dimanche 30 juin 2013

Rencontres

Dernièrement, je me demandais pourquoi je ne me faisais pas aborder par des inconnus. Ici. Oui, je précise, ici. Juste à penser à mon voyage en Irlande. Deux semaines, seule. Et j'ai fait plein de rencontres. Je ne parle pas juste de rencontres/drague. Je pense aussi à des filles avec qui j'ai jasé, ou cette vieille dame, ou ce monsieur beaucoup plus vieux que moi ou ce jeune à un arrêt d'autobus. Mais bien sûr, aussi, les hommes. De mon âge.

Comment se fait-il que les gens ici ne se parlent pas entre inconnus ? Ou si difficilement du moins. Car là-bas, ce n'était généralement pas moi qui faisait le premier pas. Une fois le premier pas fait, aucun problème pour embarquer dans la conversation. Mais j'ai une énorme difficulté à aborder (bon surtout si on parle d'un homme de mon âge plutôt mignon, en tout cas...). Mais comme je disais, ce n'était pas moi. Du moins, pas dans la majorité des cas.

Est-ce un problème d'ici ? Je dis souvent entre autre que les homme québécois ne draguent pas. Et Montréal est la métropole du pire de ce côté-là. Les gens se méfient les uns des autres. Ne se regardent pas. Marchent les yeux baissés avec leur musique sur les oreilles. Le métro étant le pire du pire si je puis dire. C'est la version sauvage extrême de notre société individualiste.

Est-ce un problème d'attitude ? Je suppose que j'ai l'air plus détendue en vacances. Je ne me promène pas avec mes écouteurs sur les oreilles. Je fréquente des lieux autres, souvent touristiques, mais pas toujours. Je sors plus tout simplement. Pourtant, je ne suis pas toujours enfermée entre 4 murs ici ni me promène constamment avec un air revêche.

Parfois, j'aimerais vivre ailleurs. Un endroit où c'est facile de se parler. Même si on ne se connaît pas. Et je sais que ça existe ailleurs. Et qu'ailleurs, je n'ai pas à faire tous les efforts. Parce que voyez-vous, c'est vrai que ça me rend mal à l'aise de faire un premier pas. Je peux faire des regards, je peux faire des sourire, montrer une certaine ouverture, mais après j'attends. Et voyez-vous, ailleurs, c'est assez. Mais visiblement pas ici !

Je sais que vous allez me dire de le faire. Mais soyez honnêtes : le faites-vous ? Le faites-vous vraiment ?

mercredi 26 juin 2013

Tranche de métro

Il m'a plu au premier regard. Assez grand. Un tout petit peu plus que moi. Cheveux foncés. Fesses... Habillement élégant. Yeux bruns. C'est fou ce que peut déceler un simple et rapide regard. Il était à ma station. On est entré ensemble dans le métro.

Au début, il était plus loin. L'espace, ça allait encore. Mais plus les stations passaient, plus il reculait. Vers moi. Bien que ce ne soit que son dos qu'il m'ait offert. Et ses fesses... Une belle taille. Il avait une vingtaine de cheveux blancs dans le bas de sa nuque. Seulement ceux-là, comme si une teinture négligente était passée par là. Un peu de sueur sur les tempes. Il tournait souvent sa tête vers la droite. Presque vers l'arrière. Comme s'il sentait mon oeil inquisiteur.

Un moment donné, ma jambe a effleuré son mollet. J'aurais pu le toucher de mon souffle tellement il était près. Il avait un fil bleu égaré sur sa fesse gauche. J'avais une envie folle de le lui enlever. Il n'aurait rien senti. Mais si un regard autre m'avait vue ?

J'ai tout imaginé.... Glisser une jambe entre les siennes. Mettre mes mains sur ses hanches. Déposer ma tête sur son épaule. Respirer son cou. Il avait un peu chaud. Manches longues, humidité et métro. Une discrète odeur de douche. Dis bel inconnu, tu ne voudrais pas m'embrasser ?

lundi 24 juin 2013

Tranches de non vie

Je sais, quel titre étrange. Mais je n'aurais pas vraiment pu appeler mes derniers jours ''tranches de vie''. J'ai plutôt été en suspens, en apesanteur, absente de la planète terre ou presque. Pratiquement par choix.

Depuis vendredi soir 22h environ, je suis actuellement sortie de chez moi pendant une grosse heure. Et je suis généreuse. Une petite heure serait plus exacte. Histoire de faire l'épicerie. Pour popoter, vous savez. Et pour profiter du long weekend en sauvage.

J'ai parlé à des gens par téléphone. Même tenté une possible invitation de sortie, mais ça n'adonnait pas. Alors j'ai vécu mes quatre murs. Bon, techniquement, il y en a beaucoup plus que quatre, mais je crois que vous comprenez le principe.

