ai, tellement de raisons de t'en vouloir. Des raisons qui m'ont déchiré le corps en deux. Qui m'ont fracassé l'esprit. Qui m'ont alimenté la souffrance comme de l'alcool qu'on jette sur un feu.

Pourtant, je courbe le cou. Un seul sourire et je me soumets. Tu es le dictateur, je suis le peuple. Je m'agenouille. Parce que c'est ce qu'on fait lorsqu'on reçoit un coup. On tombe par terre. Sur les genoux. J'ai ce syndrome sûrement. Celui qui fait que la victime s'attache à son bourreau. Un bourreau qui s'acharne à me faire vivre par quelques sourires. Par quelques regards qui ont du feu en eux.
 
J'ai le coeur qui brûle. Ça flambe à ciel non ouvert.

Souvenirs de pluie

Ce matin, j'essayais très fort de piger dans mes beaux souvenirs de pluie. Pour tenter d'aimer le déluge qu'il y a dehors. En forçant ben fort, j'ai réussi à en trouver quatre ! C'est bon en maudit comme nombre.

Pis j'ai pensé au premier... Le numéro 1 souvenir.

C'était un déluge. La pluie ruisselait sur le boulevard. Une vraie flaque à grandeur inhumaine. Allez savoir pourquoi, mais dans mon souvenir, il faisait quand même beau.

Mon souvenir, il est juste à moi. Même si on était deux.

De la grosse pluie lourde et belle. Une certaine chaleur peut-être. Je me souviens des textures, des impressions. Mais pas des détails. Ton visage. Ton sourire. De la pluie magnifique. Des rires qui tombaient du ciel.

Tu étais là, mais ce souvenir-là, il n'est qu'à moi je suppose. Tu as dû l'oublier.

Quand on est finalement entré quelque part, à l'intérieur, on a rit, on s'est secoué comme deux petits chiots étonnés et tous mouillés. On riait. On souriait.

Mon criss de souvenir, il est juste à moi. Même si tu étais là. Il est juste à moi. Parce que j'étais la seule à aimer dans ce merdier. La seule qui a mis son putain de coeur sur la table et te l'a offert en repas. Un repas gastronomique. Tu l'as bouffé avec appétit. Tu n'as laissé que des morceaux.

Ben, vous savez quoi, la vie sucks. Pis la criss de pluie aussi. Ça m'apprendra à essayer de l'aimer.

Mais le pire, c'est que je l'aime quand même... Tellement... La pluie, j'veux dire.... Ouin, la pluie...