Je me sens un peu coupable. Parce qu'il le faut, voyez-vous. Il fait beau, c'est long weekend et bla bla bla. Bon, ok, retirons samedi pluvieux, retirons samedi lendemain de nuit de 12h de sommeil, suivi de sieste d'après-midi et de coucher tôt le dimanche. Samedi, le monde extérieur (intérieur ?) était moche. Mais hier ? Et aujourd'hui ? J'ai raté le soleil, j'ai raté la chaleur, j'ai raté le beau temps.

Mais j'ai pris soin de moi, j'ai fait plein de bouffe. Risotto improvisé samedi, muffins, burgers végé, poulet et yogourt glacé dimanche, taco végé aujourd'hui. Et repos puissante 1000.

Ok, j'ai pas de vie. Du moins, pour le dernier weekend.

En même temps, vous avez vu mon état des derniers textes ? J'avais la fatigue collée au plafond, le moral au sous-sol, le cœur saignant (j'aimerais mieux bien cuit...!).

Ce texte va nulle part. C'est clair.....

Qu'on me force à sortir !!!! Sinon de mon appartement, au moins de moi-même ! Je crois que j'ai bien fait le tour. J'ai pris soin de moi, de quelques récentes blessures, mais maintenant, je fais quoi ?

Oui. Je fais quoi ?

mercredi 19 juin 2013

Endeuillée

C'est simple, on dirait que je porte le deuil. Pour quelqu'un qui ne le mérite pas.

Je ne dis pas que je suis triste tout le temps. Ni même si souvent. Peut-être un peu léthargique. Mais quand je regarde dans mon garde-robe le matin, je ne vois que le gris et le noir. C'est ce que j'ai envie de porter. Presque exclusivement.

Il y a parfois des soupçons de couleurs. D'autres fois, des éclats. J'aime les couleurs éclatantes, les robes colorées. Habituellement. Mais pas maintenant.

On me demande si je vais bien. Je n'ai pas de réponse. Je suis incapable de mentir. On me regarde étrangement. Depuis quand une interjection pour savoir comment l'autre va exige une réponse ? On me dit aussi que je suis différente depuis quelques jours. Tu trouves, que j'ai envie de leur demander ?

Je ne vais pas si mal. Mais pas si bien non plus. J'ai toute la fatigue du monde. Je pourrais dormir trois jours entiers avant de me sentir reposée. Voire trois mois. Je pourrais me rouler en boule n'importe où et n'aurais qu'à fermer les yeux.

J'ai des bouffées. Ça me houle le cœur. Je refuse. Je ne veux pas être ça. Le voudrais-je davantage si tu le méritais ?

Je pense des choses que j'ai honte de penser.

Je porte du noir. Je porte du gris. Dans mes vêtements. Dans mes sentiments.

dimanche 16 juin 2013

Erreurs à répétition

Chaque fois, je me dis que ce sera la dernière fois... Lendemain de veille of hell. Hangover de la mort.

Et je recommence !

Oh ! ça ne m'arrive pas tant. Pour tout dire, je bois de moins en moins souvent. J'aime bien un bon verre (ou deux) de vin de temps à autre. Mais rien de nécessaire. Je peux passer des semaines sans boire. Puis, avoir quelques semaines plus festives si on peut le dire ainsi. Ça dépend des occasions je dirais. Et bien souvent, comme je dis, un verre ou deux, puis basta.

Mais ça arrive. Des fois. Ayoye. Chaque lendemain, je me dis que non. Que c'est fini. Je me dis que je prends soin de mon corps en essayant de manger mieux, en faisant beaucoup de sport etc. Alors pourquoi aller le scrapper en me saoulant de façon éhontée ? Solide ? Sérieux, ce matin, j'avais l'impression de mourir ma vie. Pourquoi ?

En fait, je me demande pourquoi on refait les mêmes erreurs... Je ne parle pas que des lendemains de veille, ici. Mais de toutes les erreurs qu'on fait à répétition. Et on en fait. Je dis souvent que nous ne sommes pas des ordinateurs. On ne peut pas rentrer un rapport d'erreur, peser sur enter et puis voilà, l'erreur est éliminée de notre répertoire. Ce serait simple, non ?

Mais tout de même, qu'est-ce qui nous pousse à remettre la main sur un rond de poêle chaud ? C'est drôle, en imageant la chose de cette manière, on s'aperçoit que c'est ridicule. Une fois qu'on a appris qu'un rond de poêle chaud fait mal et brûle, on ne le refait plus. Alors pourquoi quand on sait que quelque chose va nous faire mal, on le refait quand même ? C'est quoi ce raisonnement de merde ?

Soupir. Peut-être qu'un jour, je deviendrai grande...

jeudi 13 juin 2013

Philosophie d'insomnie

Est-ce mal de vouloir que quelqu'un souffre ?

Je ne parle pas de poser des gestes. Même si on aurait ce pouvoir. Je ne parle même pas de se réjouir quand on voit l'autre souffrir. C'est quand même une coche plus élevée que ma question.

Mais est-ce mal de souhaiter, de vouloir que quelqu'un souffre ?

En un sens, je ne veux de mal à personne. Je suis quelqu'un qui déteste les disputes et les mésententes. Vraiment. Je ne suis pas la personne la plus gentille au monde, mais foncièrement, je ne me déclarerais vraiment pas une personne méchante.

Sauf qu'on dirait parfois que la seule chose qui puisse apaiser notre douleur et la seule chose qui puisse nous consoler, c'est de savoir qu'au moins, la personne qui nous a fait mal souffre aussi. Comme si c'était plus acceptable. Dans le genre oh ! il/elle m'a fait souffrir.... mais ça l'a fait souffrir aussi en même temps. Comme si ça voulait dire que l'autre au fond, non seulement ne nous voulait pas vraiment de mal, mais peut-être même au contraire.

Est-ce mal d'avoir ce genre de pensées ? N'entretient-on pas un mauvais karma envers soi-même ? Car ce genre de pensées, on ne se le cachera pas, ça ne fait souffrir encore que nous. On veut que l'autre souffre parce qu'on souffre... et on n'en souffre que davantage. On entretient un état d'esprit négatif.

Pour autant, peut-on s'en empêcher ? Surtout au plus fort de nos brûlures...

mercredi 12 juin 2013

...

Parfois, la capacité de méchanceté de l'humain me dépasse. Je me sens trop naïve pour vivre en société.

Si vous saviez à quel point, j'ai besoin de gentillesse et de douceur maintenant...

J'ai le droit de vous en quêter un peu ?

mardi 11 juin 2013

Coeur perdu

Je l'ai fait. Probablement ce que je me devais de faire. Pas ce que je voulais. J'ai pris mon cœur et je l'ai jeté. Aux poubelles. Comme un vieux déchet inutile et brisé.

Mais il y a tant de sang. Tout ce sang. Une hémorragie. Je ne sais pas quoi en faire. Rien ne m'éponge, rien ne me sauve. Je saigne ma tristesse. C'est qu'à s'arracher le cœur, on s'agrandit le vide, on se blesse l'âme, on s'écorche l'émotion.

J'aurais voulu. J'en avais du voulu... Pour deux. Mais tu n'es jamais tombé de ton fil. Tu n'as que tanguer un peu. Tu tangues sûrement encore.

Ça me fait mal. Ça m'écartèle. Ça me déchire comme une poupée de chiffons. Je crève.

Si tu avais dit non... Si tu avais dit meurs. J'aurais compris. J'aurais soumis. Baissé la tête. Je serais morte dans mon coin. Tu n'as que laissé en suspens. Tu n'as que suspendu.

Alors, je m'ai tuée. J'ai essayé du moins. Me foutre la tête sous l'eau. Jusqu'au dernier espoir. Mais ce truc ne meurt pas. Indestructible.

J'ai fait ce que je devais faire... Mais j'ai peur de tout défaire. Je n'ai pas le sang infini. Je peux survivre. Mais j'ai perdu mon cœur. J'ai perdu mon cœur...

dimanche 9 juin 2013

Tes bras

J'aimerais tes bras. Toute la soirée, j'ai tourné en rond dans ma tête. J'ai manqué. J'ai entretenu le mal de ma peau.

Je n'aimerais pas tes bras... Au fond, j'en ai besoin. Comme d'un soulagement. Comme d'un long soupir qui libère la pression. Collée contre toi. Près de tes battements de cœur.

Je déteste les distances. J'ai tellement le vertige que j'ai l'impression que si tu ne me serres pas bientôt, je vais m'évanouir. C'est tout le mal que j'ai. N'en plus pouvoir. Une idée fixe.

Le vide me fait mourir. L'immensité me fait mourir. Sans orgueil, je supplierais, je quémanderais. Je n'ai dit que mon ennui. On avoue ce qu'on peut. Parce que sinon la chute fait trop mal.

Je déteste le temps. Celui qui est si mauvais. Je hais l'espoir. Celui que j'entretiens. Celui que tu fais vivre. Tu ne veux peut-être pas jouer, mais tu es pourtant joueur.

Si seulement je pouvais m'auto-effacer... Que mon ventre m'avale. Je voudrais m'y cacher. Au chaud. Parce que dehors, sans tes bras, c'est trop dur.

Ce n'est pas que j'aimerais tes bras. C'est que j'en ai besoin.